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sans prétention, leur sel sans malignité et leur sentiment juste et contenu. Membre de la Société de littérature de Bruxelles depuis 1805, Van Bemmel fut aussi pendant quelques années secrétaire de la classe de littérature de la Société des Beaux-Arts de Gand ; les Sociétés d’Émulation de Liége, d’Arts, Sciences et Lettres d’Orange et des Troubadours d’Aix, la Société Concordia de Bruxelles, la Société royale de langue et de littérature nationale de Bruges, la Société de langue et de littérature néerlandaise de Gand, la Société de lecture de Bruxelles, l’avaient associé également à leurs travaux.

F. Hennebert.

Van Hollebeke, les Poëtes belges, Namur, 1864. — Renseignements privés.

BENAU (Pierre), lexicographe et poëte, né à Gand, le 14 février 1779, décédé en cette ville le 4 novembre 1815. Il était célibataire, fils de Michel-Joseph Benau, chapelier, à Gand, et d’Isabelle-Caroline Primelius. Il fit ses études à l’école centrale du département de l’Escaut, établie en 1798 dans l’ex-abbave de Baudeloo. Il s’adonna avec ardeur aux connaissances linguistiques, et publia, en 1809, pour les institutions primaires de la Flandre, un Dictionnaire français-flamand et flamand-français, à l’instar du lexique de J. Des Roches, en deux volumes in-8o. Imprimé par A.-B. Stéven, à Gand, l’édition fut tirée à cinq mille exemplaires, d’après la déclaration faite à l’autorité, et l’ouvrage eut longtemps la vogue dans les écoles flamandes. P.Benau cultiva, avec quelque succès, la poésie française. La Bibliographie gantoise (1483 à 1850) cite de lui deux cantiques maçonniques, mis en musique par les F. Ots et Devigne, pour célébrer l’installation de la loge gantoise Le Septentrion. Dans les Annales belgiques des sciences, arts et littératures, 1818 et 1821, on rencontre plusieurs de ses pièces de vers, publications posthumes, parmi lesquelles sont trois épigrammes, imitées des poésies de l’Anthologie, recueil manuscrit de la bibliothèque Laurentienne, à Florence, que P. Benau avait l’intention de traduire tout entier en vers français. La première des imitations de Benau a pour titre : In Theodulphum ; la seconde : Thanaïs et Triphonandre ; la troisième : La Mort et l’empirique, ou le pari. Comme maint autre de ses factums poétiques, ces pastiches français sont dirigés contre la Mort et les médecins. La Mort et l’empirique fut sa dernière épigramme ; l’auteur, atteint d’un mal incurable, ne sut pas même l’achever. La fin y fut ajoutée par Norbert Cornelissen, le spirituel et fécond littérateur, qui l’accompagna d’une note explicative. Les quatre vers qui la terminent et l’hémistiche précédent n’appartiennent pas à Benau, et sont peut-être un peu faibles. « La Mort, peu généreuse, dit N. Cornelissen, la Mort qui eût dû rire la première de vieilles plaisanteries mille et mille fois renouvelées des Grecs, ne voulut pas permettre que l’art et la science des médecins triomphassent d’une maladie de langueur, et elle enleva Pierre Benau avant l’âge de trente-six ans révolus. Au surplus, les pointes de ses épigrammes paraissent plus directement aiguisées contre les bâtards de la science, les charlatans, les empiriques, les médicastres et les débiteurs de drogues, les pharmacopolæ d’Horace. » — Pierre Benau, jusque-là sans profession, avait enfin choisi la carrière du barreau ; il était sur le point d’être reçu avocat, lorsqu’il mourut, regretté de ses concitoyens, qui appréciaient ses qualités et son esprit.

Edm. De Busscher.

BENEDEN (Laurent VAN), hagiographe, né à Grimbergen (Brabant), mort à Laeken en 1638. On possède peu de renseignements sur la vie de cet ecclésiastique, on sait seulement qu’il était licencié en droit canon et droit civil et qu’il remplit, pendant de longues années, les fonctions de curé à Laeken, près de Bruxelles.

Le curé Van Beneden consacra à l’église de ce village et à sa vierge miraculeuse, pour laquelle l’infante Isabelle, gouvernante des Pays-Bas, montra toujours une dévotion particulière, un ouvrage assez étendu intitulé : Historie van de kercke van Christus gewydt beelt, draet ende machtighe wencken van de soete Moeder