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naît de lui trois eaux-fortes : 1° la copie au trait d’un de ses tableaux, les Jeunes Athéniennes; — 2° l’Homme en bonnet et à barbe, d’après Rembrandt; — 3° Une carte d’adresse avec ornements. Le portrait du peintre, exécuté par son élève Van Ysendyck, existe au Musée d’Anvers et a été lithographié par Baugniet.

La plupart des élèves de Mathieu van Brée sont aujourd’hui les chefs et la gloire de l’école belge moderne.

Ad. Siret.

BREEDYCK (Gilles), religieux, né à Anderlecht en 1340, et mort à Bois-Seigneur-Isaac, le 16 octobre 1424. Son père, Corneille, et sa mère, Gertrude Sneps, voulurent en faire un homme d’études et réussirent à souhait. Après avoir terminé ses humanités en Belgique, probablement à Bruxelles, il partit pour l’Université de Paris afin de s’y appliquer à la philosophie. Le plus grand succès couronna ses études et, à la fin du cours biennal de la Faculté des arts, il allait, sans aucun doute, être proclamé premier entre tous les maîtres ès arts de la promotion, s’il ne se fût réfusé, par une trop grande modestie, à prendre ce grade honorable. Il revint alors en Belgique, entra dans les ordres et fut nommé chapelain de la collégiale d’Anderlecht, son village natal. Il remplit ces fonctions jusqu’en l’année 1380, lorsque, renonçant au monde, il résolut de se consacrer à Dieu et de vivre dans la retraite. Sept personnes se joignirent à Breedyck, et allèrent se fixer avec lui dans la ville de Bruxelles, aux environs de la chapelle Saint-Laurent, pour y vivre en communauté. Mais ils reconnurent bientôt qu’une ville aussi peuplée était peu propre à favoriser le genre de vie qu’ils s’étaient choisi, et résolurent de transférer leur demeure dans un endroit retiré de la forêt de Soigne, appelé les Sept-Fontaines, en flamand de Seven-Borren. La duchesse de Brabant, Jeanne, veuve de Wenceslas, leur céda, en 1388, les terrains nécessaires pour construire un ermitage et subvenir par la culture à leurs besoins. (Voyez l’acte de cession dans Miræus, Opera diplom., III, p. 169.) La communauté des Sept-Fontaincs était composée de clercs et de frères lais; les premiers s’occupaient de la méditation et de l’étude; ils transcrivaient des manuscrits sacrés et profanes; (Breedyck entre autres copia quelques traités de saint Jean Chrysostome). Les lais travaillaient au jardin et dans la forêt.

Les religieux des Sept-Fontaines s’empressèrent de construire, à l’usage de leur communauté et des habitants du voisinage, un oratoire qui fut consacré le 11 avril 1389 par l’évêque suffragant de Cambrai. Le même jour, Gilles Breedyck et deux de ses compagnons, qui étaient prêtres, firent profession solennelle selon la règle de Saint-Augustin entre les mains du prélat consécrateur qui, immédiatement après la cérémonie, présida aussi l’élection d’un prieur. Gilles Breedyck fut désigné à l’unanimité des suffrages, et installé dans ses fonctions. Le nouveau prieur s’attacha à faire fleurir la discipline monastique, et composa à cet effet une règle tirée des écrits des Saints Pères et approuvée par le pape Benoît XIII. Bientôt l’on vit accourir des personnes de tout âge, de telle sorte qu’en peu de temps le chœur des Sept-Fontaines compta quarante religieux.

Lorsque, en l’année 1416, Jean de Huldenberg voulut fonder un chapitre de chanoines réguliers de Saint-Augustin dans la chapelle qu’il possédait à Bois-Seigneur-Isaac, près de Nivelles, il s’adressa à Gilles Breedyck pour qu’il daignât accepter la direction de cette nouvelle fondation. Celui-ci n’hésita pas et renonçant sur-le-champ au priorat des Sept-Fontaines, il se transporta à Bois-Seigneur-Isaac avec trois de ses religieux et un frère convers, et y resta jusqu’au moment de sa mort, qui arriva en 1424. Il avait alors quatre-vingt-quatre ans. Ses restes mortels furent inhumés dans l’église du monastère de Bois-Seigneur-Isaac, qu’il avait sagement gouverné pendant l’espace de huit années.

Breedyck a composé les ouvrages suivants : 1° Statuta canonicorum regularium. Ces statuts furent rédigés pour le prieuré des Sept-Fontaines et étendus plus tard à celui de Bois-Seigueur-Isaac. — 2° De quinque punctis liber unus ex dictis S. Joan-