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renseignements sur la vie de ce poëte; ce qu’on sait de lui, c’est qu’il était Liégeois et vivait au milieu du XVIe siècle. Il était probablement parent d’Olivier de Boulogne, habile architecte qui florissait à la même époque, et qui, d’après De Villenfagne (Mélanges historiques de 1810, pp. 90-91), remplissait les fonctions de greffier du conseil ordinaire institué par Érard de la Marck, prince-évêque de Liége. Jacques Boulogne est connu par la mention qu’en fait le vieux bibliographe Lacroix du Maine, mention d’ailleurs mal interprétée par divers auteurs, qui prétendent que les poésies de notre auteur ont été recueillies et publiées à Anvers en 1555, avec celles de Gilles Boileau de Bouillon. Ces poésies se bornent à deux pièces de vers, qui se trouvent en tête de la Sphère des deux mondes, Anvers, Richart, 1555, in-4o. Lacroix du Maine insinue, il est vrai, que Boulogne avait écrit d’autres poésies, ce qui est très-probable; mais elles n’auront, sans doute, jamais été livrées à la presse.

H. Helbig.

Lacroix du Maine, Bibliothèque française, article Boulogne. — De Villenfagne, Mélanges de 1788, p. 81. — Bec-de-Lièvre, Biographie liégeoise, t. I, p. 211. — Les fleurs des vieux poëtes liégeois, pp. 13-14.

BOULOGNE (Philippe DE), jurisconsulte, né en Flandre, d’une ancienne et noble famille, mort en 1674. Doué d’une aptitude particulière pour les études et avide d’instruction, il voyagea beaucoup dans sa jeunesse et visita les principales contrées de l’Europe. Ayant un goût particulier pour les œuvres d’architecture, il prit les modèles des principaux monuments qu’il avait admirés dans le cours de ses pérégrinations, et en forma un musée dans son château de Flines. Il embrassa ensuite l’état ecclésiastique et fut d’abord chanoine à Gand, puis, à Tournai hospitalier et archidiacre de Flandre, enfin doyen du chapitre. On lui doit le portail, à droite du chœur de l’église cathédrale de Notre-Dame, à Tournai; il le fit élever à ses frais et y plaça sa sépulture. Son épitaphe est rapportée par Le Maistre d’Anstaing auquel nous sommes redevables de la plupart de nos renseignements. Philippe de Boulogne laissa la réputation d’un grand jurisconsulte, d’un littérateur distingué, et même d’un habile architecte.

Aug. Vander Meersch.

Le Maistre d’Anstaing, Recherches sur l’architecture de la cathédrale de Tournai, t. I, p. 236; t. II, p. 282.

BOURBON (Frère Jacques DE), homme de guerre et historien, naquit dans la dernière moitié du XVe siècle et mourut le 27 septembre 1527. Il était fils naturel de Louis de Bourbon, prince-évêque de Liége. Les historiens le désignent quelquefois sous le nom de Bâtard de Liége; mais cette appellation peut donner lieu à quelque confusion, parce qu’on la trouve également appliquée aux deux frères aînés de Jacques, entachés comme lui de la barre d’illégitimité. Pierre, l’aîné, eut pour mère, paraît-il, une princesse de la maison de Gueldre, qui se laissa séduire « sous la bonne foi du mariage; » il mourut en 1529 et fut la tige des comtes de Busset. Louis, le second, est cité à la date de 1491 comme enfant d’honneur de Charles VIII. Quant à Jacques, il devint chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur d’Oisemont, et, finalement, grand-prieur de France. Il jouit de toute la confiance de l’illustre et malheureux Villiers de l’Ile-Adam, qui l’envoya en France avec l’abbé de Saint-Gilles, en 1525, pour prier le roi d’honorer l’Ordre de sa protection auprès de Henri VIII. Dépossédés de l’île de Rhodes par Soliman, malgré leurs efforts héroïques, les Hospitaliers, ballottés sur les mers et cherchant un refuge, commencèrent alors leur triste odyssée de huit ans, qui ne se termina qu’à Malte. Les princes européens semblaient, pour la plupart, n’avoir attendu que cette occasion pour accabler les vaincus.

Henri VIII empêcha le chevalier Veston de prendre possession du grand-prieuré d’Angleterre; il prétendit, en outre, que les Hospitaliers anglais ne fussent désormais employés qu’à tenir garnison dans Calais; le non-accomplissement de cette condition devait entraîner la confiscation, au profit du domaine royal, du revenu de toutes leurs commanderies. Les envoyés du grand-maître obtinrent de