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il fonda dans cette ville une maison de son ordre, de concert avec le provincial Michel Ophovius, depuis évêque de Bois-le-Duc. L’érection du Vicariat de Lierre eut lieu le 12 décembre 1611; mais ce ne fut que le 21 novembre suivant que Jean Boucquet, en sa qualité de prieur d’Anvers, vint en prendre possession. Il eut également une large part dans l’établissement du couvent des Dominicaines d’Anvers, dont il fut le premier directeur. Élu provincial au chapitre de Valenciennes, tenu le 7 mai 1623, le P. Boucquet assista, en qualité de définiteur général aux chapitres de l’ordre entier célébrés à Bologne en 1615, et à Rome en 1629, après avoir été aussi cinq fois définiteur de sa province; il mourut à Anvers, à l’âge de soixante ans environ.

Il a publié et enrichi d’une préface l’ouvrage suivant : R. P. F. Joannis Nider, Ordinis Prædicatorum Theologi de reformatione religiosorum libri tres, editi in lucem per R. P. F. Joannem Boucquetium, Dominicanum Antverpiensem ac Priorem Yprensem. Accedit R. P. F. Vincentii Justinianii, Antistii Valentini, ejusdem Ordinis Theologi, pro Divæ Catharinæ Senensis imaginibus Disputatio. Antverpiæ, ex off. Plantiniana, apud viduam et filios Jo. Moreti, CIɔ IɔCXI; vol. in-8o de lvi-470 pages.

E.-H.-J. Reusens.

De Jonghe, Belgium Dominicanum, p. 229 et s. — Paquot, Mémoires, éd. in-fol., I, p. 305.

BOUCQUET (Victor), peintre d’histoire et de portrait, naquit à Furnes, en 1619. Il était fils de Marc, peintre médiocre et peu connu. La vie de cet artiste est, pour ainsi dire, restée inconnue. A voir ses compositions, on peut cependant supposer qu’il a visité l’Italie, mais on ignore s’il eut un autre maître que son père. Descamps s’étend assez longuement sur les œuvres de ce maître, qu’il dit avoir épousé, à Furnes, Marie Vander Haege. Il ajoute qu’il est mort le 11 février 1677; que sa femme décéda le 22 mai 1701, et qu’ils furent, tous deux, enterrés dans un couvent de religieuses, à Purnes. Victor Boucquet ne manquait point de talent; il réussit bien dans le portrait ; son dessin laisse à désirer; ses figures sont trop courtes, trop ramassées, mais sa composition abondante, est bien groupée; ses draperies sont fort belles; son coloris reste inégal, parfois tourmenté dans les chairs, parfois facile et vrai dans les étoffes. Sa plus grande qualité est l’entente du clair-obscur. Boucquet ne dut plus quitter sa province natale lorsqu’il eut choisi une résidence, car ses œuvres se rencontraient exclusivement dans les petites villes environnant celle où il était né. On voyait, à Furnes même, un Reniement de saint Pierre qui fut enlevé par les Français sous le premier empire et qui n’a pas été restitué. Nieuport possédait son chef-d’œuvre : le Jugement de Cambyse, grande toile qui occupait tout le fond de la salle d’audience à l’hôtel de ville et qui fut peinte en 1671. L’église primaire de la même localité avait deux toiles de Boucquet, les Trinitaires rachetant des esclaves chrétiens, en deux parties; à l’église des Récollets, la Mort de saint François; à Loo, dans le chœur de l’église primaire, les Sept douleurs de la Vierge, tableaux peints en 1658, 1659 et 1660; Saint Roch priant pour les pestiférés, dans la chapelle de ce saint; une Descente de croix, aux Capucins d’Ostende. Malheureusement les œuvres de Boucquet ont disparu presque toutes et nous ne pouvons que difficilement apprécier aujourd’hui le mérite de cet artiste.

Ad. Siret.

BOUDART (Jacques), théologien, né à Binche le 10 janvier 1621, mort à Lille le 2 novembre 1702. Après avoir terminé les humanités dans sa ville natale, il se rendit à Louvain pour y étudier la philosophie à la pédagogie du Château, et obtint, en 1640, la sixième place à la promotion générale de la Faculté des Arts. Il fréquenta ensuite les leçons de théologie de la même Université, et prit, vers l’année 1660, le grade de licencié. Pendant qu’il suivait encore les cours de théologie, il fut chargé d’enseigner cette science aux jeunes religieux de l’abbaye de Vlierbeek, située à peu de distance de la ville de Louvain. Le 14 juin 1655, la Faculté des Arts lui confia une chaire de philosophie à la pédagogie du Château, où il