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BORLUUT (Guillaume), licencié en droit, né vers 1535, était fils de Jean et de Marguerite Cabilliau, dame de Volander. D’après Paquot, Guillaume Borluut, après avoir termine ses premières études, fut curieux de voir la France, et se trouvait à Lyon en 1557, ou il mit au jour les ouvrages suivants : 1° Ghesneden figuren wyten Oude Testamente naer tlevene, met huerlier bedietsele, deur Guill. Borluyt, burgher der stede van Ghendt. Gheprint tot Lions by my, Jan van Tournes, 1557. — 2° Ghesneden figueren wyten Nieuwen Testamente, naer tlevene, met huerlier bedietsele, deur, etc. — 3° Excellente figueren ghesneden wyten uppersten poëte Ovidius vuyt vyftien boucken der veranderinghen met huerlier bedietsele, deur, etc. Ces trois ouvrages, devenus très-rares, sont recherchés par les bibliophiles. Les gravures sur bois qui ornent toutes les pages, sont artistement traitées par Bernard Salomon, surnommé « le petit Bernard. » De riches bordures de styles différents encadrent les sujets au-dessous desquels on lit une légende en vers flamands. Guillaume Borluut a encore publié un ouvrage en latin sur l’Exode, orné de jolies gravures sur bois également imprimé à Lyon, en 1558, inconnu à Paquot. Avant son départ pour la France, il avait composé une épître en vers latins adressée au célèbre jurisconsulte Pierre Peckius. Cette pièce est imprimée en tête de l’édition de 1556 des Commentaria, etc., de ce savant. Guillaume Borluut avait épousé Catherine Arnedo. À cette famille appartient aussi un bibliophile notre contemporain, Borluut de Noordonck (François-Xavier-Joseph-Ghislain), né à Gand, le 12 octobre 1771, mort en cette ville, le 20 juin 1857. Il passa sa vie à former une magnifique collection de livres qui fut vendue après son décès: sa biographie et son portrait figurent en tête du catalogue de cette riche bibliothèque.

Kervyn de Volkaersbeke

Paquot, Mémoires pour servir à l’Histoire littéraire des dix-sept provinces, t. XIII, p. 142. — Bibliotheca Hulthemiana, n° 205 et 23872. — Papillon, Traité de la gravure sur bois, t. I, p. 209. — Kervyn de Volkaersbeke, Hist. gén. et hérald. de qq. fam. de Flandre.

BORMANS (en religion Gaspar de Sainte-Marie-Madeleine), naquit à Beeringen, dans la province de Limbourg, vers 1660. Il entra dans l’ordre des Carmes et y acquit une grande réputation de science et de régularité. Inspirant une confiance entière à ses supérieurs, il enseigna la philosophie et la théologie dans plusieurs monastères. Paquot affirme qu’il vivait encore en 1716. Il a laissé un livre intitulé: Bona praxis confessariorum, sive methodus bene administrandi Pœnitentiæ Sacramentum; Antv., 1703, in-12. C’est une œuvre sérieuse que les théologiens consultent encore aujourd’hui avec fruit. On connaît aussi de lui un traité ayant pour titre : Tractatus de opinione probabili, ejusdemque usu; Hasselt, 1716, in-12.

J.-J. Thonissen.

Cosmas de Villers, Bibliotheca carmelitana. — Paquot, Mém. litt.

BORRE (Nicolas DE), premier curé de Notre-Dame des Lumières en Glain, près de Liége, né en cette ville ou aux environs, vers l’an 1590, mort le 7 mai 1670, après avoir occupé pendant cinquante-trois ans les fonctions pastorales dans la même paroisse. Il avait fait ses études à l’Université de Louvain. Des aptitudes spéciales le recommandèrent à Jean de Chokier, vicaire général, qui, par une délégation en règle, le chargea d’exorciser les malheureux diocésains obsédés ou maléficiés. Pendant douze ans, De Borre parcourut le pays et ne recula devant aucune difficulté pour justifier la confiance de ses supérieurs. Il nous apprend lui-même, qu’il employa souvent sept heures par jour à ce rude et triste labeur.

De Borre a donné la relation de ses principales cures dans son Apologia pro exorcistis, energumenis, maleficialis et ab incubis dæmonibus molestatis, in quatuor partes divisa. Lovanii, Lipsius, 1660, in-4o de 236 pages. Cette rapsodie, dédiée au prince-évêque Maximilien de Bavière et approuvée par le censeur de Louvain, Jacques Pontanus, donna lieu à une polémique ardente qui, comme tant d’autres alors, dégénéra en personnalités dont la violence et le goût équivoque contrastent singulièrement avec