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en 1565. Il a écrit : Themata de corporis humoribus et excrementis. Hafniæ, 1560, in-4o. (Voyez Passelii scriptores Academiæ Rostochiensis, par. I; on y trouve de lui : Epitaphium in mortem parentis Jacobi et quelques autres ouvrages.) — 2° Jacques, né en 1547, docteur en droit et professeur à l’Université de Rostock, puis chancelier et conseiller du duc Ulrich de Mecklembourg et enfin bourgmestre de la ville de Lubeck, où il mourut en 1616.

Voici les ouvrages dus à Bording : 1° Oratio de vita et obitu Christiani III, Daniæ et Norwegiæ regis, Ottonniœ, die 3 febr. 1559 recitata. Hafniæ, 1559, in-4o. Idem. Wittebergæ, 1559, in-8o. — 2° Epistola ad Cornel. Bôckelium pictorem Hamburgensem, adversus suspicionem Calvinismi apologetica. (Cette lettre, écrite en flamand, fut imprimée à Copenhague en 1557, et traduite en Allemand dans la Theologia Calvinistarum.) — 3° Physiologia, hygieine et pathologia, prout has medicinœ partes in Academiis Rostochiensi et Hafniensi publice enarravit. Rostock, 1591, in-8o. Ce sont les manuscrits de ses cours qui ont été publiés après sa mort. La première partie parut encore sous le titre de : Physiologia denno recognita et in communem studiosorum utilitatem nunc seorsim edita. Rostock, 1605, in-8o de 400 pages. — 4° Enarrationes in sex libros Galeni de tuenda valetudine. Accessere auctoris consilia quædam illustrissimis principibus præscripta. Rostock, 1605, in-4o. — Quelques-unes de ces lettres ont été réimprimées dans St Doleti orationes, epistolæ et carmina. On trouve aussi quelques fragments de ces lettres de Bording dans Melchior Adam, vitæ medicorum Germanorum. Francfort, 1706, in-folio.

C. Broeckx.

BORLUUT (Nicaise ou Casin). Cette ancienne famille de la Flandre, dont l’origine remonte, par une filiation non interrompue, au XIe siècle, a fourni, à toutes les époques, des hommes qui se sont signalés à la guerre, dans le sacerdoce, dans la politique et dans les lettres. Nicaise Borluut appartient à la première catégorie. On ne saurait affirmer qu’il naquit à Gand, mais on sait qu’en 1150 il fut doyen des célèbres arbalétriers de Saint-Georges en cette ville. Toutefois, il moirut à Alost et fut inhumé au couvent des Guillelmites dont il avait été le bienfaiteur. Il s’illustra sous le règne de Thierri d’Alsace, alors que Guillaume Cliton, duc de Normandie, disputait à ce prince la succession du comte Charles le Bon, assassiné à Bruges le 2 mars 1127. Guillaume, maître du pays, tenait Thierri assiégé dans Alost lorsque Borluut, le plus adroit archer de son temps, lança, le 22 juillet 1128, du haut des murs de la place, un trait d’arbalète qui alla se loger dans l’épaule du prince normand. La plaie s’envenima et cinq jours après Guillaume rendit le dernier soupir. La Kronyk van Vlaenderen ajoute que le duc Guillaume alla se placer devant la porte de la ville pour sommer les habitants de se rendre et que c’est alors que Borluut le blessa mortellement à l’épaule[1]. Cet épisode est rapporté diversement. Le professeur Warnkœnig dit que le 27 juillet, Guillaume, renversé de cheval d’un coup de pierre ou de flèche lancée par un arbalétrier de la ville, perdit la vie au moment d’une attaque devant les retranchements d’Alost[2]. Le baron Kervyn de Lettenhove, dans son Histoire de Flandre, raconte que dans un combat sur les bords de la Dendre, Guillaume de Normandie, voulant rallier les siens, se précipita témérairement au milieu des ennemis, malgré les conseils d’Élie de Saint-Sidoine. « Il saisit la lance d’un bourgeois nommé Nicaise Borluut, écrit-il, mais celui-ci, en se défendant, la lui enfonça dans le bras depuis la main jusqu’au coude. Bientôt cette plaie s’envenime et s’ulcère, et, après cinq jours de douleurs, durant lesquels il se revêt de l’habit de moine, il expire le 27 juillet 1128. » La mort de Guillaume soumit la Flandre à Thierri d’Alsace et donna le signal d’une nouvelle ère politique pendant laquelle les communes se développèrent et atteignirent leur plus haut degré de prospérité et de grandeur.

Kervyn de Volkaersbeke.
  1. Kronyk van Vlaenderen, publiée par M. Philippe Blommaert, dans la collection des bibliophiles flamands, t. I. p. 69.
  2. Traduction de M. A.-E. Gheldolf, t. I, p 189.