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courues. La réconciliation solennelle eut lieu dans la chapelle de la nonciature, à Bruxelles, le 21 octobre suivant. Boonen persista fidèlement dans ces sentiments de soumission envers l’Église, jusqu’au moment de sa mort, arrivée à Bruxelles le 30 juin 1655. Son corps fut enterré au caveau des archevêques. Par son testament il avait légué sa précieuse collection de livres à la bibliothèque de l’archevêché.

Outre le nouveau catéchisme, à la rédaction duquel il prit une large part, et les nombreux mandements qu’il publia pendant un épiscopat de quarante années, l’archevêque Boonen a laissé les ouvrages suivants : 1° Rationes ob qvas illvstrissimvs dominvs archiepisc. Mechlin. Belgii primas etc. à promulgatione Bullæ, qua proscribitur Liber cui titulus, Cornelii Jansenii, Episcopi Iprensis, Augustinus, abstinuit : ex mandato Regio allegatæ, ac Catholicæ Maiestati exhibitæ. E Gallico in Latinum translatæ. MDCXLIX; vol. in-4o de 27 pages. — 2° Epistola.... illvstrissimi ac reverendissimi domini D. Jacobi Boonen, archiepiscopi Mechliniensis et Belgii primatis, catholicæ svæ Maiestati a Consiliis Statvs etc. ad Sacram Congregationem eminentissimi cardinalivm S. Concilii Tridentini Interpretvm, quâ rationem reddit cur nonnullis Religiosis Societatis Jesu negaverit facultatem excipiendi Confessiones; vol. in-4o de 12 pages. Cette lettre, en date du 17 juillet 1654, est suivie de quelques documents relatifs aux difficultés que l’archevêque eut avec les Pères de la Compagnie de Jésus. — 3° Il donna aussi une nouvelle édition, revue et augmentée, du Pastorale Mechliniense.

E.-H.-J. Reusens.

Foppens, Belgica christiana (Ms. des Archives de l’archevêché de Malines), t. I. — Van de Velde, Synopsis monumentorum, t. II, p. 642 — Goethals, Lectures, etc., t. I, p. 119.

BORDING (Jacques), né à Anvers, le 11 juillet 1511, de Nicolas Bording et d’Adrienne Adriaenssens. Son père, négociant habile et heureux, prit grand soin de son éducation et il sut profiter des leçons des excellents maîtres qui s’étaient donné, en quelque sorte, rendez-vous, à cette époque, dans la métropole commerciale belge ; Nicolas de Bois-le-Duc ou Nicolaus Buscoducensis, professeur au collége d’Anvers, qui jouissait de la réputation d’être un bon humaniste, lui enseigna les éléments des langues grecque et latine. Peut-être puisa-t-il dans cet enseignement les premières idées du luthéranisme, puisque Paquot nous dit que Nicolas de Bois-le-Duc, avant donné, vers 1521, dans les erreurs de Luther, fut arrêté à Bruxelles et conduit dans une prison d’où il s’échappa. Plus tard, Bording alla perfectionner son instruction à Louvain, où il étudia la philosophie et l’éloquence latine sous Conrad Glocenius, le grec sous Rutger Pescius et Nicolas Clenarts. Ce dernier l’initia aussi à l’hébreu. Agé de dix-huit ans, il se rendit à Paris, où, en 1529, il suivit les cours de Jean Copus sur la philosophie d’Aristote et ceux de médecine sous Jacques Svlvius.

Après un séjour de deux ans, un singulier événement vint déranger ses projets. L’argent que ses parents lui avaient envoyé pour vivre à Paris fut volé en chemin ; il se trouva dans une grande gêne par suite de cette mésaventure, et se disposait à revenir à Anvers, lorsque Jean Sturmius et d’autres amis le déterminèrent à chercher des ressources dans ses vastes connaissances et lui procurèrent une place de professeur au collége de Lisieux. Il y enseigna le grec et l’hébreu pendant deux ans, puis il se mit au service de Jean de la Rochefoucauld, évêque de Mende, dans le Languedoc. Il y donna des preuves si évidentes d’un savoir supérieur, qu’il gagna toute la confiance de ce prélat, chez lequel il demeurait. Paquot, dans ses Mémoires pour servir à l’histoire littéraire des dix-sept provinces des Pays-Bas, raconte, à ce sujet, l’anecdote suivante : « On dit qu’un jour l’évêque l’ayant interrogé sur le sens d’un passage obscur de l’Épitre aux Romains touchant le salut des gentils, Bording en donna une explication fort ample, et s’étendit sur toute la matière de la justification. Le prélat surpris de sa facilité, lui demanda s’il avait lu les écrits des théologiens de Wittenberg. Sur cela, Bording tira de sa poche le