dit Van Mander, ordonné avec art et bien exécuté. Jean Bol avait épousé une veuve dont il n’eut point d’enfants, mais qui avait eu, de son premier mari, un fils nommé François Boels. Celui-ci devint élève de son beau-père et annonçait un talent distingué, qu’il ne put développer, étant mort jeune, peu de temps après son maître. Le meilleur élève de Bol fut Jacques Savery, le jeune, de Courtrai , qui apprit son art à Amsterdam, car ou sait qu’il y séjourna et y mourut.
Jean Bol décéda à Amsterdam, le 20 novembre 1593. Son portrait existe, très-bien gravé par Henri Goltzius, en buste, dans un cartouche ovale, au-dessus duquel deux génies sont occupés à écrire ces mots : Joannes Bollius, etc., cælatum vitrici effigiem, etc., M.C.XC.III. Il fut non-seulement un bon peintre, mais aussi un graveur de talent; ses eaux-fortes sont estimées. On cite : La rencontre de Jacob et d’Esaü. — Le serviteur d’Abraham chez Rebecca. — Rebecca faisant abreuver les chameaux d’Éliézer. — Jean prêchant dans le désert. Paysages : Suite de douze petites pièces rondes. On a beaucoup gravé d’après ses riches compositions; parmi ces gravures, on cite l’Histoire du prophète Jonas, exécution de Jérôme Cock; éditeur Hans van Luyck.
BOLCK (Gérard), écrivain ecclésiastique, né à Vianen, le 11 octobre 1644, mort à Bruxelles, le 7 février 1716. Après avoir terminé ses humanités, il entra dans la Compagnie de Jésus, au noviciat de Malines, le 30 septembre 1661. Dès qu’il eut prononcé ses vœux, ses supérieurs l’envoyèrent à Bruxelles, où il s’occupa des fonctions du saint ministère. Il professa aussi quelque temps la théologie, à Louvain, au collége de son ordre. Plus tard, il retourna à Bruxelles, et fut nommé examinateur synodal. Bolck se montra constamment l’adversaire acharné des partisans de Jansenius, et ce fut contre eux qu’il dirigea tous ses écrits. On a de lui : 1° Scriptiuncula apologetica P. Gerardi Bolck, Societatis Jesu, adversus iteratas calumnias super negotio famosi formularis D. Deladersous , in pædagogio Porcensi Lovanii philosophiæ professoris; vol. in-4o de 16 pages, sans nom d’imprimeur ni lieu d’impression. Le P. Bolck publia ce mémoire justificatif pour se défendre des accusations que plusieurs adhérents de Jansenius faisaient peser sur lui. — 2° Adversus doctrinam de libertate a necessitate in amore beatifico ab Huygens traditam, Moguntiæ, Petrus Hermans — 3° De libertate sive potentia libera sine gratia. — 4° Dogma Gummarianum de libertate orbi natum anno 1679, renatum anno 1687, 10 julii, ac rursum anno 1688 mense aprili resuscitatum, etc. Moguntiæ, typis Petri Hermans, 1688; vol. in-16 de 118 pages. — Ces trois derniers ouvrages ont été publiés sous le pseudonyme d’Erasmus Pilius, emprunté au nom de sa mère qui s’appelait Pyl. Dans la préface du dernier opuscule, Bolck parle des deux ouvrages précédents : Duplici libello, dit-il en s’adressant au théologien Huygens, duplex tuum tibi considerandum dogma proposui, alterum de libertate actuum viatorum, alterum de libertate sine gratia. « Il a paru, dit Paquot (Fasti acad. mss., II, p. 224), sed ironice Epistola apologetica pro eximio D. Gummaro Huygens, auctore Paulo Masio. J’ignore si cet écrit est de Bolck. Ce qui est certain, c’est qu’il contient une défense d’Erasmus Pilius. Il paraît aussi qu’il a pris le nom d’Ulicus Jonsson, à moins qu’on ne doive attribuer ce pseudonyme au P. Alphonse d’Huylenbroeck. »
Paquot, Fasti acad. manuscripti, manuscrit de la Bibliothèque royale, n° 17568, p. 224. — Aug. et Aloïs de Backer, Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus, IVe série, p. 55.
BOLLAND (Jean DE), hagiographe, naquit a Julémont (Liége), le 13 août 1596, d’une famille originaire du village voisin de Bolland, auquel elle avait emprunté son nom. A l’âge de dix ans, il fut envoyé au collége des Jésuites à Maestricht, où, tout en faisant des progrès rapides dans l’étude des langues anciennes, il se distingua par une prédilection particulière pour l’histoire et la géographie. Il entra dans la Compagnie de Jésus, le 12 septembre