Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 2.djvu/324

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que de la Savoie, par Gilles Bullion, Belge. Anvers 1613 et Amsterdam 1619, in-fol. Ce sont là sans doute des éditions posthumes, que de plus anciennes ont dû précéder. Gilles Boileau a encore traduit de l’allemand le Traité d’Albert Dürer sur les fortifications, et du latin les Mémoires de Sleidan, mais on ignore si ces traductions ont été imprimées.

H. Helbig.

Bibliothèque française de la Croix du Maine et de Du Verdier, édit. de Rigoley de Juvigny, t. I, pp. 284-285. — Les ouvrages de Boileau. — Les Fleurs des vieux poëtes liégeois, pp. 1-14. — Bulletin du Bibliophile belge, t. XV, pp. 190-203.

BOIS-LE-DUC (Henri DE), chapelain du roi de Danemark, en 1554. Voir Brouckhoven (Henri de).

BOIS-LE-DUC (Nicolas DE), professeur à Bâle, ministre reformé, né à Bois-le-Duc. XVIe siècle. Voir Nicolas Buscoducensis.

BOISOT (Charles), homme de guerre et d’État, né à Bruxelles, mort en 1575. Il était fils de Pierre Boisot, chevalier, trésorier général des finances et de l’ordre de la Toison d’Or; sa mère, Louise Tisnacq, appartenait également à une famille honorée par des emplois importants. En 1566, Charles Boisot signa le Compromis des Nobles et fut, de même que son frère Louis, un des plus actifs auxiliaires de Bréderode. Proscrit en 1568, dépouillé de ses biens situés dans le Brabant, il alla rejoindre le prince d’Orange, qui le chargea de plusieurs missions importantes. En 1573, Guillaume de Nassau lui donna une preuve plus éclatante encore de sa confiance en le nommant gouverneur de l’île de Walcheren. « C’est, disait-il, un gentilhomme sage, diligent et affectionné à notre service autant que qui que ce soit. » Charles Boisot justifia pleinement cet éloge; les Espagnols essayèrent en vain de reprendre Flessingue et perdirent, en outre, le château de Rammekens, qui était le boulevard de l’île de Walcheren. Le vaillant gouverneur trouva enfin la mort dans cette lutte héroïque : le 29 septembre 1575, il fut tué en combattant près de Philipsland.

Th. Juste.

BOISOT (Louis), frère du précédent, amiral de Zélande, né à Bruxelles, mort en 1576. Après avoir servi d’abord sur les flottes hispano-belges, il se rangea en 1566 du côté des confédérés et leur demeura fidèle, malgré les efforts de Marguerite de Parme pour le ramener sous la bannière royale. Proscrit comme son frère, il devint aussi un des agents les plus zélés du prince d’Orange. En 1572, il se trouvait à Paris pendant le massacre de la Saint-Barthélemy; jeté en prison, il n’échappa à la mort que par l’intervention miséricordieuse de quelques moines. Arrêté de nouveau à Mézières, il confessa que c’était lui qui avait fait entrer les soldats du Taciturne dans Ruremonde et qui avait incité les habitants de Malines à prendre également parti pour Guillaume de Nassau. En 1573 nous le trouvons parmi les gueux de mer, dont il devient bientôt le chef principal. En effet, le prince d’Orange, voulant récompenser sa vaillance et ses services, le nomma, après la mort de Bouwen Ewoutz, amiral de Zélande. Avec l’aide des garnisons de Walcheren, commandées par son frère, Louis Boisot se rend maître du château de Rammekens. Quelques semaines après il s’empare également de Romerswael, dans l’île de Sud-Beveland. Puis, le 29 janvier 1574, il détruit près de cette ville, après un combat terrible, la flotte royaliste qui venait au secours de Middelbourg; comme il abordait le vaisseau amiral, il reçut en plein visage une arquebusade qui lui fit perdre un œil. Cette blessure ne ralentit point son zèle. Le jour de la Pentecôte, il remporta une nouvelle victoire navale, non loin d’Anvers. Il prépare ensuite l’expédition qui doit rendre son nom impérissable dans les annales des Pays-Bas. Au mois de septembre, il conduit au secours de Leyde les terribles marins de la Zélande. Il traverse avec sa flotte le pays submergé par la rupture des digues et, en dépit de tous les obstacles, s’avance victorieusement vers la ville assiégée. Le 26 septembre, un pigeon apporte à Jean Vanderdoes, l’héroïque défenseur de Leyde, un billet par lequel l’amiral de Zélande lui fait savoir que, pour secourir tant de gens d’honneur, il n’épargnera sa personne