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pour entrer dans celle de médecine, qui jouissait alors d’une plus haute considération. En 1480, après trente-six ans d’exercice, Adam Bogaert abandonna le professorat et mourut trois ans après. Tout en étant père de famille, il a laissé, comme témoignage de l’intérêt qu’il portait à la jeunesse studieuse, deux bourses de vingt-cinq florins d’Allemagne réunies plus tard en une seule et dont il a doté le collége Breughel. Adam Bogaert fut chargé avec Jean Stockelpot, son collègue, d’expliquer alternativement, de mois en mois, Hippocrate et Galien.

Jacques Bogaert se livra également à l’étude de la médecine, sous la direction de son père, et prit le grade de licencié. Il fut médecin praticien à Anvers, jusqu’au moment où son père abandonna la carrière de l’enseignement; revenant alors à Louvain, il y prit le bonnet de docteur, le 13 juin 1480. Il fit ensuite un contrat avec le magistrat de Louvain, pour remplir pendant dix ans la chaire que Jean d’Inchy venait de quitter. Une inscription, gravée sur cuivre, dans un petit monument qui lui est consacré à l’église de Saint-Pierre, à Louvain, dans la chapelle de Saint-Luc, porte qu’il a enseigné trente-six ans la médecine comme son père. C’est donc en 1516 qu’il abandonna la chaire. Le petit monument funéraire qui est consacré à sa mémoire, est un des plus curieux spécimens de la sculpture belge au commencement du XVIe siècle; il a, en outre, un intérêt archéologique tout particulier, parcequ’il représente, en couleur, Jacques Bogaert, revêtu du costume rectoral de l’époque. Après la mort de sa femme, il embrassa l’état ecclésiastique. Il succéda dans son canonicat de Saint-Pierre, au second rang, et dans la chaire de médecine attachée à cette prébende, au docteur Gaspar Ægidii. En 1502, Jacques Bogaert fut élu recteur de l’Université, puis encore en 1504, 1507 et 1512. Il est mort huit ans après, ainsi que le constate son épitaphe, qui est conçue dans les termes suivants :

ABSTULT È VIVIS BOGARDUM SEVA JACOBUM

MORS, SED AB ANNOSO SEPÈ VOCATA SENE :
CORPORE QUANDOQUIDEM JAM FRACTUS, PECTORE TOTO
SPIRABAT CHRISTUM, CELICOLÙMQUE CUOROS.
SANCTA MARITALIS SERVAVIT FEDERA LECTI,
CLARUS SEPTENE PROLIS HONORE PATER.
CONJUGE DEFUNCTA THALAMUM THEDASQUE PEROSUS
SACRA SACERDOTIS MUNIA CASTUS OBIT.
ANNIS TRIGINTA NECNON SEX DOGMATE CERTÒ
HIC DOCUIT MEDICAS GVMNASIARCHA SCHOLAS
DENIQUE TAM EXACTÈ VIRTUTEM PERCOLIT OMNEM,
MOMUS UT ERRATI POSTULET IPSE NICHIL
OBIIT ANNÒ DNI.
1520, DIE XVIJ MENSIS JULII. ORATE

PRO EO.

Jacques Bogaert est auteur de cinq volumes de commentaires sur Avicenne, sous le titre de Collectorium in Avicennæ practicam.

Il laissa un fils, nommé Adam comme son grand-père, qui naquit à Louvain vers l’an 1486, et mourut le 23 mars 1550. S’adonnant à l’étude de la médecine, à l’exemple de son père et de son aïeul, il reçut le bonnet de docteur à l’Université de Louvain, le 25 mai 1512 et en 1524, devint recteur. Il n’occupa la chaire de médecine que pendant trois ans, et entra dans l’ordre de Saint-François, dont il prit l’habit au couvent des Récollets de sa ville natale. Il a été enterré dans le chœur de l’église, où l’on voyait autrefois son tombeau surmonté d’une épitaphe en vers latins. Il a écrit sur la guérison de la goutte : Epistola ad Petrum Bruhesium dans les Consilia varcarium de Arthridis præsrvatione et curatione, Francofurti, 1592, in-8o, par Henri Garet.

P.-J. Van Beneden.

BOGAERT (Jacques), chevalier, président du conseil provincial de Flandre, né à Malines en 1520, d’Arnould Bogaert et d’Élisabeth Vanderberckt, et mort à Gand, le 13 août 1597. Son père, né à Anvers, devint d’abord conseiller au grand conseil de Malines, le 2 décembre 1520, et ensuite au conseil privé. Son grand-père, Jacques Bogaert, et son bisaïeul, Adam Bogaert (né à Dordrecht, vers 1413), étaient deux docteurs de l’Université de Louvain. Jacques Bogaert, après avoir obtenu le diplôme de docteur J. U., pratiqua pendant assez longtemps comme avocat près le grand conseil de sa ville natale. En 1575, Philippe II le fit entrer dans cette cour[1], en qualité de conseiller et maître

  1. Vander Vynckt, dans son Histoire du Conseil de Flandre (MS. 19122), le fait entrer dans cette cour le 7 janvier 1589.