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corporation. Les deux artistes y avaient travaillé depuis plusieurs années et ne cessèrent qu’en 1470. — Il conste aussi d’un acte scabinal du 13 juin 1455, que Corneille Boene construisit des stalles pour le chœur de l’église de Saint-Nicolas, à Gand; par cet acte il s’engageait à acquitter, après le placement et le payement de ces stalles, le prix d’un harnais de guerre que lui avait cédé messire Griffon Van Damme, prêtre.

Me Corneille Boene semble avoir joui d’une certaine aisance, à en juger par les actes civils qui le concernent. Il était lettré, puisqu’en 1453 on le trouve sous-doyen de la compagnie de rhétoriciens gantois établie par octroi de Philippe le Bon, le 7 décembre 1448, sous l’invocation de la Sainte-Trinité et l’emblème de la Fontaine, ce qui valut aux confrères rhétoriciens le surnom de Fontainistes, désignation perpétuée jusqu’à nos jours. Son collaborateur, le peintre Nicolas Vander Meersch, était, en 1453, chef-doyen des Fontainistes.

Le sculpteur Corneille Boene était probablement le fils de Hugues Boene, maître peintre en 1429, juré en 1447, doyen en 1472. Il eut deux fils peintres : Étienne, franc-maître du métier en 1458, sous-doyen en 1477; Liévin, qui prit la maîtrise en 1462. Ce furent des décorateurs. Il y eut un autre Corneille Boene, sculpteur, affranchi en 1452, doyen en 1470. Celui-ci était fils d’Étienne, reçu en 1424 et juré en 1437. Nous n’avons pas d’autres renseignements sur eux.

Edm. De Busscher.

Regist. échevinaux et comptes communaux de Gandd du XVe siècle, Mss. — Chev. Diericx, Mémoires sur la ville de Gand. — De Busscher, Recherches sur les peintres et les sculpteurs à Gand aux xive et xve siècles, 1859. — Messager des sciences historiques, etc., année 1858.

BOENE (Jean) ou BOONE, sculpteur à Gand, au XVe siècle; il est cité dès 1443, dans les documents communaux, en qualité de caution, lors de l’affiliation de son frère Jacques Boene dans la corporation des peintres et des sculpteurs à Gand. En 1468, il fut un des artistes appelés à Bruges, pour y coopérer à la confection des décors et des pièces d’entremets qui figurèrent aux splendides noces du duc de Bourgogne et comte de Flandre Charles le Téméraire, avec Marguerite d’York. Il s’y fit accompagner par son apprenti Jeannin van Berchem. Le sculpteur Jean Boene fut sous-doyen du métier artistique de Gand en même temps que l’illustre peintre Hugues Vander Goes, de la Noël 1467 à la Noël 1468. Plus tard, et jusques en 1491, la magistrature urbaine de cette ville l’employa fréquemment à des travaux de sa profession; la comptabilité communale mentionne parmi les produits de son ciseau une statue, posée au-dessus du portail de la chambre échevinale du chef-collège. Jean et Jacques Boene étaient fils du menuisier Gilles Boene, qui mourut en 1443. Ses fils furent affiliés aussi au corps des menuisiers gantois. Dans deux actes scabinaux de 1451, Liévin Boene, fils de Jean, est qualifié de maître. Il exerçait la profession de maçon. Dans les comptes de la même année il est rangé parmi les chefs-hommes paroissiaux de Gand. Il avait été élu par les métiers.

Edm. De Busscher.

Mêmes sources que pour Corneille Boene. — Comte Léon de Laborde, Histoire des arts sous les ducs de Bourgogne.

BOENER (Jean), né à Ruremonde (Limbourg néerlandais), à la fin du seizième siècle, mort vers 1640, entra dans l’ordre de Saint-François, où il fut élevé au sacerdoce. Ses supérieurs, appréciant son éloquence, le chargèrent du ministère de la prédication dans plusieurs villes des Pays-Bas, notamment à Bois-le-Duc et à Anvers. Il écrivait le flamand avec pureté et élégance. On connaît de lui les ouvrages suivants: 1° Waerachtighe ende levende figueren van de H. martelaers van Gorcum; met een cort verhael van hun leven ende sterven. Antw., 1623, in-12. On y trouve les portraits de quinze martyrs de Gorcum. — 2° Handboekje voor de Broederschap der zeven smerten van de Heilige Maegd, opgeregt in de kerk der vaders Rekolletten der stad Antwerpen. Antwerpen, G. Lesteens, 1634, in-12. — 3° Historische afbeeldinghe der Minder-broeders van de Nederlandtsche provincie, die om ’t geloof wreedelyck van de Geusen gedoodt zyn, verthoont en in ’t licht gebrocht door