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terré à la ci-devant église de Saint-Michel, à Louvain. Anne Boels, fille de Gérard, baptisée le 1er juin 1583, épousa Jean de Caumont, l’un des peintres sur verre les plus distingués du XVIIe siècle.

Ed. van Even.

Registres des trois chambres échevinales de Louvain. — Archives de l’abbaye de Parc. — Louvain monumental.

BOELS (Simon), peintre sur verre, à Louvain, fils de Pierre Boels et de Gertrude de Scepere. Il épousa, le 12 septembre 1574, à l’église de Saint-Michel, Marie Hebbespregels, qui lui donna trois enfants. Cet artiste travailla longtemps pour la ville de Louvain. En 1596 il posa deux verrières ornées des armoiries du roi et de la commune dans la maison appelée l’Empereur, située place Marguerite, dans la même ville. Il plaça, en 1607, des vitraux à l’abbaye de Parc. Simon Boels travaillait encore en 1614. Nous ignorons la date de sa mort.

Ed. van Even.

Registres des trois chambres échevinales. — Comptes de la ville de Louvain. — Louvain monumental.

BOENDALE (Jean), dit Le Clerc, naquit au hameau de Boendale, sous Tervueren, vers l’an 1280 ; il vint habiter Anvers, au commencement du XIVe siècle, et y obtint la charge de secrétaire des échevins de la ville, fonctions qu’il remplit jusqu’à sa mort, pendant plus de quarante ans.

Ce ne fut qu’en 1845 que le nom de famille et le lieu de naissance de notre auteur furent connus ; le professeur R. Doxy[1] de Leide, faisant des recherches à la bibliothèque de l’Université d’Oxford, fixa son attention sur un manuscrit flamand, renfermant des poésies, qu’il fit connaître ainsi que ce passage remarquable, au commencement du poëme intitulé Jans testeye :

Alle die ghene die dit werc
Sien, lesen ende horen,
Die groetic Jan, gheheten Clerc,
Van der Vuren gheboren.

Boendaele heet men mi daer
Ende wone t’Antwerpen nu,
Daer ic gheschreven hebbe menich jaer
Der schepenen brieve, dat segghic u.

Comme secrétaire de la ville, Boendale était initié à toutes les affaires politiques de son temps et remplit un rôle actif dans celles qui intéressaient Anvers, ville déjà fort importante alors. Il accompagna les échevins à Tervueren, et assista à l’assemblée des états, qui y fut tenue en 1312. Il fut chargé de plusieurs missions près du comte de Flandre et les échevins de Bruges, entre autres en 1324, sans doute pour les affaires de commerce, entravées alors par la révolte de Bruges contre le comte. En 1332 il suivit l’armée du duc de Brabant et fut présent à la bataille de Hellechem[2].

Boendale vécut à une époque agitée, mais glorieuse ; il vit grandir les communes qui, sous la conduite de De Coninc et de Breydel, triomphèrent de la féodalité dans les plaines de Courtrai. Contemporain de Jacques van Artevelde, il avait les mêmes tendances : élargir les bases des franchises communales et fomenter l’union des provinces belgiques.

Aussi l’Histoire du Brabant de notre auteur forme-t-elle un précieux document, surtout pour la première moitié du XIVe siècle, quand Édouard III, roi d’Angleterre, vint à Anvers, pour faire valoir ses droits sur le trône de France, dont il était le plus proche héritier. Cette partie de l’ouvrage est traitée avec soin et plus longuement dans une chronique particulière, intitulée : Van den derden Eduwaert.

Ses poëmes didactiques offrent aussi de l’intérêt. À l’exemple de Van Maerlant, qui lui servit de modèle, il traita plusieurs questions fondamentales de philosophie dans la Testeye et le Miroir des Laïcs. Examinons rapidement ces différents écrits, en commençant par les Gestes brabançons : 1o  Die Brabantsche Yeesten, composés à la demande de l’écoutête du pays de Ryen, Guillaume Borncolve. Cet ouvrage est écrit en vers et divisé en

  1. Verslagen en berichten, uitgegeven door de vereeniging ter bevordering der oude Nederlandtsche letterkunde, 2e jaargang. Leiden, 1845.
  2. Taelverbond, Antw., 1853, l’article de P. Genard, à la page 152.