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casion il rompit le silence qu’il avait gardé jusqu’alors, pour plaider avec énergie les avantages de la réunion projetée et s’opposer aux désirs de ceux qui pouvaient encore songer au retour des vieilles institutions. Il lança dans le public diverses brochures dont l’actualité constitua le principal mérite.

Jusqu’à cette époque Van Boeckhout avait occupé paisiblement les fonctions de chef de division à l’administration du département de la Dyle, puis celles de directeur des prisons dans le même ressort. Mais le zèle qu’il montra en faveur du nouvel état de choses qui se préparaît devait bientôt obtenir sa récompense. Dès que le gouvernement des Pays-Bas se trouva constitué, il fut nommé inspecteur de l’enregistrement et des domaines ; il remplit ces délicates fonctions à la satisfaction de l’administration supérieure : aussi le ministre Falck, qui a laissé tant de bons souvenirs dans notre pays, l’honora-t-il de sa haute bienveillance. On a de Van Boeckhout : 1° Renonciation de la souveraineté des Pays-Bas, faite prétendûment par Vander Noot en faveur de l’empereur d’Autriche. — 2° Lettre de Son Excellence Pierre van Eupen, en son vivant secrétaire général du Congrès Belgique, à Son Excellence Henri Vander Noot, ci-devant père de la patrie. Bruges et Bruxelles, in-8o. — 3° La réunion de la Belgique à la Hollande serait-elle avantageuse ou désavantagueuse ? par A. B. C., Bruxelles, in-8o. Cette brochure qu’on a attribuée à tort, dans le catalogue de Vanden Zande (Anvers, 1834, n° 5453), à un des comtes de Bylandt, suscita une polémique assez vive, à laquelle Vander Noot prit part, du moins nominalement. — 4° Le Réveil d’Épiménide ; l’abbé Van Beughem opposa à cet écrit son Antidote contre le Somnambulisme, facétie assez gaie, qui amusa, bien que le plus grand nombre des rieurs fussent pour Van Boeckhout. Celui-ci commença en 1815 un ouvrage périodique sous le titre de : Les Éphémérides de l’opinion ou observations politiques, philosophiques et littéraires sur les écrits du temps. Bruxelles, in-8o. Il avait pris pour épigraphe : Ni satire ni adulation. On doit rendre cette justice à l’écrivain qu’il resta fidèle à cette devise ; il défend principalement le droit du gouvernement à la haute surveillancede l’instruction, droit que dès le principe on voulait lui contester. On sait que cette question brûlante est une de celles qui ont préparé les événements de 1830. Enfin, le 4 juillet 1820, dans la Société Concordia, à Bruxelles, il prononça un discours qui fut reproduit pages 155-170 des Mengelingen van het genootschap Concordia. Bruxelles, 1820. Ce discours eut un certain retentissement ; malgré une période de près d’un demi-siècle qui s’est écoulée depuis sa publication, maint progressiste de notre époque ne le désavouerait pas encore.

Aug. Vander Meersch.

BOECKSENT (Jean), sculpteur-statuaire, né à Gand le 23 octobre 1660, mort en cette ville le 10 avril 1727. Il fut frère lai dans le couvent des Récollets, à Gand et profès depuis le 22 août 1685. Sa réputation avait franchi les murs de son cloître ; il exécuta pour le beau mausolée érigé à la mémoire de Philippe-Erard Vander Noot, treizième évêque de Gand, dans la cathédrale de Saint-Bavon, un groupe de grandeur naturelle, en marbre blanc. Ce monument funéraire est placé dans la chapelle de la Vierge ; il représente le pieux prélat, en habits pontificaux, à demi couché sur son sarcophage et méditant sur le mystère de la flagellation du Christ, qu’un ange lui montre. Le Rédempteur, attaché à une colonne, est frappé par deux bourreaux, et c’est cet épisode de la passion qui est l’œuvre de frère Jean. La statue de l’évêque Vander Noot est de Jean-Baptiste van Helderbergh (et non Géry van Helderbergh, ainsi qu’on le dit communément) ; l’ange est de Pierre de Sutter, artiste gantois comme Jean Boecksent et le premier maître de l’éminent statuaire Pierre-Antoine Verschaffelt. Le mausolée a été gravé, à l’eau-forte et au burin, par Michel Heylbroeck, autre artiste gantois. Les biographes attribuent aux ciseaux de J. Boecksent, de P. de Sutter et de P.-A. Verschaffelt les quatre Évangélistes, figures colossales en haut-relief, qui ornent les pendentifs du dôme de l’ancien oratoire de l’abbaye de Saint--