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figures ; on n’a pour ainsi dire aucun renseignements sur cet excellent élève de François Snyders. Il est plus connu en France qu’en Belgique, et c’est probablement dans le premier de ces pays qu’il passa la plus grande partie de sa vie. Il mourut à Paris, à l’Hôtel-Dieu, en 1673. On peut conclure de là que son talent ne lui donna point la fortune ; il ne paraît pas cependant qu’il resta obscur, car on le trouve cité dans le poëme de l’abbé de Marolles, sous le nom de Van Boucle.

Après une nomenclature d’artistes que, selon l’auteur, « on peut louer » vient la strophe que voici :

En ce rang on peut mettre, avec Jacques Bologne,
Et Frédéric Scalberge, Henri Gascard, Courtois,
Morillon, et Van Boucle, et Riche pour ses bois ;
Quant à Robert Vauguier, on aime sa besongne.

Van Bock ou Van Boekel est le digne élève de son célèbre maître ; ses animaux ont tout à fait la maestria flamande. Le Louvre possède de lui un Valet gardant du gibier. Ce personnage tient un panier dans lequel sont des bouteilles, et il est entouré de chiens ; près de lui, un chevreuil, une bécasse, un héron, etc. Le tableau, peu authentique, acquis à Paris, en 1745, pour le Musée de Dresde, représente un Vieillard à barbe grise ; il ne rentre pas dans le genre ordinaire du maître. Le catalogue de Dresde dit : « Peut-être de Van Bouck, élève de Snyders. » Nous n’osons pas admettre cette attribution.

Ad. Siret.

BOCK (Olivier), BOUCK ou ALOSTANUS, pédagogue, né au XVIe siècle, à Alost, et mort à Heidelberg. Il était depuis plusieurs années professeur de littérature latine à l’Université de Heidelberg, quand il revint en Belgique, au mois de septembre 1563, pour régler certaines affaires particulières. On surveillait alors avec grand soin les émigrés, les bannis et les étrangers. On sut que Bock s’était rencontré à Anvers avec un personnage fort remuant, appelé Klebitius, et qui passait pour être un agent secret de l’Électeur palatin. Leur mission est demeurée un mystère. Nous savons seulement que ces deux amis s’exprimaient très-franchement sur le compte du cardinal, et qu’ils allaient au-devant des discussions religieuses. Une femme dite la grande Marguerite, qui rendait où elle pouvait service aux inquisiteurs, les dénonça. Klebitius se déroba aux poursuites, mais Bock fut arrêté avec le ministre calviniste Christophe Desmedt que l’on tenait pour son ami. L’Électeur palatin fut aussitôt prévenu. Ce souverain envoya l’un de ses conseillers à la cour de Bruxelles, invita le comte d’Egmont, son parent, à ne point épargner les démarches en faveur du prisonnier, et manda, en outre, au margrave d’Anvers, que Bock n’était pas seulement un savant estimable, mais encore son sujet. Ce ne fut qu’au bout d’une année, le 1er septembre 1564, et après bien des sollicitations et des promesses, que Bock, malade et presque mourant, fut rendu à la liberté. Ses pieds pouvaient à peine le porter tant ils étaient meurtris par le poids et le frottement des chaînes. On soupçonna quelque visiteur malintentionné de lui avoir donné du poison dans sa prison, car à peine fut-il revenu en Allemagne qu’il mourut. On a de lui une épître consolatoire, écrite en flamand, et adressée du fond de sa prison à ses coreligionnaires. Elle a été traduite en français par Gui de Brès, et réimprimée dans la langue originale plus de vingt fois depuis trois cents ans.

C. A. Rahlenbeck.

Ad. van Haemstede, Hist. der vromer Martelaren. Amst. 1657. pp 313-45. — Hist. ende geschied. van de verradelycke ghevangenisse der vromer ende godsaligher mannen, Christophori Fabritii ende Oliverii Bockii. s. I. 1565, in-8o. — J. Crespin, Histoire des martyrs préséculéz. etc, s. I. 1597. — J.-F. Hautz, Geschichte der Univ. Heidelberg. Mannheim, 1864, in-8o.

BOCKELIUS (Jean), médecin, né le 1er novembre 1535, mort le 31 mars 1605. Voir Boeckel (Jean van).

BOCKHORST (Jean VAN), peintre d’histoire, surnommé Langhen-Jan, à cause de sa haute taille, naquit vers 1610, en Flandre, selon les uns, à Munster, en Westphalie, selon d’autres. Il mourut à Anvers, le 31 avril 1668 et fut inhumé dans l’église collégiale de Saint-Jacques. « Bockhorst était issu d’une bonne famille, dit Descamps, son éducation ne fut point négligée, mais