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avec Mazarin : « Le roi de France enverra une flotte montée par huit cents hommes de troupes, que les conjurés s’engagent à introduire dans la ville à un signal convenu. Ces troupes seront placées sous les ordres du maréchal d’Aumont, qui remettra à Spindeleer deux cent mille florins à son entrée dans le port d’Ostende. Toutefois, Spindeleer conservera le commandement absolu de la ville jusqu’à ce qu’une nouvelle somme de quatre cent mille florins lui ait été comptée au nom du Roi. Les propriétés seront respectées et tous les priviléges de la ville seront confirmes. Les habitants d’Ostende pourront s’établir dans n’importe quelle partie du territoire français et auront accès à tous les emplois et charges publiques. »

Le maréchal d’Aumont ayant été investi, sur l’ordre exprès du Roi, du commandement de l’expédition, Mazarin envoya à Ostende deux personnages chargés de surveiller les menées des conjurés.

Pour satisfaire aux réclamations du peuple adroitement excité par les conjurés et pour inspirer plus de confiance aux Français, on fit sortir de la ville quelques troupes, qui y rentrèrent de nuit, augmentées de plusieurs compagnies, et se cachèrent dans les principaux couvents. Alors éclate une nouvelle émeute, dirigée par Spindeleer et De Bock. On s’empare de Marc d’Ognate, bourgmestre du Franc, qui avait consenti à jouer le rôle de gouverneur, et on le charge de fers en attendant l’arrivée du maréchal d’Aumont. Les principaux forts tombent bientôt aux mains des révoltés et le drapeau français, hissé au sommet d’un bastion, est salué des cris de : Vive la France ! Sur ces entrefaites, le maréchal français, instruit de ce qui s’est passé dans Ostende, annonce à Mazarin que le succès le plus complet a couronné ses efforts ; il s’avance avec une flotte composée de dix vaisseaux de guerre ; mais à peine est-il entré dans le port, que le drapeau français est abattu et la flotte attaquée de toutes parts. Douze cents hommes, tant Anglais que Français, périrent ou furent faits prisonniers. Parmi ces derniers se trouvait le maréchal d’Aumont lui-même. Ce désastre de l’armée française eut des conséquences fort graves. En effet, comme le dit De Bock dans la relation qu’il nous a laissée, pendant treize mois, Cromwell et Mazarin éprouvèrent des pertes considérables tant en soldats qu’en vaisseaux et en argent, et la France, unie à l’Angleterre, perdit tout espoir de conquérir la Flandre. La relation de ces faits, écrite par De Bock lui-même, est conservée en manuscrit à la Bibliothèque royale de la Haye.

De Bock, en considération du dévouement dont il avait fait preuve envers le roi Philippe IV, fut nommé membre du conseil de Flandre.

Bon Alberic de Crombrugghe.

BOCK (George), humaniste du XVIe siècle, originaire d’Arlon dans le Luxembourg, petite ville où étaient nés plusieurs savants de ce duché ayant fleuri dans le même siècle, par exemple, François et Jérôme Busleiden, Barthélemy Masson, dit Latomus, professeur de langue latine au collége de France à Paris. Comme Paquot l’a fait observer, G. Bock n’est pas mentionné dans les livres de nos polygraphes les plus connus ; c’est bien à ce philologue luxembourgeois, cependant, qu’appartient le recueil latin de vers et de prose intitulé : Georgii Bock, Arlonensis lucubrationes ; videlicet, Elegiæ, Epigrammata, et libellus de Virorum Romanorum notis et nominibus (Basileæ, Henr. Petrus, 1540, in-4o). On croirait que Bock était en relation avec des philologues de Suisse, qui faisaient imprimer leurs ouvrages à Bâle, s’il n’a pas résidé lui-même dans cette ville, fière de ses érudits et de ses imprimeurs à l’époque de la Renaissance. Henri Petri eut quelque célébrité comme imprimeur, après les Froben et du vivant d’Oporinus ; vers 1560, il fut chargé par le conseil de Bâle d’organiser la Bibliothèque de l’Université de cette ville, enrichie des livres des nombreux monastères supprimés sur son territoire.

Félix Nève.

Paquot, Mémoires pour servir a l’histoire litt. des Pays-Bas, éd. in-fol, t. I, p. 210.

BOCK (VAN), BOEKEL, ou BOUCK, peintre d’animaux, de portraits et de