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Barrot, les Bavoux, les Dupin, mais aussi Volney, Ducis, Grétry, Gérard, Van Spaendonck, madame de Gentis, Ampère, Cuvier, de Jussieu, Orfila et bien d’autres. Il avait l’imagination vive, l’esprit curieux et investigateur, de l’enjouement et de l’affabilité : le jurisconsulte sévère ne perçait pas sous l’homme du monde. Il était affectueux par nature : ses amis belges surtout lui tenaient au cœur : De Stassart, qui lui dédia le premier livre de ses fables, D. Arnould, administrateur de l’Université de Liége, MM. le président Grandgagnage et d’Otreppe de Bouvette, tous Namurois comme lui. Son caractère était digne de ses sentiments. Il sut s’acquérir, dans l’exercice de ses fonctions, l’estime aussi bien que les sympathies de la jeunesse. L’appui qu’il prêta au célèbre jurisconsulte Rossi (depuis assassiné, en 1848), dont la nomination à la Faculté de droit avait soulevé des orages, donna la mesure de son ascendant modérateur. Quérard, qui n’a jamais été suspect d’indulgence, a rendu ce témoignage à Blondeau : « On lui doit la justice de dire qu’il a su se tenir en garde contre l’influence des partis politiques, et qu’il n’a point compromis, en présence des exigences du pouvoir, sa dignité de chef indépendant de l’école de droit. »

De son mariage avec mademoiselle Victorine Bernard, morte en 1834, Blondeau n’eut qu’une fille, mademoiselle Cornélie Blondeau, unie à M. Auguste Chevalier, de Saint-Omer.

Voici la liste des principales publications de Blondeau, d’après Quérard et Nypels : 1° Tableau synoptique des lois individuelles privées, ou classification nouvelle des matières qui composent ce qu’on appelle ordinairement droit civil privé, ou Code civil. Bruxelles, Stapleaux ; et Paris, Dabin, 1806 (Voir Magasin encyclopédique de 1808, t. II, pp. 423-434). — 2° Tableaux synoptiques du droit romain, suivant la législation de Justinien. Paris, Fournier, 1813, in-4o (onze tableaux). — 3° Tableaux synoptiques du droit privé, offrant l’Essai d’une classification et d’une nomenclature nouvelles des droits privés, Paris, A. Bavoux, 1818, in-4o de 16 pages. — 4° Essais sur quelques points de législation et de jurisprudence. Paris, de l’imprimerie d’Abel Noé, 1819, in-8o. — Cet opuscule, composé comme les deux suivants à l’occasion du concours de 1819, n’a été mis en vente qu’en 1850, avec un nouveau titre et l’addition de quelques articles. L’édition complète renferme, entre autres, des éclaircissements sur les diverses acceptions des mots : loi, droit, devoir, obligation, législation, jurisprudence ; une Notice sur Bentham ; une Table analytique des principes fondamentaux de la science législative, d’après Bentham ; des remarques sur le Traité des actions, de M. Poncet ; l’Essai sur l’effet rétroactif des lois, si goûté par Merlin ; des observations sur le Code civil de la Louisiane et sur le nouveau Code civil des Pays-Bas, etc., etc. — La plupart de ces articles avaient déjà paru dans la Bibliothèque du barreau, dans le Magasin encyclopédique, dans la Revue philosophique ou dans la Thémis. L’Essai sur l’effet rétroactif des lois a été reproduit dans cette dernière revue (t. VII, p. 147 et suiv.) et dans le Recueil de Sirey (1809, IIe partie, p. 277) ; il a obtenu les honneurs de la traduction en langue allemande (Dusseldorf, 1810, in-8o). — 5° Thèses de droit français et de droit romain, qui furent soutenues dans la salle des Cours de la Faculté de droit de Paris, le mardi 11 mai 1819 : Sur la matière de la vente. Paris, impr. Baudouin frères, 1819, in-8o de 52 pages. — Blondeau y soutient entre autres, avec le plus grand talent, que le Code a maintenu la nécessité de la transcription en matière d’immeubles, comme celle de la tradition pour les meubles corporels. — 6° Esquisse d’un traité sur les obligations solidaires, ou bien Analyse des trois leçons faites par M. Blondeau sur cette matière au concours ouvert par la Faculté de droit de Paris, en mars 1819, avec Quelques additions indiquant principalement des questions à traiter par les jurisconsultes qui voudraient faire un traité ex professo sur cette matière. Paris, impr., Baudouin, 1819, in-8o de 92 pages. — La méthode de l’auteur se rapproche de celle du célèbre