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qualifications qu’il peut justement s’attribuer. » Il y a le grand calendrier religieux ; le calendrier abrégé ; l’indication de la célébration des fêtes patronales dans les églises, les couvents, les chapelles de la ville de Gand, et enfin des anecdotes édifiantes, précédées de moralités rimées. Le titre du second ouvrage est formulé ainsi : De gheestelycke corte cronycke van zesthien hondert ende achtenvyftich jaeren ofte den Tydtwyser wanneer d’apostelen, martelaers, belyders, maechden ende weduwen, de welcken begrepen syn in den Calendrier, hier vooren gheleeft ende ghefloreert hebben, midtsgaders de jaeren van hun martire ofte wanneer dat de zelve hun ballingschap ofte hun eyghen doot ghestorven zyn, tot meerder contentement ende wetenschap van christene, catholycke ende devote zielen. Le manuscrit qui contient le Calendrier et la Chronique porte en tête une lettre dédicatoire de Juste Billet à son neveu, l’abbé de Saint-Pierre, prince de Camphin et comte de Harnes, datée du 1er janvier 1681 : l’auteur avait alors quatre-vingt-neuf ans. Il y a dans cette épître des éléments autobiographiques qui concordent avec les renseignements que l’on rencontre dans ses écrits antérieurs. La chronique religieuse, qu’il avait le projet d’étendre jusqu’en 1670, finit à 1658 ; c’est la période qui précède le Livre de police. Les annotations postérieures seront restées à l’état de notes. Tous les manuscrits ici mentionnés sont inédits.

Juste Billet se livrait aussi à la poésie flamande. Ses divers travaux historiques sont précédés et entremêlés de factums poétiques en guise d’Avant-propos, de Dédicaces, d’Allocutions aux lecteurs et de Chronogrammes. Gantois de l’ancien temps, un de ces bourgeois qui se vantaient de mettre Paris dans leur Gand, pour lui, sa ville natale était l’une des plus célèbres cités de l’Europe, l’une des plus belles qu’il eût vues. Son Politie Boeck ne contient pas moins de dix poèmes en l’honneur de la métropole des Flandres. Ses poésies sont en général assez médiocres, souvent ce n’est guère que de la prose rimée. Le style de ses chroniques est très-simple, ses observations dénotent l’instruction et le bon sens. « Il a cherché, dit-il, à l’approprier aux événements qu’il relate, et parfois il a employé, à dessein, des mots barbares, surannés, inusités, pour marquer l’antiquité et l’authenticité de ses récits, pour leur communiquer la couleur locale. » Toutefois, il ne se faisait point illusion sur les imperfections de ses écrits ; « mais, continue-il, comme il n’est pas d’or sans scories, pas de grain sans ivraie, il n’est pas de livres sans défauts. »

Dans les documents contemporains, français et flamands, il est nommé Justus ou Justo Billet et Billiet ; il signait toujours Billet.

Edm. De Busscher.

BILLOT (Jean-Baptiste), mathématicien, né à Léau (Brabant), le 9 janvier 1646, mort à Bruxelles, le 31 janvier 1728 ; il entra au noviciat de la Compagnie de Jésus à Malines, le 26 septembre 1663. Après avoir fait profession, il enseigna les mathématiques à Anvers, et y fut nommé plus tard professeur de philosophie et de théologie. Pendant les quarante-six dernières années de sa vie, il se consacra entièrement au saint ministère.

On doit à ce religieux l’ouvrage intitulé : Positiones mathematicæ, quas præside R. P. Joanne-Baptista Billot, e Societate Jesu, matheseos professore, demonstrabit D. Joannes-Ignatius Breughel, Antverpiensis, Antverpiæ in collegio Societatis Jesu, dieaugusti. Antverpiæ, Michaël Knobbaert, 1679 ; vol. in-4o de 120 pages. — On lui attribue aussi l’opuscule suivant : Responsio brevis ad libellum famosum, cui titulus Apologia pro Humberto Gautio, in Antverpiensi seminario professore, contra jesuitarum calumnias, auctore J. B. S. theologo. Bruxellis, 1711 ; vol. in-8o de 59 pages.

E.-H.-J. Reusens.

Aug. et Aloïs De Backer, Biblioth. des écrivains de la Compagnie de Jésus, Ve série, p. 35.

BILLUART (Charles-René), théologien et prédicateur, né à Revin, dans le diocèse de Liége, le 8 janvier 1685 (et non le 18 comme le dit erronément la Biographie universelle de Michaux), mort le 20 janvier 1757. Après avoir fait ses études chez les Jésuites, à Charleville, il entra dans l’ordre des Domi-