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Lède l’emporta dans presque toutes les circonstances sur ses adversaires ; enfin la politique trancha le différend : à la suite d’une conférence et d’un traité qui fut signé en 1720, l’empereur Charles VI resta possesseur de l’île qui, après sa mort, devait retourner au roi d’Espagne. En vertu de ces arrangements, le marquis de Lède revint en Espagne avec ses troupes, mais il fut appelé immédiatement au commandement d’une nouvelle armée envoyée par Philippe V sur la côte d’Afrique afin de châtier les Maures qui, depuis longtemps, inquiétaient les possessions espagnoles. Il remporta une victoire éclatante sous les murs de Ceuta et, après avoir expulsé définitivement les Maures de tous les établissements espagnols, rentra à Madrid où il fut honoré de la présidence du conseil suprême îde guerre, poste qu’il occupa jusqu’à sa mort. — On raconte qu’à la bataille de Ramillies, le marquis de Lède se jeta au plus fort de la mêlée pour sauver son frère de lait, Jean Vanderveen, né dans ses terres près d’Alost et dont il avait reçu des preuves multipliées d’attachement.

Général Guillaume.

Mariana, Historia géneral de Hespâna. — Marques de san Phelipe, Comentarios de la guerra de Espàna, etc.

BETTENS (Michel), poëte flamand, né à Bruxelles, vécut au xviie siècle. Il est cité par Willems[1], comme auteur d’une tragédie sur les sept Machabées, qui fut représentée à Bruxelles, le 13 octobre 1697. C’est apparemment la même pièce que nous trouvons relatée au catalogue des livres de l’imprimeur Corneille De Meyer à Gand, en 1716. Le titre primitif était : De Martelie der seven Machabeen. Brussel, in-4o, page 48.

Ph. Blommaert.

BETTlGNIES (Claude-Joseph DE), sculpteur et architecte, né à Mons le 23 novembre 1675, mort dans la même ville le 12 juin 1740. Il fut homme de talent et vécut à une époque favorable au développement de son art. Le siége que Louis XIV et Vauban firent subir à la ville en 1691 ayant occasionné de grands désastres. De Bettignies contribua pour une large part à la restauration des bâtiments endommagés. Il fut l’élève de Louis Ledoux, habile architecte qui donna le plan du beffroi de Mons appelé Tour du Château. Pour son coup d’essai, De Bettignies sculpta le char qui servit au transport des reliques de sainte Waudru, char qui existe encore aujourd’hui et dont les chanoinesses furent si contentes que De Bettignies fut nommé sculpteur à vie du chapitre de Sainte-Waudru.

En 1711, De Bettignies fut appelé aux fonctions recherchées de maître des ouvrages de la ville de Mons et eut occasion d’exécuter de nombreux travaux. Ce fut lui qui reconstruisit, en 1702, l’église paroissiale de Saint-Nicolas en Havré, incendiée en 1664 ; ce fut lui qui bâtit le vaste établissement, et la chapelle des Ursulines de Mons, en 1711 ; ce fut lui encore qui en 1714, donna les plans de l’église de l’abbaye de Saint-Ghislain, ruinée depuis. Il avait également fait un plan grandiose pour la reconstruction du collège de Ploudain ; mais une partie seulement en fut exécutée. Il restaura, en 1722 et 1723, l’église Sainte-Élisabeth : fut l’auteur de l’élégant campanile qui la surmonte ; enfin il conçut et dirigea les travaux, achevés en 1718, de la chapelle de l’ancien couvent des filles de Sainte-Marie, dites de la Visitation, aujourd’hui la prison civile.

Il existe de De Bettignies un portrait à l’huile, reproduit par la lithographie dans l’Iconographie montoise.

J. Delecourt.

BETTIGNY (Jean), compositeur de musique, mort à Tournai vers 1619. Le nom de ce maître a souvent été altéré ; nous l’écrivons tel qu’il est orthographié dans un curieux ouvrage contemporain en deux volumes, contenant un grand nombre de morceaux de musique vocale, adaptés à des cantiques spirituels, réunis par le P. Antoine Lacauchie et intitulé : La pieuse alouette avec son tirelire. Le premier volume de ce recueil, imprimé à Valenciennes, chez J. Vervliet, en 1619 (et non en 1516, comme il est dit dans la Biographie universelle des mu-

  1. V. p. 171. Verhandeling over de Nederduitsche Tael-en letterkunde. Antw., 1823-24.