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gneurs ne pouvant plus rien pour lui, il se rendit d’abord d’Anvers à Meurs, chez le comte de Nieuwenaar, puis à Cologne. Là il descendit chez le bourgmestre de Lyskirken « son bon ami », et servit à la fois les intérêts du prince d’Orange et ceux de la princesse sa femme, Anne de Saxe, dont le douaire était hypothéqué sur des propriétés que le duc d’Albe venait de confisquer. Bets voyageait beaucoup dans l’intérêt de ses clients. En 1569, à son retour de Vienne, on vint lui signifier, comme d’ailleurs à tout protestant notoire, qu’il eût à sortir sans délai des murs de Cologne. N’étant ni rebelle à son roi, ni iconoclaste, ni anabaptiste, il demanda à pouvoir ajourner la date de son départ, ce qu’on lui accorda. Il alla se fixer à Heidelberg. L’électeur de Saxe et le landgraf de Hesse auraient bien voulu qu’il consentît à se rendre en Espagne, avec l’ambassade impériale de 1570, afin d’y intercéder auprès de Philippe II en faveur de la princesse d’Orange, mais il s’y refusa malgré un cadeau de mille thalers, sachant bien que ce serait livrer sa tête à l’inquisition. Son fils Nicolas devint un savant jurisconsulte. On a de lui une dissertation publiée, en 1611, sous le titre de : Tractatus de Statutis, pactis et consuetudinibus familiarum illustrium et nobilium, illis præsertim quæ jus primogenituræ concernant.

C-H. Rahlenbeck.

R.-H.-C. Backhuysen vanden Brinck, Het Huwelyk van W. van Oranje. Amst., 1853 in-8o. — Groen van Prinsteren, Archives de la maison Orange-Nassau, vol. II. — Boettiger, Wilhelms von Oranien Ehe dans le Raumers hist. Taschenbuch de 1836. — Dr H. Ennen, Uber den Gcburtsort des P.-P. Rubens, Koeln, 1861. — Notes diverses prises aux arch. du roy. à Bruxelles.

BETTE (Guillaume), baron puis marquis de Lède, général, amiral, chevalier de l’ordre de Saint-Jacques, commandeur de Biezma, gouverneur des duchés de Limbourg et de Gueldre, grand bailli de Gand, né au château de Lède, au commencement du xviie siècle. Il servit dans les armées espagnoles et mourut le 23 juin 1658, des suites de blessures reçues en défendant Dunkerque contre les troupes de Turenne. Le marquis de Lède avait été chargé, en 1655, d’une ambassade en Angleterre. Ce sont les seuls renseignements que l’on possède sur ce personnage, qui rendit cependant des services importants à son souverain, puisque, par lettre du 3 août 1633, Philippe IV érigea en sa faveur la baronnie de Lède en marquisat.

Général Guillaume.

BETTE (Jean-François-Nicolas), marquis de Lède, petit-fils du précédent, chevalier de la Toison d’or, grand d’Espagne de la première classe, capitaine général et vice-roi de la Sicile, né au château de Lède, près d’Alost, en 1667 et mort à Madrid le 11 février 1725. Le marquis de Lède entra au service de bonne heure et arriva rapidement au grade de général, inspecteur général de l’infanterie ; il était, en outre, haut et souverain bailli des villes d’Alost et de Grammont. Il embrassa la cause du duc d’Anjou lorsque ce prince fut appelé, par le testament de Charles II, à prendre possession du trône d’Espagne, et après avoir vaillamment combattu à Eeckeren et à Ramillies, il alla rejoindre Philippe V qui luttait contre les Anglais et les Hollandais pour la défense de sa couronne. Le marquis de Lède se plaça au rang des généraux les plus distingués de son temps par la glorieuse expédition qu’il fit dans l’île de Majorque en 1714, et surtout par la conquête de la Sicile en 1717.

Trois souverains se disputaient alors la possession de cette île : le roi d’Espagne Philippe V, l’empereur Charles VI et Victor Amédée, duc de Savoie. Trois armées se trouvaient donc en présence ; elles avaient pour chefs : le marquis de Lède pour l’Espagne, le comte de Mercy pour les impériaux et le comte de Mafféi pour le duc de Savoie. Le marquis de Lède commandait un corps de trente mille hommes. Avec l’aide des gardes wallones, dont il avait demandé avec instance la présence parmi les troupes placées sous ses ordres, il s’empara de Castellamare, de Messine, de Païenne et enfin défit les Autrichiens dans les champs de Francavilla. Toutefois les armées luttèrent très-vivement pendant deux ans, en se disputant la possession des villes et des postes importants. Le marquis de