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1666, entra dans la Compagnie de Jésus à l’âge de vingt ans. Après avoir fait sa profession religieuse, il fut chargé de l’enseignement des humanités et ensuite de celui de la philosophie, à l’établissement que les pères jésuites dirigeaient dans la ville de Douai. Plus tard il devint préfet des études dans différents colléges de la province wallone. Malgré les nombreuses occupations que lui donnait la charge de professeur ou de maître d’études, il trouva le temps de se dévouer au saint ministère. Il mourut à Douai, après une longue maladie, âgé de soixante et un ans.

Peu de jours avant sa mort, il dédia à Claude Haccart, abbé du monastère du Saint-Sépulcre, à Cambrai, un ouvrage qui ne fut publié qu’un an plus tard sous le titre de : Via, Veritas et Vita, Christus demonstratus. Duaci, Balthasar Bellerus ; vol. in-4o de 274 pages.

E.-H.-J. Reusens.

Paquot, Mémoires, éd. in-fol., t. III, p. 532.

BERTOUL, (George DE), homme de guerre, né à Valenciennes vers 1580, mort à Bruxelles en 1638. Il était fils d’artisans et se rendit fort jeune à Paris où il apprit et exerça, avec un certain talent, l’état de tailleur d’habits. Il quitta néanmoins cette profession pour aller à Rome où il fut attaché à la domesticité d’un cardinal ; de là il passa en Espagne, dans la maison du duc d’Ossone. Ce seigneur ayant été nommé vice-roi de Sicile et ensuite vice-roi de Naples, emmena Bertoul avec lui et lui accorda, en 1617, comme récompense de ses bons services, une lieutenance dans une compagnie de cavalerie destinée à aller faire la guerre dans le Piémont. Bertoul déploya tant de valeur dans les différrents combats de cette guerre, à laquelle un grand nombre de Belges prirent part, qu’il fut nommé capitaine d’une compagnie d’infanterie avec laquelle il se rendit en Allemagne, où venait de commencer la guerre de Trente ans. Il assista à la mémorable bataille de Prague (1620) et vit ses services récompensés par des lettres de noblesse et le titre de chevalier. Il continua à servir, sous les ordres de Gonzalès de Cordoue, dans les troupes fournies à l’empereur par l’Espagne, combattit vaillaimment à la bataille de Wimpfen (1622) et à celle de Fleurus où furent complètement défaites les bandes d’Ernest de Mansfelt. Bertoul prit dans ce combat l’étendard de Mansfelt, qu’il eut l’honneur de remettre à l’infante Isabelle. Vers 1628, il fut fait sergent-major d’un régiment wallon ; en 1633, il obtint le grade de maistre de camp d’un autre régiment de trois mille Wallons avec le gouvernement du fort de Sainte-Marie et des autres forts situés sur l’Escaut, fonctions qu’il conserva jusqu’à sa mort.

Général Guillaume.

Revue du Nord. — Villermont, Tilly.

BERTRADE, mère de Charlemagne. Voir Berthe.

BERTRAND, abbé de Stavelot et de Malmédy, mort en 1020, après y avoir gouverné pendant dix ans. Lors du décès de l’abbé Ravengère, ce qui eut lieu en 1008, les deux chapitres, assemblés pour procéder à son remplacement, élurent d’une voix unanime Bertrand. Avant cette élection, il était déjà revêtu de la dignité de prévôt du monastère de Stavelot ; mais, par suite de bruits calomnieux répandus sur les deux maisons religieuses, l’empereur, saint Henri, crut ne pas pouvoir approuver ce choix, et substitua a l’élu un autre abbé, qui conserva le gouvernement pendant l’espace d’environ deux ans. Bertrand se rendit en personne auprès du monarque, et ne tarda pas à le désabuser ; aussi fut-il bientôt rétabli dans sa dignité abbatiale, par un diplôme de réintégration daté de 1009 ou 1010. Comme il avait déjà en sa faveur une élection canonique, l’administration de l’abbaye lui fut remise avec confirmation de la libre élection faite par les religieux des deux monastères. Ce fut sous le gouvernement de Bertrand qu’Héribert, archevêque de Cologne, accorda la confirmation des dimes et des églises que l’abbaye possédait en son diocèse, avec défense formelle à tous et à chacun d’en rien retrancher ou diminuer.

Aug. Vander Meersch.

Aug.-Fr. Villers, Histoire chronologique des abbés-princes de Stavelot et Malmédy ; Manuscrit in-folio, conservé à la Bibliothèque de l’Université de Liége.