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par Adroald, puissant seigneur de cette contrée. Telle fut l’origine de la fameuse abbaye de Sithiu et de la ville de Saint-Omer. Saint Mommolin gouverna d’abord le nouveau monastère, mais ayant été appelé à remplacer saint Achaire, évêque de Noyon et de Tournai, saint Bertin lui succéda. C’est sous son administration que l’abbaye devint l’une des plus florissantes de la Neustrie. Saint Bertin mourut, selon les auteurs, à l’âge de cent douze ans et sa mort dut arriver, d’après les calculs du savant Silting, le 9 septembre 709.

Au moyen âge, l’abbaye de Saint-Bertin possédait de grands biens dans les Flandres ; Ostende et Poperinghe, entre autres, faisaient partie de son riche domaine et, sous les comtes de Flandre, l’abbé de Saint-Bertin était un des hauts dignitaires du pays. L’abbaye, après avoir eu des jours de gloire, puis aussi de longues années de deuil et de misères, subsista jusqu’à la révolution française, qui vint renverser ses monuments et ses antiques institutions. M. Guérard, de l’Institut de France, a publié, en 1840, dans la collection des documents inédits sur l’histoire de France, le cartulaire de Saint-Bertin, avec un excellent aperçu historique sur cette ancienne abbaye.

Eugène Coemans.

Act. SS. Sept., II, pp. 549-630. — Mabillon, Act. SS. O. S. B., t. III, pp. 93-150. — Ghesquière, Act. SS. Belgii, t. V, pp. 545-666. — Guérard, Cart. de l’abbaye de Saint-Bertin, in-4o. Paris, 1840.

BERTIUS (Pierre), érudit, né à Beveren en 1565, mort en 1629. Voir Bert (Pierre).

BERTOLF (Grégoire), jurisconsulte et président du conseil provincial de Frise, né à Louvain vers 1484, mort à Leeuwarden à la fin de l’année 1527. Après avoir achevé ses études d’humanités et de droit à l’Université de Louvain, il devint, en 1504, maître ès-arts et cinq années après licencié J. U. Il s’établit alors à Bruxelles où il acquit une brillante clientèle d’avocat. Ses succès, sa prudence, sa grande expérience des affaires judiciaires attirèrent sur lui l’attention de Charles-Quint et de la gouvernante des Pays-Bas, lors de la réorganisation, en 1527, du conseil provincial de Frise. Cette cour avait soulevé des plaintes dans le pays et commis de graves abus ; le gouvernement jugea donc nécessaire de la réformer et d’y nommer sept nouveaux magistrats, hommes étrangers, mais savants et honorables, dit Winsemius. La présidence en fut conférée à Bertolf, qui eut pour collègues entre autres Nicolas Everard, Nicolas Grudius et Joannes Second, poëte et historien. Bertolf remplissait à peine depuis une année ces fonctions lorsqu’il décéda, en laissant dans la province la réputation d’un magistrat intègre et d’un jurisconsulte savant et actif. Il mit à profit le court espace de temps qu’il passa à Leeuwarden pour composer deux ouvrages utiles. Les usages mi-saxons et mi-nationaux de ce pays étaient encore assez barbares et peu connus ; Bertolf s’occupa de les recueillir, de les réformer, de les coordonner et à les proposer comme droit commun : ce sont les Statuten van Vriesland, qu’il a écrits de sa main en langue flamande et qui sont déposés, encore en manuscrit, à la cour de Frise. L’autre ouvrage est un Style de procédure ou pratique judiciaire approprié aux besoins de la justice de ce temps et rédigé également en flamand (in populari lingua Belgica, dit le chroniqueur du temps), de manière à le mettre à la portée du peuple. Cet écrit fut si bien apprécié qu’après la mort de l’auteur il continua à faire autorité et qu’en 1542 l’Empereur le recommanda officiellement.

Le fils unique de Bertolf, appelé Jean, fut nommé membre du conseil de Flandre le 16 octobre 1554 et mourut trois années après. Une de ses filles, Christine, épousa Joachim Hopperus, le célèbre jurisconsulte et homme d’État. Une autre de ses filles s’unit à Teynagel, également jurisconsulte et homme d’État.

Britz.

Foppens, Bibl. Belg., p. 380. — Molanus, Hist. Lovan., p. 692. — Hoynck van Papendrecht, Anal. (biogr. de Hoperus), t. IV, p. 8. Mss. n° 19122. — Van der Vynckt, Hist. du Conseil de Flandre. — Winsemius, Chronick van Vriesland, fol. 485. — Petri Suffridi, Scipt. Frisiæ, décad. XI, I, fol. 84.

BERTON (Léonard), écrivain ascétique, né à Namur en 1605, mort le 18 octobre