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d’or et une rose d’or que le pape Clément VIII avait donnée à cette reine. Le comte de Berlaymont épousa en premières noces Hélène de Melun, veuve du comte de Montigny, si traîtreusement assassiné au château de Ségovie par ordre de Philippe II ; il épousa en secondes noces Marguerite de Lalaing et fonda à Bruxelles, de concert avec sa femme, une congrégation de chanoinesses régulières, selon la règle de saint Augustin. L’institution première des religieuses se fit avec pompe le 25 mai 1627, par l’archevêque de Malines, en présence de l’infante Isabelle. Cette fondation, qui avait pour but l’éducation de jeunes filles, s’est perpétuée jusqu’à ce jour, sauf les modifications que le temps et les circonstances y ont introduites.

Général Guillaume.

Mendoce, Commentaires. — Goethals, Histoire des Sciences, des Lettres, etc. — Goethals, Dictionnaire héraldique. — Strada, Guerres de Flandre.

BERLAYMONT (Gilles DE), baron de Hierges, homme de guerre, tué devant Maestricht, le 18 juin 1579. Gilles de Berlaymont était le fils aîné de Charles, comte de Berlaymont, et d’Adrienne de Ligne ; il embrassa de bonne heure le parti des armes et exerça une grande influence sur tous les événements militaires de l’époque des troubles. Chargé par la gouvernante des Pays-Bas, dès le 17 décembre 1566[1], de lever un régiment d’infanterie wallone de six compagnies de deux cents hommes chacune, il se trouva, très-jeune encore, investi d’un commandement important et put de suite mettre en évidence les qualités militaires éminentes qu’il possédait. Il assista au siége de Valenciennes, en 1567, sous les ordres de Philippe de Noircarmes et se couvrit de gloire à la bataille de Jemmingen, le 16 juillet de l’année suivante. Son dévouement à la cause de Philippe II lui valut, en 1572, outre le collier de la Toison d’or, le gouvernement de la Frise, en remplacement du comte de Megen. Peu de temps après, il y joignit le gouvernement de la Gueldre. Ces charges importantes ne l’empêchèrent pas d’accompagner le duc d’Albe dans toutes ses expéditions ; il rendit de grands services au siége de Harlem et, en 1574, à la bataille de Mook (Hanovre) où périrent Louis et Henri de Nassau. Il décida la victoire dans cette journée mémorable par une habile diversion, qu’il exécuta avec un corps de cavalerie de réserve. Il fut pourvu alors de la charge de stadhouder de Hollande, de Zélande et d’Utrecht, en remplacement du comte de Boussu, fait prisonnier par les confédérés ; il obtint en outre le commandement de la compagnie d’hommes d’armes des ordonnances, devenue vacante par la mort du comte de Megen.

Les efforts tentés par le grand commandeur Requesens, qui avait succédé au duc d’Albe dans le gouvernement général des Pays-Bas, pour arriver à une réconciliation entre le gouvernement du roi et les confédérés, n’ayant pu aboutir, les troupes se mirent en mesure de s’emparer des points principaux de la Hollande. Le baron de Hierges, qui était un des deux mestres de camp de l’armée espagnole dans les Pays-Bas, fut chargé de la conduite de ces opérations. Il reçut l’ordre d’entrer dans le Waterland et de brûler tout le pays jusqu’aux portes d’Enckhuizen et de Horn[2]. Mais il ne parvint pas à exécuter ce plan[3]. Il attaqua Buren, s’empara de cette ville, le 26 juin (1575) et de son château quelques jours après ; ensuite il se dirigea sur Oudewater, position importante, à proximité de Schoonhoven, Gouda et Voorne[4] ; il ne tarda pas à s’en rendre maître (le 7 août), malgré une brillante défense des assiégés qui tous furent massacrés par les vainqueurs[5]. Quant à la ville, elle fut littéralement réduite en cendres. Le baron de Hierges se hâta ensuite de marcher sur Schoonhoven qui se rendit le 24 août ; il s’empara également des châteaux de Krimpen et de Papendrecht et, par là, se trouva maître du cours du Leck et en position d’intercepter toutes les communications des confédérés par cette rivière, la Meuse et l’Issel.

  1. Arch. de l’Audience. Liasses 1114 et 1118.
  2. Lettre du grand commandeur du 10 mai 1575
  3. Ib. du 6 juin 1575.
  4. Ib. du 23 juillet 1575.
  5. Ib. du 10 août 1575.