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eux. Lessius prit vigoureusement la défense des jésuites espagnols, mais, ce semble, dans un esprit de conciliation. Ces querelles n’offrent plus qu’un intérêt historique. Non moins important est le volume in-folio : De justitia et jure actionum humanarum. Anvers, 1621, et Lyon, 1653. Saint François de Sales faisait de cet ouvrage un cas tout particulier, à preuve une lettre qu’il écrivit à l’auteur, et dont l’original fut gardé jusqu’en 1773, au rapport de Feller, dans les archives du collège des Jésuites d’Anvers. Le P. Graveson crut pouvoir contester l’authenticité de cette pièce : on lui répondit en la faisant graver avec toute l’exactitude d’un fac-similé (1729). La lettre du saint prélat, dont Feller donne le texte, est datée d’Annecy, le 26 août 1653 ; elle est signée : Franciscus, episcopus Gebennensis. Dans le De potestate summi pontificis, l’auteur soutient la théorie de la puissance temporelle des papes. Le De gratia et prædestinatione forme deux volumes in-folio d’opuscules « pleins de lumières et de sentiment, écrits avec beaucoup de clarté, d’élégance et d’intérêt » (Feller). On cite notamment un petit traité, De capessenda vera religione, qui contribua, paraît-il, à faire rentrer dans l’Eglise mère un grand nombre de dissidents, et un morceau également remarquable sur la Providence divine. Citons encore Hygiasticon, seu vera ratio valetudinis bonæ et vitæ, una cum sensuum et judicii et memoriæ integritate ad extremam senectutem conservandæ. Anvers, 1613 et 1614 ; in-8°. Id., avec le traité de Louis Cornaro sur la même matière, traduit de l’italien par Lessius. Cambridge, 1634 ; in-8°. Sébastien Hardi a donné, à Paris, en 1701, une version française de ces deux traités ; elle a été réimprimée en 1708 dans la même ville, enrichie de notes par de La Bonodière ; — divers ouvrages de controverses, entre autres sur les cas de conscience, sur la théologie mystique, etc. ; enfin, des commentaires sur plusieurs paragraphes de la Somme de saint Thomas. Lessius laissa derrière lui une haute réputation de savoir, de talent et de piété. « On garde dans la bibliothèque de l’archevêché de Maline », dit Feller, « des Informations manuscrites sur sa vie et ses vertus. On les avait prises d’abord après sa mort, dans la croyance que l’on travaillerait un jour à sa béatification ».

Alphonse Le Roy.

De vita et moribus L. Lessii. Paris, 1644 ; in-12. — Foppens, Bibl. belgica. — Feller, Biogr. univ. – La préface du traité De gratia efficaci, etc.


tEYSSEXS (Jacques), ou Ltssens, mentionné à tort par Immerzeel, Piron, Siret et quantité d’autres avec le prénom de Nicolas, peintre de sujets allégoriques et décoratifs, vit le jour à Anvers, en 1661. On lui donne pour maître Pierre Eyckensle Jeune, chose douteuse, attendu que les Liggeren de la gilde de 6t-Luc se bornent à le désigner comme « fils de maître « . Son entrée en apprentissage est enregistrée sous la date de 1674-1675. Leyssens se rendit de bonne heure en Italie, où, dit-on, il trouva facilement à utiliser son pinceau. A Rome, il s’enrôla dans la « Bande % ou corporation des artistes néerlandais. Il y porta le surnom de Casse-noisette , motivé par la grandeur de son nez. Rappelé à Anvers pour être le soutien de son vieux père, Leyssens reçut le titre de franc-maître de la gilde de Saint-Luc, en 1698-1699. La même année, deux élèves se firent inscrire chez lui : Jean-Baptiste Bellenraet et Jean Sas. Associé aux peintres de fleurs Bosschaert, Verbruggen et Hardimé, notre artiste eut bientôt une grande vogue comme décorateur d’appartements. Ses nymphes, ses amours, ses bustes et ses termes étaient l’élément en quelque sorte obligé de l’ornementation des somptueuses demeures de la société anversoise. Tant que dura la vogue de ce genre de créations, il ne chôma pas de travaux. La fin de sa carrière fut moins favorisée. Il mourut en 1710, entouré d’une grande considération.

Henri Hymaiis.

Les l.iqqeren et autres documents de la qilde owersms’e de Saint-I.uc, piil)lies par Koinl)OUts et Vaii Lerius. — Descainps. ’ic des peintres, l. III, p. 37. — Camim ^’ e^jtvnvàn, Lerensbesihriivinfj der nederlandsche konsi-sckilders. > (iravenh. ,17-J9-69, t. 111, p. 347.