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par jour pendant une heure ; les édifices publics étaient pavoises en deuil, les fenêtres de l’hôtel de villr étaient tendues de draperies noir et argent. Toute la ville suivit le convoi funèbre et prit part au deuil. Dans de nombreux discours, les autorités communales, les peintres et les amis des arts rendirent hommage, non seulement au talent hors ligue de l’artiste, mais encore aux qualités de l’homme privé, à sa simplicité affable et à la générosité avec laquelle il mettait son expérience et son discernement au service de ses confrères plus jeunes. Le jour même de son décès, le conseil communal décida qu’une statue lui serait élevée. Exécutée par Jos. Ducaju, d’Anvers, elle fut placée à l’entrée de l’avenue Louise-Marie qui aboutit au Parc.

.Max. Uooscs.

Ed. Félis. yotice sur Jenu-Aunuste-Henri Leifs Aunamie de l’AcaUtinie loijalc de Uehfiqitc, 1862, p. 201 . — Désiré van Spilbeeck, Baron Hendrik Leys (Extrait.* ; divers de la l’eviie De Vlaamsche Sihonl, i 8(32-1 87 U . — Philippe Burly, Les eaujc-lortes de Henri Leijs [Guzctic des beaux- .4m, ISTHi, l. 1, p. 4<i7.


LEYS (Léonard), ou Lessius, théologien, naquit, le 8 octobre 1554, à Brecht, près d’Anvers, et mourut en 1623, après avoir pris, par ses nombreux écrits, une part très active dans les interminables querelles suscitées par l’apparition du baïanisme. Il fit de fortes études et mérita les éloges de Juste Lipse ; il possédait le grec, l’histoire, le droit canon et le droit civil, et n’était étranger ni aux mathématiques ni à la médecine. En 1572, il entra dans la Compagnie de Jésus ; on l’envoya professer la philosophie à Douai, où il resta sept ans ; nous le trouvons ensuite à Louvain, occupant une chaire de théologie , de 1585 à 1605. Il y était à peine d’un an, qu’il publia, de concert arec son collègue Hamelius, une série de thèses qui visaient les doctrines de Baius, et que la faculté de théologie déclara entachées de semipélagianisme. Cette censure déplut au professeur Stapleton, qui ne cacha pas sa manière de voir dans une lettre à l’évêque de Middelbourg, insérée plus tard dans l’Histoire des congrégations de Auxiliis, du P. de Meyer (p. 32). En revanche, l’université de Douai se rangea sous la bannière de la majorité des Louvanistes, et l’on ne peut s’empêcher de reconnaître avec Feller qu’elle y mit de la passion. Dans notre article DE BAY (t. IV, col. 774 et suiv.), nous avons résumé l’histoire de cette querelle, qui, en définitive, n’aboutit pas ; inutile d’y revenir. Ajoutons seulement que Lessius en ayant appelé à Rome, Sixte-Quint fit examiner ses propositions par une congrégation qui ne trouva rien à y reprendre, et les déclara sanæ doctrinæ articuli. Nous citons Feller : « La censure fut cassée et le jugement pontifical publié à Louvain, par ordre du nonce Octavio, évêque de Cajazzo, en 1588. Quesnel et Gersera publièrent chacun une apologie historique de la censure ; mais ces deux apologies furent condamnées par Innocent XII, en 1697. Lessius fit déclarer pour lui les universités de Mayence, de Trêves et d’Ingolstadt. On peut voir ce qui regarde cette affaire amplement détaillée par Habert, évêque de Vabres, dans son livre De la Défense de la foi sur la grâce, ch. XIV, § 3. On sait que Habert n’était pas favorable aux jésuites, et sa relation acquiert par là une considération particulière : elle est tout à la décharge de Lessius ».

Nombreux sont les écrits de notre controversiste : il suffira de citer les plus marquants, et d’abord le volume intitulé : De gratia efficaci, decretis divinis, libertate arbitrii et præscientia Dei conditionata (Anvers, J. Moretus, 1610 ; in-4°), livré à l’impression sur le conseil de quelques amis, à l’occasion de la polémique suscitée par la mise en lumière du traité : De concordia gratiæ et liberi arbitrii (Lisbonne, 1588), œuvre du célèbre Louis Molina. Celui-ci eut pour lui les jésuites ; les dominicains, au contraire, arborèrent le drapeau de saint Thomas, ce qui plus tard fit dire que les catholiques ne s’entendaient pas entre