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À la page 167, commence avec un titre spécial : Den Besloten Hof Van ’T Cloosterken Der Gheestelijcke Veryssenisse Ter eeren vande H. Moeder Godts Maria. Le succès de ce recueil fut assez grand pour déterminer l’imprimeur gantois François d’Ercle, ou d’Erckel, à en publier une nouvelle édition revue et augmentée, après la mort de l’auteur. Les deux premières parties : den Blyden Requiem et den Droeven Alleluia, parurent en 1674 ; mais il est douteux que Fr. d’Erckel ait imprimé la troisième qui devait comprendre le Cloosterken der Gheestelycke Verryssenisse. C’est dans la préface de cette réédition que l’on trouve quelques renseignements sur la vie du père Lucas ; d’après la Bibliotheca scriptorum ordinis minorum S. Francisci, il s’était acquis une grande renommée dans sa province, tant par la pureté de ses œuvres et son zèle religieux que par la grâce de ses poésies : Cui singularis vitæ probitas, morum compositio venusta, perfecta regulæ seraphica observantia, et in arte poetica elegantia non vulgare in sua provincia nomen acquisiere.

Paul Bergmans.

L. Waddingus, Scriptores ordinis minorum (1650), p. 238. — (Lucas), Den Boeck der gheestelijcke sanghen (2e éd., 1674), 1re partie, préface. — Bernardus a Bononia, Bibliotheca scriptorum ordinis minorum S. Francisci (1747), p. 171. — F. Vander Haeghen, Bibliographie gantoise (1858-1869), t. II, p. 270-271 (no 1594).

LUCAS (le père), poète et théologien. Voir Louis de Saint-Pierre.

LUCIDEL (Nicolas). Voir Neufchatel (Nicolas de).

LUCIUS DE TONGRES. Jacques de Guyse († 1399) nous a seul conservé le nom de ce chroniqueur, dont il suit les écrits dans toute la partie de ses annales du Hainaut qui traite de l’époque antérieure à la conquête de César. Si l’on peut se fier à ses renseignements, Lucius aurait été Tongrois. Son ouvrage, dont Jacques de Guyse n’utilise, d’ailleurs, que la partie relative au Hainaut, semble n’avoir été qu’une simple traduction française des chroniques latines de Hugues, de Nicolas Rucleri et de Clairembault. Il constituait une histoire des Belges depuis le premier roi, d’origine troyenne, Bavo, jusqu’à l’arrivée des Romains. Ce n’est naturellement qu’un amas de fables qui n’ont pas même le mérite d’être populaires. Lucius appartient à ce groupe d’écrivains pédants de la fin du moyen âge, qui ont voulu rattacher l’histoire nationale de leur pays à l’histoire gréco-romaine. Tout le fatras de sa chronique, reproduit par Jacques de Guyse, est aussi dépourvu de pittoresque que de vérité. Il est probable que Lucius n’a pas dû écrire bien longtemps avant Jacques de Guyse. Il doit être, en tout cas, postérieur au XIIIe siècle. L’emploi de la langue française dans son ouvrage, l’étendue de ses connaissances en héraldique, en mythologie, en géographie, la forme moderne qu’il donne aux noms de lieux, tout indique qu’il a dû écrire au XIVe siècle, cette époque de l’envahissement de l’histoire par la légende.

On ne connaît plus aujourd’hui la chronique de Lucius que par les nombreux extraits qu’en a faits Jacques de Guyse. Au XVIIe siècle, la bibliothèque de Jean Le Comte, seigneur de Jandrain, en aurait encore possédé un manuscrit, d’après Sanderus.

H. Pirenne.

Valère André, Bibliotheca belgica, p. 629. — Sanderus, Bibliotheca belgica manuscripta, t. II, p. 131. — de Reiffenberg, Note sur Lucius, dans le Mémoire sur la statistique ancienne de la Belgique, p. 141-144 (Nouv. Mém. Acad., 1838, t. IX). — Williams, dans Archiv der Gesellschaft für ältere deutsche Geschichtskunde, t. IV, p. 320-322. — Jacques de Guyse, Annales du Hainaut, éd. de Fortia d’Urban, t. I à IV. — Wauters, Table chronologique des chartes et diplômes, t. VII, introduction, p. vi et suiv.

LUCIUS (Pierre), historien. Voir Licht (Pierre de).

LUERE (Baudouin VANDER), poète néerlandais. Voir Lore (Baudouin Vander).

LUMEY, amiral et chef des gueux de mer. Voir Marck (Guillaume de la).

LUMMENE DE MARCKE (Charles DE), connu sous le nom de Carolus a Marca. On peut supposer, d’après toute