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Bezæ, paucis etiam additis ex Joachimi Camerarii notationibus ; studio Petri Losellerii Villerii, theologiæ professoris Genevensis, et nun postremo, Guil. Feugueraci opera. Londres, Thom. Vautrolerius, 1587 ; in-8o. — 4. Apologie ou Défense du très-illustre prince Guillaume, par la grâce de Dieu prince d’Orange, … contre le ban et édict publié par le roy d’Espagne, par lequel il proscript le dit seigneur prince, dont apperra des calomnies et fausses accusations contenues en la dicte proscription, présentée à Messieurs les Estats Généraux du Pays-Bas. Ensemble ledict ban ou proscription. Delft, 1582 ; in-8o, 112 pages. Cette apologie fut présentée, le 13 décembre 1580, aux députés des États généraux et des Provinces-Unies assemblés à Delft. Imprimée ensuite en plusieurs langues, elle fut, dit Groen van Prinsterer, « envoyée aux cours de l’Europe et fit grande sensation dans le monde politique ». Selon quelques bibliographes, le prince d’Orange lui-même en serait l’auteur. Groen van Prinsterer n’hésite pas à attribuer à Lozeleur la paternité de cet ouvrage, dont « l’enflure n’a rien de commun avec le style du prince ». C’était, du reste, l’opinion de H. Grotius, et Duplessis-Mornay la confirme décisivement dans la note suivante qu’il avait inscrite sur son exemplaire des Hist. sui temporis du président De Thou : « M. le prince d’Orange nous appela, M. Languet et moi, un matin, pour avoir notre avis sur cette apologie, laquelle en sa présence fut lue par M. Pierre Loyseleur, dit de Villiers, qui en était l’auteur ». On connaît de nombreuses éditions françaises, flamandes, anglaises et latines de l’Apologie. — 5. Petri Villerii et Joh. responsum de pace religionis cum pontificiis incunda. Item de restituendis templis, quæ per tumultum pontificiis adempta sunt. (Voir le Scrinium antiq. de Gerdes, I, part. II, p. 328-342). Voici ce que dit Mr Ch. Rahlenbeck, dans son étude sur Jean Taffin, à propos de cette œuvre : « Au synode wallon de 1578, Taffin et Marnix de Sainte-Aldegonde furent encore une fois invités de n’épargner ni leur temps ni leur peine pour défendre par leur plume l’honneur de la foi protestante. L’insuccès de la Pacification de Gand y poussait et Taffin se mit tout aussitôt, avec son collègue, Pierre Loyseleur, dit Villiers, à composer un traité en langue latine sur la nature des concessions qu’il convenait de faire aux catholiques sur le terrain religieux. Les idées qui y sont exprimées, et qui sont celles d’un pied parfait d’égalité, se retrouvent dans une lettre ouverte de Loyseleur au prince d’Orange, que Van Spiegel a retrouvée et publiée (Bundel van onuitgegeven stukken, etc., I, 262-276) ». Cette pièce remarquable a été reproduite par Groen van Prinsterer (t. VII, p. 262). — 6. Cort verhaal, enz., omtrent den moords aan den prins gepleegd door B. Gerards. — 7. Theses de libero arbitrio. La Haye, 1587. Dédié à Ad. Vander Myle. — 8. On attribue à Lozeleur une dissertation fort rare : De jure principum. — 9. Il entretenait une vaste correspondance avec de nombreux et marquants personnages de la Réforme. Maintes de ses lettres sont reproduites par Heinsius, dans ses Epist. vir. illustr., et par Groen van Prinsterer, dans ses Arch. de la maison d’Orange-Nassau.

Émile Van Arenbergh.

G. Brandt, Hist. der Reform., t. I, p. 564, 665-666, 781-785. — J. ab Utrecht-Dresselhuis, Pieter Lozeleur, dans le Gids (1846), eerste deel, p. 79. — Vander Aa, Biogr. woordenboek, t. XI, p. 671. — Groen van Prinsterer, Arch. de la maison d’Orange-Nassau, passim. — Eug. et Ém. Haag, la France protest., t. I, p. 1028 ; t. VII, p. 112. — Gerdes, Scrin. antiq. — Ch. Rahlenbeck, Bull. de la Comm. pour l’hist. des églises wallonnes, p. 167. Etc.

LUC, abbé de Mont-Cornillon, près de Liège, s’était voué jeune à la vie monastique dans l’abbaye de Prémontré, qui venait d’être fondée (1121). Lors de la fondation de Floreffe-sur-Sambre, en 1122, il fut un des religieux qui vinrent, avec l’abbé Richard, prendre possession de cette maison. Quelque temps après, Albéron, évêque de Liège, voulant attirer dans sa ville épiscopale les membres de l’ordre naissant, mit à leur