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à la science les aspirants au sacerdoce. Le 2 juillet 1832, il fut nommé chanoine honoraire de l’église métropolitaine. Une maladie de quelques jours vint l’enlever, le 15 septembre 1833. Il couronna une vie bien courte, mais pleine de bonnes œuvres par une mort des plus édifiantes. Les regrets que provoqua cette fin prématurée prouvent quelle haute idée on avait des talents d’un homme qui semblait destiné à un grand avenir. Qu’on me permette de consigner ici de nouveau un souvenir de reconnaissance à la noble et sainte mémoire de celui qui fut mon maître, mon collègue et mon ami, souvenir que je me suis fait un devoir de consacrer dans la dédicace d’un ouvrage publié en 1834[1].

Voici la notice des écrits de Van Aerschodt : 1o Oraison funèbre de Léon XΙΙ ; 2o Oraison funèbre du prince de Méan, archevêque de Malines ; 3o Un grand nombre de sermons en flamand et en français, dont les manuscrits, comme ceux des numéros l et 2, sont conservés chez son frère, M. Dominique van Aerschodt, curé de Hakendover, près de Tirlemont ; 4o Maximes sur le ministère de la chaire, par Gaichiès. Louvain, 1832, in-12. Il publia une nouvelle édition de cet ouvrage, alors assez rare, afin de procurer aux élèves des séminaires et aux prédicateurs un manuel qui pût leur servir de guide. Il se proposait de publier un travail plus important sur l’étude des Pères, dans ses rapports avec l’éloquence de la chaire, mais la mort l’a empêché de terminer cet ouvrage ; 5o Loci selecti ex Sacris Literis. Louvain, 1832, 24 pages in-8o. C’est la première partie d’une chrestomathie hébraïque à l’usage des élèves du petit séminaire de Malines ; 6o Des pièces de poésie en latin, en français et en flamand, dont quelques unes ont été imprimées à Louvain et à Malines.

P. F. X. de Ram.

AERSSEN (Corneille D’), greffier des états généraux des Provinces-Unies, né à Anvers en 1543, mort à la Haye en 1627. Devenu bourgeois de Bruxelles, D’Aerssen s’éleva jusqu’au poste de greffier ou secrétaire de la commune. Calviniste et partisan dévoué du prince d’Orange, il fut employé dans différentes missions. Au mois de mars 1579, on le trouve à Mons, où, de concert avec le trésorier Guillaume Vanderhecke, il s’efforce, mais en vain, d’empêcher les Wallons de se réconcilier avec l’Espagne. En 1580, le magistrat de Bruxelles ayant été renouvelé de manière à consacrer la prédominance du parti orangiste et calviniste, Corneille d’Aerssen est nommé conseiller et pensionnaire de la ville et, en outre, préposé à la garde des archives de la chancellerie de Brabant. Envoyé aux états généraux comme mandataire de la commune de Bruxelles, D’Aerssen remplissait, dès le mois d’août 1584, les fonctions de greffier, puisque c’était lui qui contre-signait les dépêches de l’assemblée. Au mois de janvier de l’année suivante, pendant la crise provoquée par l’assassinat de Guillaume le Taciturne, il fit partie, comme représentant du Brabant, de la députation qui fut chargée, par les états généraux, d’offrir la souveraineté des Pays-Bas à Henri III. L’acte des états le désignait en ces termes : « Maître Corneille d’Aerssen, conseiller et pensionnaire de Bruxelles. » L’offre de l’assemblée souveraine ayant été heureusement déclinée par le roi de France, D’Aerssen revint en Hollande. Bruxelles avait ouvert ses portes aux Espagnols, le 10 mars 1585. Il fallait donc opter entre le parti qui voulait se replacer sous le joug de Philippe II et celui qui voulait continuer contre l’Espagne la grande lutte entreprise pour la liberté de conscience et l’indépendance des Pays-Bas. Corneille d’Aerssen n’abandonna point ses anciens coreligionnaires. Il fut d’ailleurs dédommagé de la perte de son emploi municipal et de la privation de son patrimoine. Les états généraux des Provinces-Unies, ayant égard à sa science et à son aptitude, lui conférèrent définitivement les hautes fonctions de greffier de leur assemblée. En cette qualité, Corneille d’Aerssen joua un rôle assez important. Uni à Jean d’Olden Barnevelt, le célèbre avocat des états de Hollande, il conduisit

  1. Historia philosophiœ a mundi incunabulis usque ad Salvatoris adventum, hodierno discentium usui accommodata. Deuxième édit. Louvain, 1834 ; in-8o.