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ADRIEN VAN PEGHEM, peintre, né à Audenarde, vivait en 1496. Voir Peghem (Adrien van.)

ADRIEN LE CHARTREUX, écrivain ascétique, né dans le Brabant, au xive siècle. On ne le connaît que sous le nom d’Adrien le Chartreux et l’on sait seulement qu’il entra dans le couvent des chartreux de Gertruydenberg, en 1410. Bien qu’on lui attribue la composition de plusieurs ouvrages, on n’en connaît qu’un seul, dont le titre porte : Liber de remediis utriusque fortunœ, prosperœ videlicet et adversœ per A… quondam poetam prœstantem necnon sacrœ theologiœ professorem. Cet ouvrage a eu assez de retentissement, parce que la similitude du titre l’avait fait confondre avec un traité de morale de Pétrarque, également intitulé Liber de remediis utriusque fortunœ. Si nous en croyons le titre que nous avons donné plus haut, Adrien le Chartreux aurait été en même temps poëte distingué et professeur de théologie, mais on ne sait où. Ces deux points sont contestés. Cet ouvrage a eu trois éditions anciennes, également recherchées comme incunables par les amateurs, et publiées à Cologne, en 1470 et 1471, et à Louvain, par Jean de Westphalie, in-fol.

Bon de Saint-Genois.

Foppens, Bibl. Belg., t. I, p. 21. — Fabricius, Bibliotheca latina medii œvi, t. III, p. 180. — Michaud, Biographie universelle.

* ADRIEN VI, pape, professeur à Louvain, précepteur de Charles-Quint, né à Utrecht, en 1459. Voir Boeyens.

ADRIEN (Martin-Joseph), ou plutôt Andrien, dit La Neuville, ou Adrien l’aîné, musicien, artiste dramatique, né à Liége en 1766, mort en 1822. Après avoir étudié la musique à la cathédrale de cette ville, il se rendit à Paris et entra à l’École royale de chant des menus plaisirs du roi, récemment organisée par le baron de Breteuil. Le 20 juin 1785, il entra à l’Opéra, aux appointements de quinze cents francs et trente francs de gratification pour chaque représentation où il chanterait. En 1786, il eut, en partage avec Chéron, au même théâtre, les rôles de première basse, pour les rôles de rois, de grands prêtres, etc. Il se distingua, comme acteur, par la chaleur et l’intelligence de la scène ; mais sa voix était dure, ingrate, et sa déclamation exagérée en faisait ressortir les défauts. Bien que sa constitution fût robuste, son organe vocal ne put résister à la fatigue du système de sons forcés et de cris qu’il avait adopté : sa santé en fut ébranlée et, quoique jeune encore, il fut obligé d’abandonner la scène en 1804. En considération des services rendus par cet artiste pendant vingt ans, l’administration de l’Opéra le nomma chef du chant de ce théâtre. L’expérience ne l’avait pas éclairé sur les vices de son système de chant déclamé, car il enseigna aux autres acteurs les procédés d’émission forcée de la voix qui avaient abrégé sa carrière. Après la mort de Lainé (mars 1822), Adrien fut appelé à remplir la place de professeur de déclamation lyrique à l’École royale de musique ; mais il ne conserva pas longtemps cette position, car il mourut le 19 novembre de la même année. Adrien a composé la musique de l’Hymne à la Victoire, à l’occasion de l’évacuation du territoire français par les armées ennemies (vendémiaire an iii), et de l’Hymne aux Martyrs de la liberté, publié dans le Répertoire des fêtes nationales. Il était grand admirateur de l’ancienne musique des maîtres belges, français et italiens qui brillèrent dans le xvie et le xviie siècle, et employa beaucoup de temps à copier leurs ouvrages pour sa bibliothèque.

F.-J. Fétis.

ADRIEN (…), frère du précédent, chanteur et compositeur, né à Liége, vers 1767, mort à Paris en 1819. Arrivé à Paris en 1790, il se fit connaître par la publication de quelques recueils de romances dont voici l’indication : 1o Six romances avec accompagnement pour clavecin, paroles de Regnier. Paris, Cochet. 2o Deuxième et troisième recueils d’airs avec accompagnement de clavecin, paroles de Florian. Ibid. 3o Quatrième recueil idem. Paris, Leduc, 1796. 4o Cinquième recueil idem. Ibid., 1802. On trouve aussi une Invocaltion à l’Être Suprême, musique d’Adrien, dans le Recueil de Chansons et de Romances civiques, publié à Paris, en 1796. Adrien fut chef des chœurs au Théâtre Feydeau, en 1794 ; mais il ne garda pas longtemps cette place. Un troi-