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général, ses connaissances et son style, remarquables pour l’époque où il vivait. Ses ouvrages donnent, en effet, la preuve du talent qu’il possédait.

Voici l’indication de quelques-uns des autres écrits dont il eut successivement occasion de s’occuper :

1o La Vie de sainte Walburge ;

2o L’éloge de la sainte Vierge ;

3o Un chant nocturne ;

4o Les louanges de la Croix (poésie et prose) ;

5o Quelques sermons.

Il paraît qu’Adelbold avait écrit également un traité sur la musique : on n’en a conservé que le titre.

Nous rappellerons plus spécialement l’ouvrage qu’il composa sur le volume de la sphère, De ratione inveniendi crassitudinem sphœrœ, et qu’il dédia à son protecteur, le pape Sylvestre II. On le trouve dans le troisième volume de Martène et Durand, Thesaurus anecdotorum, à la suite de l’ouvrage plus étendu de Gerbert sur la géométrie. Dans son Histoire des mathématiques, Montucla s’est exprimé de la manière suivante sur cet écrit : « En supposant le rapport approché du diamètre à la circonférence, donné par Archimède, il fait celui de la sphère au cube du diamètre de 11 à 21 ; c’est, en effet, ce qui suit du rapport précis de 2 à 3, entre la sphère et le cylindre circonscrit, combiné avec le premier. Mais les raisons qu’en donne Adelbold sont tout à fait vagues et agéométriques. »

Les paroles d’Adelbold ne sont pas aussi précises que le dit Montucla. Peut-être l’historien français a-t-il pu se tromper en lisant le texte latin de l’ancien géomètre belge, qui n’a pas, du reste, cette précision et cette clarté que l’on trouve généralement dans ses autres écrits. L’ouvrage d’Adelbold est de peu d’étendue et il ne présente un intérêt réel que par les circonstances dans lesquelles il a été écrit.

Montfaucon parle d’un autre ouvrage d’Adelbold qui doit se trouver à Rome, dans la bibliothèque du Vatican ; il a pour titre : Adelboldi ad Gerbertum Scholasticum de astronomiâ seu abaco, etc. On l’a recherché depuis, mais sans réussir à le trouver.

Adelbold ne survécut pas longtemps à l’empereur Henri II, à qui il semblait porter une grande reconnaissance pour les témoignages d’estime et de protection qu’il en avait reçus ; il mourut à Utrecht le 27 novembre 1027 ; d’autres ont écrit le 1er ou même le 23 décembre de la même année.

Ad. Quetelet.

ADÈLE ou ADILE (Sainte), naquit dans la Hesbaie, où elle possédait un vaste patrimoine. On croit qu’Orp-le-Grand, près de Jodoigne, village qui faisait anciennement partie de la Hesbaie, était un domaine libre qui lui appartenait. Elle y mourut vers l’an 670, après s’être rendue célèbre par ses vertus et surtout par la généreuse hospitalité qu’elle exerçait envers les pauvres et les étrangers. Elle y fonda, dit-on, un couvent de sœurs hospitalières ; mais comme la maison, située sur la pente d’une colline, était d’un accès trop difficile, elle en fit construire une autre, avec une église, dans la vallée. C’est au même village que la fameuse Alpaïde finit ses jours dans des grands sentiments de pénitence, après y avoir établi, vers 698, un monastère qui ne fut peut-être, en réalité, qu’une nouvelle fondation annexée, avec une libéralité royale, au couvent construit primitivement par les soins de sainte Adèle. Quoi qu’il en soit, il ne reste depuis bien longtemps aucune trace de ces établissements ; l’un et l’autre ont été détruits pendant les invasions des Normands.

Le corps de sainte Adèle est conservé dans l’église paroissiale d’Orp-le-Grand. Ses reliques y attirent un grand concours de peuple, surtout le jour de la fête de saint Michel, le 29 septembre, où on les porte en procession. Molanus et d’autres marquent sa fête sous le 30 juin. Un commentaire du père Papebrochius sur cette sainte a été reproduit par Ghesquière, dans ses Acta SS. Belgii, t. II, p. 633. Voyez ibid., pp. 437 et 448.

Molanus, d’après un ancien manuscrit de la prévôté de Saint-Bavon à Gand, semble porté à croire que sainte