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ADALBERT (Saint), époux de sainte Reine. Voir Aldebert.

ADALRIC (Dom), érudit, né à Verviers, en 1655, mort en 1694. Voir Desonkeux (Jean).

ADALSINDE ou ADELSENDE (Bienheureuse), née dans le Hainaut, décédée vers 673, était la plus jeune des filles de saint Adalbaud et de sainte Rictrude. (Voir ces noms.) Digne imitatrice des vertus de sa famille, elle prit le voile dans le monastère de Hamage qui avait été fondé par sainte Gertrude, son aïeule, et qui était gouverné par sainte Eusébie, sa sœur. Elle mourut à la fleur de l’âge, et, comme le dit un ancien hagiographe[1], celle qui était arrivée la dernière à la porte de la vie temporelle, entra la première par la porte de la mort dans la vie éternelle. Son décès eut lieu vers l’an 673, durant les solennités de Noël, lorsque sa sœur Eusébie vivait encore. Sainte Rictrude s’efforça de ne point laisser éclater, pendant ces jours de fête consacrés à célébrer la naissance du Sauveur, la douleur que lui causait la perte de sa fille ; elle attendit la fête des saints Innocents pour répandre des larmes qu’elle n’aurait pu contenir plus longtemps.

Dans les martyrologes bénédictins, la fête d’Adalsinde est marquée sous le 25 décembre, et quoiqu’on lui donne quelquefois le titre de sainte, c’est plutôt celui de bienheureuse qu’on doit lui appliquer. Ses reliques et celles de sa sœur, la bienheureuse Clotsinde, reposaient dans l’église du monastère de Marchiennes, ainsi que celles de leur sœur, sainte Eusébie, qu’on y transporta en 1133. C’est là qu’elles étaient honorées d’un culte public, comme le prouve une ancienne inscription métrique rapportée par Raissius, dans son Hierogazophilacium Belgicum, p. 292. (Voyez Ghesquiere, Acta SS. Belgii, t. IV, p. 570.)

P. F. X. de Ram.

ADÉLAÏDE (Bienheureuse), est vulgairement nommée Alix de Schaerbeek, à cause du lieu de sa naissance. Ce lieu, désigné dans les anciens documents sous le nom de Scharenbeka ou Scharenbecha (ruisseau de la Scara), forme aujourd’hui un des faubourgs les plus importants de Bruxelles. À l’âge de sept ans, Adélaïde fut reçue à l’abbaye de la Cambre pour y être instruite dans les lettres et dans la piété. Sortie à peine de la première enfance, elle se distingua parmi ses compagnes par les plus aimables qualités personnelles, un esprit pénétrant et une mémoire heureuse, par sa bonté incessante et un vif sentiment de piété. Ayant été admise à la profession religieuse, elle parvint bientôt à un degré eminent de vertu ; mais Dieu, voulant éprouver l’amour qu’elle lui portait, permit qu’elle passât par de longues et dures souffrances. Elle mourut le 15 juin 1250. Sa fête est marquée, sous le 11 juin, dans le Martyrologe de l’ordre de Cîteaux, publié par ordre de Benoît XIV. Une vie écrite par un contemporain anonyme, qui paraît avoir été un religieux de cet ordre, confesseur à l’abbaye de la Cambre, a été imprimée avec des remarques par Papebrochius, dans les Acta SS., Junii, t. II, p. 476. Voyez aussi Henriques, Quinque prudentes Virgines, p. 168, et Raissius, Auct. ad nat. SS. Belgii, p. 94, qui s’est servi d’une vie publiée en français par Jean d’Assignies, abbé du monastère de Nizelles, près de Nivelles, mort en 1642. Une sœur de la bienheureuse Adélaïde, nommée Ide, fut aussi religieuse à la Cambre ; elle lui survécut assez longtemps et s’y distingua par sa piété.

P. F. X. de Ram.

ADÉLARD (Saint), ou ADALARD[2], abbé de Corbie, en Picardie, était issu d’une race illustre, puisqu’il avait pour père le comte Bernard, fils de Charles

  1. Hucbaldus monachus Elnonensis, in Vita sanctœ Rictrudis ; dans Ghesquiere, Acta SS. Belgii selecta, t. IV, p. 498, num. 20.
  2. On le nomme aussi par contraction Alard. Son nom a évidemment une origine teutonique : Adel-Hart.
        La vie d’Adélard a été écrite avec beaucoup de fidélité par saint Paschase Radbert, son disciple ; mais le style trop fleuri et orné de figures lui donne la forme d’un panégyrique. Elle a été publiée par Bollandus, Januarii, t. I, p. 95, et d’une manière plus complète par Mabillon, Acta SS. Ord. S. Benedicti, t. V, p. 506. Ces savants donnent aussi la vie de saint Adélard, composée par saint Gérard, abbé de Sauve-Majeure ; ce n’est qu’un abrégé de la première, mais le style en est plus historique. Voyez Baillet et Butler, sous le 2 janvier ; Dom Rivet, Hist. litt. de la France, t. IV, p. 484 ; et Molanus, Nat. SS Belg., p. 1.