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Limbourg, les comtes de Namur, de Hollande et de Juliers, avec Simon de Limbourg, évêque élu de Liége. Aussitôt il se mit à la tête d’un corps de troupes flamandes qu’il avait sous la main, ordonnant à celles qui étaient éloignées de le suivre sans délai, et se dirigea vers le Hainaut pour rejoindre son armée principale et de là sur Namur, qu’il mit à l’abri d’un coup de main. Les confédérés avaient des forces doubles des siennes et attendaient encore celles du Brabant, quand Baudouin, jaloux de prévenir cette jonction, attaqua inopinément les ennemis près de Neuville-sur-Méhaigne. On combattit des deux côtés avec un acharnement peu commun, mais après une lutte longue et sanglante, le comte de Hainaut remporta la victoire la plus complète. Elle eut pour résultat un traité de paix signé à Halle et entièrement favorable au comte. Ces événements couronnèrent dignement la vie si active de Baudouin le Courageux, qui mourut le 21 décembre 1197.

J.-J. De Smet.

Gislebert, Chronica Hannoniæ. — Jacques de Guyse, Annales, lib. XXI et seq. — Vinchant, Annales du Hainaut, tome II. — Meyeri, Annales Flandriæ, etc.

BAUDOUIN VI, comte de Hainaut. Voir ci-dessus Baudouin IX, comte de Flandre et de Hainaut.

BAUDOUIN II, de Courtenay, comte de Namur, empereur de Constantinople, né dans cette dernière ville en 1217 ; mort en 1272 ou 1273. Il était fils de l’empereur Pierre de Courtenay et d’Yolande, sœur de Philippe le Noble, comte de Namur, et fille de Baudouin V, comte de Hainaut. À ce prince appartient le triste honneur d’avoir été le dernier souverain latin de Constantinople. Le rôle qu’il joua dans le pays de ses ancêtres maternels est entièrement effacé par celui qu’il remplit en qualité d’empereur et qui appartient en entier à l’histoire de Byzance et à celle des croisades. Il ne parut guère dans son comté de Namur que pour en revendiquer la possession, qu’à chaque occasion amenée par ses revers et ses longues absences, lui contestaient de puissants compétiteurs. C’est en 1247 qu’il le revit pour la dernière fois ; c’est la même année aussi que, par diplôme authentique, il fit don à saint Louis de la couronne d’épines de Notre-Seigneur, rachetée par lui à un gentilhomme vénitien, à qui les officiers de l’armée impériale de Constantinople l’avaient engagée en 1238. Le fait le plus considérable de son règne, comme prince belge, est d’avoir cédé son comté au roi de France pour une somme de 50,000 livres, afin de se procurer les moyens nécessaires d’asseoir à Constantinople, la domination latine, alors sérieusement menacée. Ce cruel sacrifice ne servit à rien : l’empire tomba, en 1259, aux mains de Michel Paléologue, et Baudouin, forcé de fuir, s’en alla errer encore pendant plusieurs années dans différentes cours de l’Europe, espérant, vainement, intéresser les princes d’Occident à la reconstitution de ses États. Pendant cette longue suite d’infortunes, la régence du comté de Namur avait été confiée à sa femme, Marie de Brienne ; et comme le désir de relever l’empire d’Orient avait été le mobile de toutes les actions de ce prince, il rançonna impitoyablement pour y parvenir les populations de son comté. Celles-ci, fatiguées d’être exploitées pour une cause étrangère, se révoltèrent contre leur gouvernante. Marie de Brienne, instrument de ces exactions insupportables, ne pouvant tenir tête aux rebelles, succomba dans la lutte, et la dynastie des Dampierre vint bientôt remplacer, dans le comté de Namur, celle des Courtenay.

En raison de quelques missives que Baudouin écrivit à saint Louis, à la reine Blanche et à Mainfroi, roi de Sicile, on a voulu assigner à ce prince une place parmi les lettrés du xiiiesiècle ; mais ce mince bagage, peut-être curieux au point de vue historique, ne saurait constituer un titre littéraire, en sa faveur.

Bon de Saint-Genois.

Histoire littéraire de la France, t XIX, pp. 209 et suiv. — J. Borgnet, Histoire du Comté de Namur. — Nouvelle Biographie universelle, publiée pur Didot. — Du Bouchet, Histoire de la maison de Courtenay.

BAUDOUIN Ier, roi de Jérusalem, troisième fils d’Eustache II, comte de Boulogne, et d’Ide de Lotharingie, fille de Godefroid III et sœur de Gode-