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parle pas de cet événement mémorable, fixé à cette année par les historiens. Toutefois la chronique intitulée Annales abbatiœ Sancti-Petri Blandiniensis[1],reporte, mais sans aucune preuve, sa mort à l’année 731. Il est vrai que la confusion des dates est fort commune à cette époque. Quoi qu’il en soit, le manuscrit dont nous allons parler établit d’une manière irrécusable, au fol. 702, que Baudemond fut le troisième abbé de Saint-Pierre et qu’il eut pour prédécesseur Jean et pour successeur Célestin, expulsé de son monastère en 719.

Ce manuscrit qui porte le n° 224 de la bibliothèque de l’Université de Gand, a été écrit au ixe siècle ; il contient, avec ses continuations, la vie de saint Amand, rédigée par Baudemond, publiée plus tard par Surius dans les Acta Sanctorum. Peu de documents historiques ont été l’objet d’autant de commentaires, soit pour l’ancienneté qu’on lui attribue, soit pour sa valeur intrinsèque. Mabillon, le P. Lelong, les Bollandistes, l’Histoire littéraire de la France ont successivement émis à ce propos des opinions contradictoires difficiles à concilier.

Dans l’avant-propos de cette vie, l’auteur déclare vouloir raconter tout ce que saint Amand a fait depuis son enfance jusqu’à sa mort, tant avant son élévation à la dignité d’évêque légionnaire que pendant l’exercice de ses fonctions. L’intimité qui avait régné entre ces deux personnages donne une grande valeur aux détails recueillis par Baudemond qui, du reste, termine sa préface en s’excusant de devoir parler d’un tel homme dans un langage aussi inculte, aussi vulgaire. Cette vie de saint Amand est un des monuments les plus anciens et les plus dignes de foi pour la connaissance de cette époque reculée de notre histoire.

Bon de Saint-Genois.

Acta Sanctorum, t. IV, febr., pp. 841-842, 848-854. — Ghesquières, Acta Sanct. Belgii, t. IV. — Surius, Vitæ Sanctorum, t. I, febr., p. 70. — Foppens, Βibl. Belgica, t. I, p. 130. — Histoire littéraire de la France, l. III, p. 642-643. — Baron J. de Saint-Genois, Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque de Gand, pp. 159-163.

BAUDEWYNS (Catherine), poëte flamand, née à Bruxelles en 1575, morte en 1603. Voir Boudewyns (Catherine).

BAUDEWYNS (Michel), médecin, poëte, né à Anvers, mort en 1681. Voir Boudewyns (Michel).

BAUDIER (Dominique), DE BAULDIER ou BAUDIUS, poëte, professeur, historien, né à Lille (ancienne Flandre), le 8 avril 1561, mort à Leyde, le 21 août 1613. Son père, nommé comme lui Dominique, et sa mère, Marie de Heems, native de Gand, avaient embrassé la réforme. Pour échapper aux persécutions religieuses exercées par ordre du duc d’Albe, ils se réfugièrent à Aix-la-Chapelle avec leur fils encore enfant qui y fit ses humanités. Celui-ci ayant perdu son père peu de temps après dans cette résidence, il se rendit à Leyde pour y continuer ses études. Sur ces entrefaites, la pacification de Gand étant survenue, il vint s’établir dans cette dernière ville et ne la quitta qu’après la mort de sa mère, pour se rendre à Genève, et y étudia pendant deux ans et demi la théologie, sous Théodore de Bèze, Daneau et Antoine de la Faye. Il s’y familiarisa surtout avec l’étude des lettres, de la philosophie et de l’histoire, et y vécut en rapports intimes avec les hommes distingués qui brillaient alors dans ce foyer du calvinisme.

Nourri des nouvelles doctrines, il revint à Gand et y fit sa première apparition en public, en soutenant différentes thèses théologiques qui lui valurent les applaudissements de ses auditeurs, à cause de leur hardiesse.

Toutefois Baudier éprouva bientôt un dégoût prononcé pour les sciences qu’il avait recherchées jusqu’alors. Il alla s’établir à Leyde et s’y livra à l’étude sérieuse du droit ; il devint docteur en cette science en 1585. La même année, cette cité lui octroya le droit de bourgeoisie, et peu de temps après il fit partie de l’ambassade que les États généraux envoyèrent à la reine Elisabeth d’Angleterre. Celle-ci, ainsi que son favori Philippe Sidney, lui donna de hautes marques de sympathie et l’honora de sa correspondance. Deux ans après, en 1587,

  1. Éditée par l’abbé Vande Putte ; Bruges, 1842, in-4o.