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d’ayo ou gouverneur du jeune prince[1]. Batthyani prit le chemin de Vienne, après avoir installé à Ruremonde, le 30 octobre 1748, la jointe à laquelle fut commis le gouvernement des Pays-Bas jusqu’au retour du prince Charles de Lorraine[2]. Créé l’année suivante chevalier de la Toison d’or[3], élevé en 1764 à la dignité de prince de l’Empire[4], décoré de la grand’croix de Saint-Etienne, lorsque cet ordre illustre fut rétabli par Marie-Thérèse[5], il mourut à Vienne le 15 avril 1772, emportant au tombeau les regrets de ses souverains qu’il avait servis avec distinction dans les différents emplois dont il avait été revêtu[6]. Il ne laissait pas de postérité : ce fut son neveu, Adam-Wenceslas, comte de Batthyani, qui hérita de son titre de prince[7].

Gachard.

BATTUS (Barthélemy), écrivain ecclésiastique, né à Gand. xvie siècle. Voir Baten (Barthélemy).

BATTUS (Charles), médecin, né à Gand. xvie siècle. Voir Baten (Charles).

BAUD (Jean-Marie), docteur en médecine et en chirurgie, professeur à l’Université de Louvain, né à Rumilly (Savoie), le 16 juillet 1776, mort à Louvain, le 11 mars 1852, naturalisé.

A peine âgé de dix-huit ans, il entra au service, et devint chirurgien de troisième classe à l’armée des Alpes. Il prit part aux campagnes républicaines depuis l’an 1794 jusqu’en 1800 : ces détails sont consignés dans un brevet de chirurgien de seconde classe, en date du 24 septembre de cette dernière année, signé par Bonaparte, premier consul, contresigné par le ministre de la guerre Carnot et par le secrétaire d’État Maret. Le 22 mars 1802 (1er germinal an X), lors du rétablissement des différents emplois sur le pied de paix, l’activité de son service cessa ; mais, le 21 mai 1804, il entra dans la marine militaire, au port de Brest, avec la qualité de chirurgien de deuxième classe, el l’année suivante, il passa comme chirurgien-major sur la corvette la Diligente. Il assista aux deux combats soutenus par ce bâtiment, le 6 février 1806 et le 6 septembre 1808. Il passa, en 1812, au port d’Anvers, et détaché de l’escadre, durant le siége de cette ville, il fut chargé par ordre du général Carnot de faire comme chirurgien le service des blessés à l’hôpital militaire des Récollets. Les certificats honorables qui lui furent délivrés prouvent le zèle qu’il déploya en cette circonstance et les succès qu’il obtint.

Il se trouvait alors à Anvers, avec l’armée française, plusieurs officiers de santé, Baud, Curtet, Sommé, qui, après le départ de Carnot, restèrent dans ce pays où ils furent reçus avec faveur. Le royaume des Pays-Bas venait d’être établi, et Baud entra d’abord comme chirurgien-major au régiment des carabiniers de la milice nationale. Bientôt après les universités de Gand, de Liège et de Louvain furent créées ; et la dernière offrit à Baud la chaire de professeur des sciences d’anatomie et de chirurgie, qu’il accepta en 1817.

En sortant du service militaire pour entrer dans l’enseignement, qui se faisait alors en latin, il dutse remettre à l’étude de cette langue, et peu de temps lui suffit pour se trouver en état de s’exprimer avec une pureté et une élégance qui lui firent une réputation méritée. Ajoutez à cela que Baud avait des connaissances très-approfondies dans la science médicale, et qu’il passait avec raison pour l’un des professeurs les plus distingués de l’enseignement supérieur.Il était impossible de voir un homme plus modeste et plus honnête. Quand il visitait un malade, il l’examinait et l’observait avec une profonde attention, et quelquefois, après cet examen, il se retirait très-indécis et très-mécontent de lui-même, en avouant de la manière la plus simple, qu’il ne connaissait pas encore la nature

  1. Lettre de Marie-Thérèse an comte, du 9 octobre 1748. (Archives du royaume.)
  2. Voir Biogr. nat., t. 1er, p. 418.
  3. Calendrier de la Cour de Bruxelles, année 1757.
  4. Gazette des Pays-Bas, numéro du 23 janvier 1764.
  5. Par lettres patentes de Marie-Thérèse, du 6 mai 1764. (Gazette des Pays-Bas, numéro du 21 mai 1764. — Calendrier de la Cour de Bruxelles, année 1767.)
  6. Gazette des Pays-Bas, numéro du 30 avril 1772.
  7. Ibid.