Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 1.djvu/426

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


BASTONIER (Jean), écrivain ecclésiastique, né à Braine-le-Comte, vers 1480, mort au Mont-Saint-André, près de Tournai, entra dans l’ordre de Saint-Benoît, à l’abbaye de Saint-Martin, à Tournai, fut ensuite prieur de Gembloux, et mourut religieux à la Chartreuse de Tournai.

Il a édité et traduit du latin en français la Vie de saint Guibert, fondateur du monastère de Gembloux, par Sigebert, moine de ce monastère (Douai, 1626 ; in-12). Il a écrit aussi quelques opuscules et des poésies de piété, que l’on conservait autrefois à Gembloux, mais qui sont restés, paraît-il, inédits.

Eugène Coemans.

Valère André, pp. 455-456. — Paquot, Mémoires, t. XVII, pp. 234-235.

BATEN (Barthélemy) ou BATTUS, moraliste, né à Alost vers 1515, mort à Rostock (Mecklembourg), le 24 janvier 1559.

L’histoire du xvie siècle nous a conservé les noms d’un assez grand nombre de familles flamandes que les troubles religieux de cette époque forcèrent à s’expatrier en Hollande, en Angleterre ou en Allemagne. La famille de Barthélemy Baten fut de ce nombre : elle embrassa le luthéranisme, et émigra sur les bords de la Baltique. On voit encore aujourd’hui, dans l’antique église de Notre-Dame, à Rostock, une épitaphe en vers latins qui nous raconte la vie et les pérégrinations de Barthélemy Baten. On y lit que, pour éviter les rigueurs de l’inquisition, il fut obligé de quitter successivement Alost, sa ville natale, et Gand, où il s’était réfugié pendant dix ans ; qu’il vint enfin s’établir à Rostock, avec sa femme (Martine Bissot) et ses neuf enfants, et qu’il y termina sa vie dans le repos et l’étude.

L’ouvrage auquel il consacra les dernières années de sa vie a pour titre : De æconomia christiana libri duo, ex sacris et profanis scriptoribus diligenti cura et labore collecti, Bartholomæo Batto, Alostensi collecti ; prior de officio et cura parentum erga liberos tractat ; posterior, qua cum obedientia parentes a liberis honorandi sint, ostendit. Antverp., 1558 ; in-12. C’est, comme l’indique le titre, un traité moral sur les devoirs réciproques des parents et des enfants.

Parmi ses descendants, son fils Liévin se distingua dans la carrière médicale et devint professeur à l’Université de Rostock. Barthélemy Baten ou Battus est aussi probablement la souche des diverses familles de ce nom que nous trouvons établies, au xviie siècle, dans plusieurs villes du littoral de la Baltique.

La plupart des biographes placent la mort de Barthélemy Baten au mois de janvier 1558, mais cette date est contredite par la lettre dédicatoire qui se trouve à la tête de son ouvrage et qui est datée du 26 août 1558.

Eugène Coemans.

Paquot, Mémoires, t. XII, pp. 436-439. — Sweertius, Ath. belg., p. 154. — Moreri, Dictionn., t. II, pp. 115-116.

BATEN (Charles), médecin, naquit à Gand vers le milieu du xvie siècle. Partisan des idées nouvelles, il quitta cette ville à l’arrivée du duc d’Albe, et ne revint en Belgique qu’après les troubles. Nommé médecin de la ville de Dortrecht, il s’y établit et y obtint la confiance générale. Désirant être utile au pays, il traduisit en flamand les meilleurs ouvrages qui avaient paru à cette époque, sur la médecine et la chirurgie, entre autres ceux de Christophe Wirtsungh et d’Ambroise Paré. Il composa quelques traités originaux : une Dissertation sur l’immortalité de l’âme, qui n’est pas sans mérite, et un Manuel de la chirurgie. Ses écrits remplirent une lacune sentie depuis longtemps ; ils furent d’une si grande utilité et tant recherchés, que les nouvelles éditions se succédèrent rapidement ; le livre sur la médecine de Christophe Wirtsungh eut en peu d’années plus de six éditions.

Voici la liste de ses principaux ouvrages :

Een medecyn-boec, daerinne alle uitwendige ende inwendige partyen des menschens lichaems, met alle hare sieckten ende gebrecken, van den hoofden af, tot de voeten toe begrepen zyn, ende daerinne oock gheleert wordt hoe dat men alle deselve met Godes hulpe, door menigherley remedien helpen ende cureren sal. Door den hooggheleerden ende seer ervaren