745, il assista aussi à un concile qu’on nomme vulgairement le Troisième Concile germanique, mais qui a été le sixième synode présidé par saint Boniface[1].
D’après des documents incontestables, on voit que le pape Zacharie, sur la demande de Carloman et de Pepin, son frère, et à la persuation de saint Boniface, se disposa à envoyer le pallium au vénérable archevêque de Reims, ainsi qu’à Grimon de Rouen et à Humbert de Sens. Mais déjà sans doute à cette époque, Abel avait été forcé de quitter son église, puisqu’il ne put recevoir cet insigne, digne récompense de son zèle apostolique. Une lettre du pape Adrien Ier, que ce pontife adressa à Tilpin, le successeur d’Abel, et dans laquelle il se plaint des injustices et des dilapidations auxquelles se livraient envers les églises des seigneurs violents et cupides, fait mention de cette expulsion[2].
Les usurpateurs des biens de l’église de Reims avaient opposé à Abel un certain Milon, qui s’empara du siége archiépiscopal et qui força le pasteur légitime à chercher un refuge dans l’abbaye de Lobbes. Abel y avait probablement demeuré antérieurement. Comme les saints évêques-abbés Ursmar et Ermin, il fut chargé, à la demande unanime des religieux, de la direction de ce monastère. Comme eux aussi il s’appliqua à évangéliser les peuples des contrées voisines.
Après avoir édifié ces religieux par l’éclat de ses vertus et procuré un très-grand bien aux âmes, il mourut paisiblement, le 5 août. Son souvenir s’est toujours précieusement conservé à l’abbaye de Lobbes. Son corps, qui y avait été inhumé auprès de ceux de saint Ursmer et de saint Ermin, fut transporté, en 1409, avec les corps des autres saints de Lobbes, à Binche, pour les soustraire aux ravages de la guerre. Depuis cette époque, on célèbre sa fête dans cette ville le 5 du mois d’août.
Au rapport des historiens, saint Abel était un homme doué de toutes les vertus, très-versé dans les saintes Écritures et dans d’autres sciences sacrées, un pasteur plein de sollicitude et d’activité, dont la sainteté est reconnue par une foule de témoignages. Son nom se trouve dans plusieurs anciens martyrologes. La dissertation du bollandiste Pinius sur sa vie a été reproduite par Ghesquiere, dans les Acta SS. Belgii, t. VI, p. 353.
ABLEBERT (Saint), évêque de Cambrai et d’Arras, né à Ham, près d’Alost, mort en 715. Voir Emebert.
ABLYEN (Corneille), écrivain flamand du XVIe siècle, né à Anvers, où il résida en qualité de notaire. Il traduisit, de l’allemand en flamand, un recueil de voyages très-estimé dans lequel on trouve :
1o La description de la terre sainte, par Burckhardt ; 2o Les voyages de Marco Paolo ; 3o Les voyages en Tartarie, par Haithon ou Héthon ; 4o La description de la Sarmatie européenne et asiatique, par Mathias de Michou ; 5o L’ambassade de Paul Jove en Moscovie ; 6o La description de la Prusse, par Érasme Stella.
Voici le titre complet de cet ouvrage :
Die Nieuwe Werelt der landschappen ende eylanden die tot hier toe allen ouden weereltbeschryveren onbekent geweest syn, maer nu onlancx van de Portugalaiseren en Hispanieren in de Nederganckelycke zee ghevonden ; mitsgaders de zeden, manieren, ghewoonten ende usantien der inwoonende volcken. Oock wat goeden ende waeren men by hemlieden ghevonden ende in onse landen ghebracht heeft ofte hebben ; daerby vindt men oock den oorspronck ende ouder hercomen der vermaersten, crachtichste endegheweldichste volcken des ouder bekende weerelt, ghelyck daer syn die Tartaren, Moscovieten, Ruyssen, Pruyssen, Hongeren, Slaven, etc. Antwerpen, Jan Vander Loe, 1563, in-fol. de 818 pp.
Bulletin de Bibliophile belge, t. I, p. 470. ― Paquot, MSS de la Biblioth. royale de Bruxelles, no 17631.
ABOLIN (Saint), septième abbé de Stavelot, décédé au commencement du VIIIe siècle. L’histoire se tait sur son