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il en fut récompensé par la croix de l’ordre du Lion Belgique que le gouvernement du roi Guillaume Ier ne prodiguait pas. Ceux qui se souviennent de l’exposition de Bruxelles en 1830, témoigneront des nouveaux efforts qu’il avait faits pour perfectionner encore les différentes parties de l’impression sur coton et du succès qui les avait couronnés. Cependant, soit qu’il fût découragé par la perturbation que les événements politiques de cette époque causèrent dans les affaires industrielles et commerciales, soit pour d’autres motifs, il ferma sa fabrique peu d’années après.

Aux connaissances du chef d’industrie, Basse, qui avait beaucoup lu et beaucoup étudié, joignait celles du financier, de l’économiste et de l’administrateur. Il avait siégé au conseil municipal de Bruxelles à partir de l’organisation des régences, en 1817, jusqu’en 1830 ; il était membre des états provinciaux depuis 1822 ; il avait été appelé, en 1825, à faire partie du conseil des directeurs de la Société générale pour favoriser l’industrie nationale : dans ces fonctions diverses, il fit preuve d’une vive intelligence, d’un jugement solide, d’un zèle ardent pour le bien public. Au mois d’août 1830, lorsque éclatèrent les premiers mouvements qui devaient aboutir à une révolution, le commandement de la garde bourgeoise lui fut offert : il s’excusa de l’accepter, non qu’il ne fût prêt à payer de sa personne pour le maintien de la tranquillité et de l’ordre, mais parce qu’il croyait que d’autres rempliraient mieux que lui ce poste difficile ; il refusa de même, plus tard, le mandat de représentant dont le collège électoral de Bruxelles l’avait investi. Les fonctions de membre du conseil provincial furent les seules dans lesquelles il se montrât jaloux d’être continué : il les conserva jusqu’à sa mort.

Depuis qu’il avait renoncé à faire de l’industrie pour son propre compte, Basse avait concentré toute son activité dans la gestion des intérêts qui lui étaient confiés comme l’un des directeurs de la Société générale. Il fut, en cette qualité, chargé principalement, dans le courant de l’année 1841, des négociations qui donnèrent au bassin de Charleroi, par la canalisation de la Sambre française, une voie directe jusqu’à Paris. Ce résultat était important pour la France autant que pour la Belgique ; le gouvernement du roi Louis-Philippe, voulant reconnaître la part que Basse y avait prise, lui conféra la croix de la Légion d’honneur (24 décembre 1841). Le roi Leopold Ier l’avait nommé chevalier de son ordre dès le 23 octobre 1836.

Par l’élévation de son caractère, par sa droiture, par les services qu’il avait rendus à la chose publique, Basse s’était acquis l’estime générale de ses concitoyens.

Gachard.

BASSECOURT(Claude DE LA), poëte, né à Mons. xvie siècle. Voir De la Bassecourt (Claude).

BASSECOURT (Fabrice DE LA), ministre réformé, né à Mons, en 1578, mort en 1650. Voir De la Bassecourt (Fabrice).

BASSÉE (Adam DE LA), DE BASSECA ou DE BASSEYA, poëte latin, musicien, chanoine de la collégiale de Saint-Pierre, à Lille, né à La Bassée, dans la premiére moitié du xiiie siècle, mort à Lille, le 25 février 1286. On conserve à la Bibliothèque impériale de Lille, sous le n° 95, un manuscrit, petit in-folio sur parchemin, intitulé : Ludus Adæ de Bassecia, canonici insulensis, super Anticlaudianum. C’est le seul ouvrage d’Adam de la Bassée que nous possédions encore. Comme l’indique le titre du poëme, le Ludus est un délassement poétique et littéraire sur le thème du fameux Anticlaudianus d’Alain de Lille (Voir Biographie nationale, t. I, p. 166). L’auteur nous apprend avec ingénuité, que le doux printemps, qui fait éclore les fleurs, lui ramenant trop son vent de longues et pénibles souffrances, il a entrepris ce travail pour charmer ses loisirs et calmer ses douleurs. Le fond de l’ouvrage n’est qu’une imitation, souvent trop servile, de l’œuvre d’Alain de Lille, mais les hymnes, les proses et les séquences, dont Adam de la Bassée a orné son poëme, sont originales, et ces petites poésies sont incon-