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desponsae), est un beau morceau d’eau-forte, de pointe sèche et de burin.

Ses portraits sont également estimés. On a de lui, outre les plénipotentiaires de Munster et d’Osnabrug, Hermannus Mylius, Matheus Wesenbecius et Henricus Herdinch, les portraits d’Albert d’Aremberg, à cheval, de Lucia Percy, comtesse de Carlisle, d’Ant. de Bourbon, de Philippe Ier, d’Honoré d’Urfé, d’après Van Dyck ; de Jean Bronkhorst, du pape Urbain VIII (Barberini), de Jacop Backer, de Jean Leuber, de Claudius Chabot, de Jean Bylert, in-4o et in-8o. Le dernier portrait est signé Petrus Balleu sculp. On connaît de lui une nombreuse collection de Saints et de Saintes, de format in-4o ou petit in-folio, parmi lesquels sont les quatre docteurs de l’Église : saint Thomas, saint Jérôme, saint Grégoire et saint Ambroise. On y remarque aussi sainte Marie-Madeleine, sous la figure et le costume de Mlle de la Vallière. Cette gravure, traitée à l’italienne, est charmante. — Rappelons, enfin, ses Apôtres, les uns marqués P. de Bailliu, les autres P. de Bailliue ; ainsi que le frontispice et les planches, très-finiment exécutées, de l’ouvrage imprimé, en 1657, à Anvers, sous ce titre : Margarita evangelica, sive Jesu Christi D. Ν. vita, etc., per Joannem de Paris. — P. de Baillu.

Le nom de l’artiste anversois peut s’écrire De Baillu ou De Bailliu ; les autres variantes sont à attribuer à l’inattention de ceux qui ont gravé les inscriptions où l’orthographe est estropiée.

Pierre de Baillu s’acquit une réputation de talent qu’il méritait. Le Manuel de l’amateur d’estampes, par le graveur F.-E. Joubert, dit même qu’il jouit dans sa patrie d’une très-grande célébrité, et qu’il fut un des plus habiles graveurs du xviie siècle. Son œuvre est considérable ; Ch. Le Blanc donne la nomenclature de quarante pièces ; mais il y en a plus de soixante.

Edm. De Busscher.

Dictionnaire historique et biographique universel. — Manuel des curieux et amateurs de l’art, tome VI, école des Pays-Bas, par Huber et Martini. — Manuel de l’amateur d’estampes, par Joubert, 1821 ; par Ch. Le Blanc, 1854.

BAILLU (Ernest-Joseph) ou BAILLY, peintre d’histoire, de paysage et de vues de villes, né à Lille (Flandre française) le 17 octobre 1753, mort à Gand, le 21 janvier 1823. Son père, J.-B. Bailly, était né à Mons, le 24 août 1721. Il vint à Gand en 1761 (Reg. du recensement de 1806, section de la Liberté), où il sollicita et obtint la bourgeoisie en 1763. Il fut immatriculé à la date du 11 avril ; mais il n’entra dans la corporation des peintres gantois qu’en 1766. Dans le compte de 1763-1768, il est qualifié de fyn-schilder, désignation usitée dans le métier pour établir une distinction entre le peintre artiste et le badigeonneur ou peinturer. J.-B. Bailly mourut à Gand, le 4 février 1804, veuf de Marie-Madeleine Mottequin et époux de Marie-Pétronille Vispoel, mère d’Ernest-Joseph Bailly.

Celui-ci arriva à Gand avec ses parents, et il reçut ses premières leçons plastiques dans l’Académie de dessin, fondée par le peintre Ph.-Ch. Marissal, institution qui fut érigée, en 1771, par Marie-Thérèse, en Académie royale de dessin, peinture, sculpture et architecture. En 1767 et en 1772, des médailles lui furent décernées aux distributions des prix ; la seconde fois dans la classe supérieure. Il avait alors pour protecteur l’abbé de Baudeloo. En 1772, il se rendit à l’Académie des beaux-arts d’Anvers, et, pendant trois ans, il s’y initia à la pratique de la peinture. En 1775, il alla continuer son initiation technique à l’École artistique de Paris, et, pendant cet apprentissage, il s’appliqua à l’étude et à la copie des chefs-d’œuvre du Musée français. Ses ressources étant épuisées, il revint dans la maison paternelle. De retour à Gand en 1777, il n’eut point à s’affilier à la corporation plastique : par décret de Marie-Thérèse, du 13 novembre 1773, la peinture, la sculpture, la gravure et l’architecture avaient été déclarées arts libéraux, la noblesse ne dérogeait plus en les cultivant, et les artistes étaient affranchis de tout lien, de toute sujétion de métier. Lors de l’inauguration comtale de l’empereur d’Autriche Léopold II, célébrée dans la métropole de la Elandre, le 6 juillet 1791, le magistrat gantois confia à son pinceau l’exécution de quatre portraits de ce souverain, destinés à être