par l’archevêque Alphonse de Berghes, assisté des évêques de Gand et d’Anvers, le 28 juin 1671. Il mourut après un épiscopat de dix ans, âgé de septante ans, laissant une partie de ses biens aux pauvres, et léguant au collège Wenkelem, qu’il avait dirigé à Louvain, sa riche bibliothèque formée à grands frais.
Compendium Chronologicum episcoporum Brugensium. Bruges, 1731, in-18. — Vande Putte, Histoire de l’évêché de Bruges. In-fol., p. 65.
BAILLET-LATOUR (Charles-Antoine-Maximilien-Joseph comte DE), feldmaréchal des armées impériales, conseiller intime et chambellan de Sa Majesté, président du conseil aulique de guerre, grand’croix de l’ordre de Marie-Thérèse, etc., etc., naquit le 14 décembre 1737, au château de Latour, dans le Luxembourg et mourut à Vienne le 22 juillet 1806. Le comte de Baillet débuta dans la carrière des armes à l’âge de 18 ans. Ayant été admis au régiment de Salm-Salm en qualité d’enseigne(1755), il conquit le grade de capitaine par la bravoure qu’il déploya à la bataille de Collin (1757). Il obtint successivement les patentes de major en 1767, de lieutenant-colonel en 1769, de colonel en 1772. En 1777, il fut investi du commandement d’un corps à Wieliczka, aux confins de la Pologne, mission qu’il accomplit avec tant de distinction que l’empereur Joseph II lui en témoigna sa satisfaction par une lettre autographe. Nommé général en 1782, il exerçait les fonctions de ce grade dans la Carinthie, lorsque, en 1787, il fut subitement appelé dans les Pays-Bas, où se manifestaient déjà les premiers symptômes de la révolution brabançonne. L’empereur l’éleva, à cette époque, à la dignité de maréchal de la diète des états de Luxembourg. Lorsque le développement de la révolution qui avait éclaté dans la Belgique contraignit les garnisons impériales à se retirer dans le Luxembourg, seule province qui ne se fût pas associée au mouvement insurrectionnel des autres parties du pays, le comte de Baillet fut chargé du commandement provisoire des troupes jusqu’à l’arrivée des renforts, qui étaient attendus des États héréditaires. Le tact, la prudence et la fermeté que le comte de Baillet déploya dans ce commandement difficile lui valurent, outre le grade de feld-maréchal-lieutenant (1790), la propriété du régiment de cavalerie belge qui, sous le nom de dragons de Latour, se montra si souvent redoutable aux ennemis et se couvrit d’une gloire immortelle.
Pendant les combats multipliés que se livrèrent les patriotes belges et les troupes impériales, combats qui aboutirent, en moins d’une année, au rétablissement des autorités autrichiennes en Belgique, le comte de Baillet défendit énergiquement la ligne de la Meuse, entre Givet et Namur. Il fit évacuer le Limbourg, s’empara de la citadelle de Namur, puis de Mons, enfin il amena la soumission de Gand, de Bruges, d’Ostende et conserva le commandement de la Flandre jusqu’au début de la révolution française.
Appelé au commandement de l’aile droite de l’armée du duc de Saxe Teschen, qui devait protéger les provinces belgiques, dont il exerçait le gouvernement général, contre les agressions des républicains français, le comte de Baillet défendit victorieusement ses positions, puis prenant hardiment l’offensive, il s’empara de Lannoy, d’Orchies, de Saint-Amand, dont il fit les garnisons prisonnières. Il tint le général Dumouriez en échec, pendant trois mois, dans son camp retranché de Maulde, le chassa enfin de cette position, le poursuivit sans relâche et s’empara de tous ses magasins. Il assista ensuite au bombardement de Lille et, après la levée du siège, il défendit la Flandre jusqu’à ce que la perte de la bataille de Jemmapes obligeât l’armée autrichienne à opérer sa retraite derrière la Roer.
Lorsque, en 1793, le prince de Cobourg reprit l’offensive contre les Français, le comte de Baillet eut pour mission de couvrir le flanc droit de l’armée impériale ; il prit Stephanswert, s’avança jusqu’à Ruremonde, battit le général français La Mortière, s’empara de la ville et des magasins considérables qu’elle renfermait, traversa audacieusement la Meuse et poussa ses opérations jusqu’à