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nelle de Belvixo, annotée par Baert[1], vingt-cinq ans après, devait avoir également de la valeur, lorsqu’on considère que notre auteur avait sous les yeux le Traité criminel d’André Perneder, traduit en flamand, les ordonnances criminelles de nos souverains de 1570 et la réformation de Groesbeek, du 3 juillet 1572. L’autre ouvrage de Baert, portant un titre assez bizarre, consiste dans une interprétation des Usus feudorum[2] ; il devait avoir eu du mérite, même sans les notes de Baert, à en juger par l’édition qu’on en avait déjà faite en 1551.

Baert était de retour à Bruxelles en 1585. En vertu de l’acte de réconciliation, du 10 mars de cette année, cette ville rentra sous l’obéissance de Philippe II. Le prince de Parme fit alors procéder aux nouvelles élections du magistrat, et Baert fut nommé échevin. Il remplit honorablement ces fonctions jusqu’à son entrée, à la fin de l’année 1588, au grand conseil de Malines. Il dut ce poste bien plus à sa réputation de grand jurisconsulte, qu’à la bienveillance dont l’honorait le cardinal André d’Autriche. Son autorité y était si grande que l’arrêtiste Dulaury mentionne encore l’exemple du conseiller Baert. D’après le témoignage des contemporains, il avait une mémoire si heureuse qu’il pouvait citer, par cœur et dans leur ordre, les Pandectes et plusieurs lois.

La pierre qui couvre son tombeau dans l’église de Saint-Jean, à Malines, porte le millésime de 1629, comme date de son décès, dit Foppens, tandis que le Théâtre sacré du Brabant indique celle de 1627.

Britz.

Foppens, Bibliotheca belgica, t. I, p. 93. — Sweertius, Athenæ Belgicæ, p. 140. — Valere André, Bibliotheca belgica, p. 77. — Théâtre sacré du Brabant, t. I, part. I, p. 61. — MS. 9939, p. 150 (Foppens) de la Bibliothèque royale. — M. Carton, dans Les hommes illustres de la Flandre occidentale, t. IV, p. 37, attribue, par erreur, à Bartius de Bruges ce qui concerne notre personnage.

BAERT (François), hagiographe, né à Ypres, en 1651, mort le 27 octobre 1719. Ses parents, qui habitaient la ville de Bailleul, s’étaient réfugiés, durant la guerre, dans la capitale de la Flandre occidentale. A l’âge de dix ans, il commença ses humanités chez les Pères Jésuites, qui le reçurent comme novice après qu’il eut terminé ses études. Il débuta dans l’enseignement des humanités, à Bruges et alla étudier la théologie à Louvain, dans la maison de son ordre. On apprécia bientôt ses grandes capacités, et il fut associé, en 1681, aux Bollandistes, qui résidaient alors à Anvers. Ceux-ci, guidés par le Père Papebroch, venaient de terminer le 7e volume du mois de mai, qu’ils dédièrent à l’archevêque de Cologne, Maximilien-Henri. Le Père Baert fut adjoint au Père Janning pour aller offrir la dédicace du nouveau volume à ce prélat, dont ils sollicitèrent la protection pour obtenir l’accès dans les bibliothèques de Cologne, de Prague, de Vienne et d’autres villes de l’Allemagne.

Ils furent parfaitement accueillis à la cour de l’empereur Léopold, qui leur donna aide et protection pour continuer leurs savantes recherches. Ils revinrent en Belgique munis de documents nouveaux et importants. Baert continua ses travaux d’investigation, surtout pour ce qui concernait l’hagiographie écossaise ; il corrigea lui-même les épreuves et fut chargé de la confection des tables analytiques et alphabétiques de plusieurs volumes des Acta Sanctorum. Notre bollandiste s’occupa non-seulement de ces travaux arides, mais il publia encore plusieurs vies de saints et notamment dans le tome I de juin : Vita S. Aldalgisi, S. Evemyreni, Acta Sanctæ Ninocæ, dans le tome II de juin, Acta SS. Pauli et Colmani, Acta SS. Columbi et Baithæni, Acta S. Basilii magni ; dans le tome III de juin, Acta SS. Huvini et Molingi ; dans le tome IV, Acta S. Majani, S. Eusebii et SS.Zenonis et Zenæ.

Durant différents voyages qu’entreprit le père Baert, dans l’intérêt de l’œuvre bollandienne, il recueillit quantité de matériaux propres à être insérés dans ce vaste ouvrage, et étudia tout à la fois

  1. Jacobi de Bellovisu practica criminalis cum annotationibus. Ar. Baert, Coloniæ, 1580, in-8o.
  2. Nucis feudalis nucleus, cortex et enucleatio Jacobo de Belloviso,…. edidit Ar. Baert, Coloniæ, 1582. (Dédie à Gérard de Hornes, baron de Basseghem.)