Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 1.djvu/350

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le 4 février 1606, à la présidence du collège des Trois-Langues, qui venait d’être rouvert. Il rendit, en cette qualité, d’éminents services. Il ne borna pas son activité à l’administration de la fondation de Busleiden, afin d’en restaurer les bâtiments délabrés et d’en récupérer les revenus ; il tint la main, d’accord avec les proviseurs, à ce que les trois chaires du collège fussent remplies par des hommes savants et zélés. Dès 1606, après la mort de Juste Lipse, il fit offrir la chaire de latin à Erycius Puteanus, qui revint de l’Italie ; il fit donner, en 1609, la chaire de grec à Pierre Castellanus, et, en 1612, celle d’hébreu à Valere André qui, dans plusieurs écrits, lui a rendu hommage comme à un protecteur éclairé des bonnes études. Nous savons assez que, si le collége des Trois-Langues regagna une partie de sa première renommée, on le dut aux lumières, au dévouement de son nouveau président et aussi aux libéralités personnelles qu’il fut à même de faire à l’institution. Adrien Baecx était d’ailleurs un esprit cultivé, et il avait montré son goût pour les lettres dans ses harangues latines. Il avait joint à l’étude de la théologie celle du droit, même quand il fut investi des fonctions de président. Il fut promu au grade de licencié on droit déjà en 1607, et à celui de docteur le 31 août 1614, au témoignage de Valère André. L’estime dont Baecx jouissait à Louvain était grande ; il fut nommé, en 1611, chanoine et grand chantre à la collégiale de Saint-Pierre, et, en 1619, l’Université l’éleva aux honneurs du rectorat. Cependant, après avoir dirigé pendant dix-huit ans le Collegium Trilingue, Baecx se démit de ses charges académiques, pour se retirer, avec le titre de chanoine et de doyen, à Oorschot, dans la mairie de Bois-le-Duc. On ne connaît pas exactement la date de sa mort, mais on présume qu’il ne conserva pas son nouveau poste, quand, en 1629, les états de Hollande abolirent dans ce pays l’exercice public du culte catholique. Le nom d’Adrien Baecx mérite d’être conservé dans notre histoire littéraire, parce qu’il contribua puissamment au réveil de l’étude des langues et des lettres classiques, au commencement du XVIIe siècle, dans l’école spéciale où elles avaient fleuri davantage en Belgique.

Félix Nève.

Valère André, Collegii Trilinguis exordia ac progressus, etc., Lovanii, 1614. — Id., Fasti academici, etc., ed. alt., 1650, pp. 206 et 278 — Id., Bibliotheca Belgica. — Paquot, Mémoires pour servir à l’histoire littéraire, éd. in-fol., t. III, pp. 253-254. — Mémoire histor. et littér. sur le collége des Trois-Langues, par F. Nève, Bruxelles, 1856, pp. 103-107, appendice, pp. 392-393. — De Ram, Des Etablissements académiques de Louvain, en 1789, au tome I des Analectes pour l’histoire ecclésiastique de Belgique, 1864, pp. 197 et 198.

BAENST (Paul DE), négociateur, président du conseil de Flandre, commissaire ordinaire au renouvellement du magistrat de la ville et du Franc-de-Bruges, naquit à Bruges vers 1442, et mourut à Gand en 1497. La famille de De Baenst, originaire du pays de Cadsand, était de la plus haute noblesse ; plusieurs de ses membres ont figuré dans les conseils de nos souverains et dans le magistrat de Bruges. Son père, Louis de Baenst, chevalier et seigneur de Saint-Georges, devint trésorier de la ville de Bruges en 1443, et bourgmestre de la commune, en 1447.

En 1477, Paul de Baenst entra au grand conseil de Marie de Bourgogne et continua à y siéger sous Maximilien. Il fut du nombre des ambassadeurs nommés par la duchesse et qui, de concert avec les députés des états de Flandre, reçurent pour mission de négocier avec Louis XI la restitution d’une partie des villes appartenant à la maison de Bourgogne, que le monarque français venait de conquérir. Les négociations aboutirent au traité d’Arras du 23 décembre 1482. Dans cette même année, De Baenst fut appelé aux fonctions de président du conseil de Flandre, en remplacement de Thomas de Plaines.

Le 12 décembre 1483, il se trouva, comme conseiller de Maximilien, chargé, avec les députés des trois membres de Flandre, de rédiger les instructions des ambassadeurs à envoyer en France. Au mois de juin 1485, après que les Brugeois se furent entendus avec Maximilien au sujet de la mainbournie de son fils et du comté de Flandre, les états, alors réunis à Gand, conférèrent à De Baenst