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dussen, In de Thien Geboden, 1597. Le style facile et pur de ces sermons surpasse en élégance les publications de ce genre qui virent le jour à la même époque.

F. Vande Putte.

BACKEREEL (Gilles), peintre d’histoire, naquit à Anvers en 1572, d’après la plupart des biographes. On ne connaît ni son maître ni les particularités de sa vie ; tout ce qu’on sait de lui c’est qu’il visita l’Italie et qu’ensuite il résida presque toujours dans sa ville natale. Il dut être fort actif, car la plupart des églises flamandes possédaient autrefois de ses tableaux. D’après Sandrart, il appartenait à une famille où le talent était héréditaire. Cet auteur prétend avoir connu sept ou huit artistes de ce nom à Rome. On ignore l’année de la mort de Gilles Backereel. L’orthographe de ce nom a été défigurée de plusieurs manières. On l’écrit tour à tour : Baccarelles, Bakanel, Baccarelli, Bacareel et Bakkarell. Le dessin chez cet artiste laisse beaucoup à désirer, mais il est un des vigoureux coloristes de l’école. Le Musée de Bruxelles possède de lui deux grands tableaux d’histoire : l’Apparition de la Vierge à saint Félix et une Adoration des bergers. Le premier provient de l’église des Capucins, à Anvers, et fut, avec tant d’autres de nos trésors d’art, transporté en France, puis rendu à la Belgique et enfin donné à l’église de Dixmude ; mais n’étant pas assez grand pour l’autel auquel on le destinait, il vint prendre place au Musée de Bruxelles.

Ad. Siret.

BACKEREEL (Guillaume), peintre de paysage, frère du précédent, né à Anvers en 1570, mort à Rome en 1600. Cet artiste fit son pèlerinage d’Italie, comme son frère ; mais ne revit plus sa patrie. Sandrart le cite parmi les autres Backereel. On raconte que le faste qu’il déployait, l’aurait perdu, si son frère n’était venu à son secours. Le Musée d’Anvers possède de lui un Saint Félix ; celui de Bruxelles, une Vision du même saint, ainsi qu’un Saint Antoine de Padoue portant l’enfant Jésus.

Ad. Siret.

BACKHUYSEN (Tilman-Guillaume), connu sous le nom de Backhusius, écrivain polémiste, né à Ostende le 16 juin 1687, et mort à Bruges le 27 avril 1779. Il appartenait, par son père et par sa mère Barbe Bauwens, à une des familles les plus honorables de sa ville natale. Destiné à la carrière des belles-lettres, il fut envoyé, jeune encore, à Boulogne-sur-Mer, pour y faire ses humanités et acquérir, en même temps, la connaissance et l’usage de la langue française. Il se rendit ensuite à l’Université de Louvain, et y suivit les leçons de la faculté des Arts, au collège du Porc, avec l’intention de s’appliquer ensuite à l’étude du droit. Mais se croyant appelé à la vie religieuse, il quitta l’Université avant d’avoir achevé son cours de philosophie, et entra, comme novice, à l’abbaye d’Orval (Luxembourg), où l’on suivait la règle sévère de l’ordre de Citeaux. Les austérités continuelles qui s’y pratiquaient ébranlèrent en peu de temps la santé du jeune novice, et l’obligèrent à renoncer à la vocation religieuse. Il quitta Orval après un séjour d’une année, et voulut d’abord entrer dans la congrégation de l’Oratoire, puis retourna à Louvain, où il étudia la théologie, au collège de Sainte-Pulchérie ou de Hollande. Après quelque temps, Backhusius abandonna de nouveau les études, et se retira à l’abbaye cistercienne de Beaupré, en Lorraine, sans cependant y prendre l’habit religieux. Pendant qu’il résidait à Beaupré, il fut reçu à la cour de Nancy. Son séjour n’y fut pas long. Il revint de nouveau à Louvain, vers l’année 1710 ; puis un voyage en Hollande le mit en rapport avec le père Quesnel, qui se trouvait à Amsterdam pour se soustraire aux poursuites dirigées contre sa personne. Une étroite amitié s’établit entre eux, et Backhusius prit rang parmi le clergé schismatique de l’Église d’Utrecht. Passionné et d’un caractère ardent, il devint bientôt un des partisans les plus fougueux de la faction quesnelliste. Aussi tout fut-il mis en œuvre pour le faire entrer, le plus tôt possible, dans les ordres sacrés. En 1719, il se trouvait au nombre de ceux qui furent ordonnés prêtres, en France, par l’évêque de Senez, en vertu de lettres dimisso-