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d’une famille noble, à Longueville (Brabant), alors diocèse de Liége, et mourut à Rome en 1457.

Après avoir assisté au concile de Constance, Arsene se rendit à Rome pour y terminer ses études théologiques ; il ne tarda pas à captiver la bienveillance de plusieurs prélats influents. Le cardinal Condulmieri, qui lui vouait une estime toute spéciale, l’engagea à entrer dans la congrégation de Sainte-Justine, fondée depuis peu. Le 17 janvier 1430, Arsene fit sa profession à Saint-Paul de Urbe, monastère dont il devint abbé. Condulmieri, élevé au pontificat en 1431, sous le nom d’Eugène IV, choisit Arsene pour son camérier et ne cessa, pendant toute la durée de son règne, de lui donner les plus vifs témoignages d’affection. Arsene devint définiteur en 1441, abbé de Sainte-Marie de Florence et enfin président de la congrégation de Sainte-Justine en 1447 et 1452. Il gagna également la confiance de Nicolas V et de Calixte III, qui l’employèrent dans plusieurs missions importantes.

Arsene a écrit :

Epistola ad D. Jo. de Turrecremata S.R.E. Cardinalem, anno 1442.

Cette lettre sur les commentaires de la règle de Saint-Benoît, publiée en tête de l’ouvrage du cardinal de Turrecremata sur cet objet, a été réimprimée à Milan en 1664, dans la chronique de l’abbaye de Florence de Placide Pucinelli. Seulement l’éditeur attribue l’épître de notre compatriote à un Arsene de Florence et appelle le commentateur Dominique Capranica, au lieu de Jean de Turrecremata.

Ul. Capitaine.

Bibliotheca Benedict. Casimensis, etc., Ae Mar. Armellini. Assissi 1731 ; in-fol., pars I. p. 57. — Foppens, Bibliotheca Belgica, t. I, p. 106.

ARTEVELDE (Jacques D’). On ignore l’époque de la naissance de Jacques d’Artevelde, mais il est hors de doute qu’il appartenait à une famille de la bourgeoisie de Gand, placée aussi haut par ses richesses que par ses alliances avec les maisons les plus illustres. Son père, Jean d’Artevelde, prenait une part active au mouvement de l’industrie flamande, alors si célèbre et si florissante, et l’on voit par les comptes de la ville de Gand qu’il envoyait ses draps jusqu’à Rome. On sait, d’ailleurs, qu’il remplit à diverses reprises les fonctions d’échevin et d’ambassadeur de sa ville natale. Bien qu’une tradition conservée par des chroniqueurs français rapporte que Jacques d’Artevelde prit part, pendant sa jeunesse, à une expédition contre les infidèles, on ne peut placer le commencement du rôle historique qu’il remplit, avant l’année 1337, où la ville de Gand, exempte, pendant quelque temps, des rigueurs qui avaient suivi la bataille de Cassel, trouva à la fois dans l’oppression du comte de Flandre et dans l’interruption de son commerce avec les Anglais, le symptôme de sa ruine prochaine. Froissart, qui a reproduit des témoignages hostiles aux communes flamandes, notamment celui de Jean le Bel, avoue qu’on l’appelait le saige homme et qu’on portait un grand respect à sa parole et à ses conseils. Jacques d’Artevelde promit aux Gantois, réunis dans le préau du monastère de la Biloke, qu’il assumerait volontiers la tâche de sauver le pays, s’ils lui promettaient « de demeurer avec lui en toutes choses ses frères, amis et compagnons, » promesse qui fut alors unanimement proclamée, mais qui devait être trop tôt violée et méconnue. Artevelde exhortait ses concitoyens à ne pas oublier qu’ils avaient avec eux toutes les communes de Brabant, de Hainaut, de Zélande et de Hollande. Il leur exposait qu’en traitant avec Édouard III sans rompre avec Philippe de Valois, ils pourraient s’assurer l’alliance de la France et de l’Angleterre. Le 3 janvier 1338, la ville de Gand rétablit les charges de capitaines de paroisse. Artevelde en fut investi dans la paroisse de Saint-Jean, qui était la plus considérable de la ville, avec une autorité supérieure que les actes publics nomment ’t beleet van der stede, et d’autres mesures furent prises pour prévenir la disette et les troubles et pour se préparer à repousser toutes les attaques du dehors. En même temps, des députés se rendaient en France et en Angleterre pour maintenir les franchises du commerce flamand. Les uns qu’accompagnait Artevelde, furent ad-