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Villars et Boufflers. Après la journée de Malplaquet, pendant que les généraux alliés cherchaient, en 1710, à s’emparer de diverses places de la Flandre, Daremherg exécuta un hardi coup de main devant Saint-Venant. Il surprit un nombreux corps ennemi, jeta le trouble dans leur camp, et amena deux cents chevaux et vingt officiers surpris dans leurs baraques. L’auteur de l’Histoire de l’ordre de Saint-Louis, M. Alexandre Mazas, ajoute à tort que ce fut à la suite de cette campagne que Daremberg reçut la croix de Saint-Louis. Le brevet de cette distinction, signé par Louis XIV et contresigné par le ministre Chavillart, porte la date du 2 janvier 1705. Daremberg quitta le service vers 1715. Un brevet de Louis XV le rappela sous les drapeaux en 1719, en l’élevant au grade de brigadier de cavalerie, sur le rapport du duc d’Orléans. Il ne dut pas y rester bien longtemps, car le roi fit de nouveau appel à ses services par une lettre autographe du 15 avril 1730, qui est conservée, avec d’autres documents, ainsi qu’un magnifique portrait du colonel Daremberg peint par Mignard, dans la famille Crooy-Biberstein de Tongres.

Voici cette lettre qui témoigne de l’importance que le roi de France attachait aux services de cet officier :

     « Monsieur Daremberg,

Ayant résolu de me servir de vous, en votre charge de brigadier de cavalerie en mes armées, pour celles de mes troupes qui doivent camper sur la Meuse, sous les ordres du sieur comte de Belle-Isle, maréchal de camp en mes armées, de vous écrire cette lettre pour vous dire que mon intention est que vous ayez à vous employer près de mes dites troupes en ladite qualité de brigadier, selon et ainsi qu’il vous sera ordonné par ledit sieur de Belle-Isle et par les maréchaux de camp qui serviront sous lui. Et la présente n’estant pour autre fin, je prie Dieu qu’il vous ayt, monsieur Daremberg, en sa sainte garde. Escrit à Versailles, le 15e avril de 1730.

Louis.  »

En 1721, Daremberg avait reçu la pension de mille livres en sa qualité de chevalier de l’ordre militaire de Saint-Louis. Cette pension fut portée à deux mille livres en 1730. Enfin, le 20 février 1734, un nouveau brevet de Louis XV, daté de Marly, l’éleva au grade de maréchal de camp.

Daremberg fut chargé de différentes missions de confiance. Pendant que les Turcs assiégeaient Vienne (1683), M. de Courvoy l’envoya en Allemagne, où il resta onze mois « pour les affaires du « roi. » L’année suivante, le maréchal de Créqui députa Daremberg auprès de l’électeur de Trèves pendant tout le siége de Luxembourg. Après la prise de cette ville, l’officier Daremberg fut encore envoyé en négociation à Maestricht par le maréchal de Joyeuse. Ses brevets de promotion rendent hommage à la discrétion et à l’habileté dont il fit preuve dans ces missions. Pierre Daremberg mourut à Tongres, à l’âge de quatre-vingt-douze ans. Ses funérailles furent célébrées avec pompe. Le régiment des hussards de Berchiny, cantonné à Tongres, lui rendit les honneurs militaires.

Voici l’état de services de Pierre Daremberg, tel qu’il a été fourni par le département de la guerre à Paris : Lieutenant au régiment de Navarre, 1688. — Capitaine, 1692. — Lieutenant colonel au régiment de Mortaigne, 1695. — Réformé, 1697. — Lieutenant colonel au régiment royal allemand, 1701. — Rang de mestre de camp, 1704. — Brigadier, 1719. — Maréchal de camp, 1734.

Campagnes : 1689, Allemagne. — 1690 à 1713, Flandre. — 1702 à 1713, Flandre. — 1733, Allemagne.

F. Driesen.

ARENBERGH (François VAN), poëte flamand, né à Louvain en 1811, fit de bonnes études et se destina à l’état ecclésiastique. Après avoir été sacré prêtre, il occupa successivement les places de professeur et de directeur au collège de Gheel ; mais, miné par la maladie à laquelle il devait succomber, il se retira dans sa famille à Louvain, où il décéda le 5 octobre 1845. Il possédait à fond la langue flamande et composa des pièces de