SS. Ordin. S. Benedict., t. V, p. 593. — Ann. Benedict., t. III, p. 164. — Michaux, Biogr. univ., t. LVI. — Becdelièvre, Biogr. liég., t. I, p. 31. — Pertz, Monum. Germ. histor. Leg., t. I ; Script., t. II, p. 293. — De Vos, Lobbes, t. II p. 175.
ANSÉGISE, mort vers 673, était fils de saint Arnould, seigneur neustrien, et de la bienheureuse Dode. On ignore le lieu et la date précise de sa naissance. Il s’attacha de bonne heure à Pepin de Landen, maire du palais sous Chlotaire II et de plusieurs de ses successeurs, et épousa sa fille, sainte Begghe, dont il eut un fils, Pepin de Héristal, père de Charles Martel et aïeul de Pepin le Bref, roi de France et souche de la race carlovingienne.
Anségise, propriétaire de grands biens dans le pays qui prit plus tard le nom de duché de Brabant, résidait habituellement au château de Chèvremont, près de Liége. C’est cependant à tort que plusieurs historiens lui donnent le titre de duc de Brabant : ce duché ne fut constitué que beaucoup plus tard. Voyez De Vaddere (Traité de l’origine des ducs de Brabant, part. I, pp. 88-106). Anségise étant un jour à la chasse, trouva un enfant nouveau-né que l’on avait abandonné. Il le recueillit, lui donna le nom de Gondouin, le fit élever et le combla de faveurs. Mais il en fut récompensé par la plus noire ingratitude. Gondouin convoitait en secret les grands biens de son père adoptif et même la main de sainte Begghe. Pour parvenir à son but, il eut recours à l’assassinat, si fréquent dans ces temps barbares, et tua Anségise à la chasse. Sainte-Begghe dut fuir devant le meurtrier de son mari et se réfugia dans la Hesbaie ; elle quitta ensuite le monde. Pepin de Héristal vengea plus tard la mort de son père.
Quelques hagiographes donnent à Anségise le titre de bienheureux et de martyr, parce qu’il périt victime de sa charité et de sa bienfaisance ; on ignore cependant s’il a été honoré quelque part d’un culte public.
Haræus, Ann. Duc. Brabant., t. I, p. 15. — Ghesquiere, Acta SS. Belgii, t. V, p. 71. — Dom Bouquet, Recueil des hist. de France, t. II. — Dom Calmet, Histoire de Lorraine, preuves, t. I.
ANSELME, quarante-cinquième évêque de Tournai, 1146 - 1149. À la mort de saint Eleuthère, les évêchés de Tournai et de Noyon avaient été réunis dans les mains de saint Médard. Dès la mort de ce dernier, les chanoines de Tournai se repentirent d’avoir cédé leur droit à un évêque particulier. Ils ne paraissent cependant avoir fait aucun effort sérieux pour le récupérer avant la fin du xie siècle. La création du diocèse d’Arras, pris dans celui de Cambrai, leur donna l’espoir d’une faveur analogue ; mais les prétentions de Tournai rencontrèrent de redoutables adversaires, parmi les membres du chapitre de Noyon et de la part de l’archevêque de Reims. La bonne volonté des divers papes qui se succédèrent à cette époque fut paralysée par les intrigues persévérantes de ces personnages influents. Ce ne fut pas assez que saint Eleuthère, saint Éloi et saint Achaire apparussent en vision à un chanoine de Tournai, qui prédit le rétablissement de l’évêché, il fallut que saint Bernard lui-même intervînt. Letbert le Blond, qui porta au pape Eugène III la lettre de l’abbé de Clairvaux, refusa d’accepter la bulle que le pape lui offrait encore. Les Tournaisiens avaient appris à leurs dépens la différence qu’il y a parfois entre une bulle et son exécution.
Letbert prétendit ne retourner qu’avec un évêque consacré. C’est alors qu’Eugène imposa la charge du nouvel évêché à Anselme, abbé de Saint-Vincent de Laon, qui se trouvait à Rome pour affaires ecclésiastiques. Après l’avoir consacré de sa main, le pontife écrivit impérativement à l’archevêque de Reims, et demanda aussi l’approbation de Louis VII, roi de France, et de Thierri d’Alsace, comte de Flandre. Personne n’osa résister. L’entrée solennelle de cet évêque tant désiré est retracée sur les précieux vitraux de la cathédrale de Tournai. Il y figure en compagnie des souverains qui avaient approuvé son élection. Nous ajouterons que c’est l’évêque Anselme qui consacra, en 1148, la chapelle souterraine de l’abbaye de Saint-Bavon, à Gand. Il mourut en 1149.
Cousin, Histoire de Tournai. — Lemaistre-d’Anstaing, Histoire de l’architecture de la cathédrale de Tournai.
ANSELME (le père), écrivain ecclésias-