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ces tristes querelles entre jansénistes et molinistes qui passionnaient alors le monde presque entier et qui maintenant nous laissent si indifférents. Ils sont donc aujourd’hui la plupart oubliés, si tous n’ont pas eu le même sort ; il suffira de citer quelques-unes de ses publications :

1o L’Année chrétienne de Le Tourneux. D’Ans est le rédacteur des tomes X et XI.

2o Lettre au P. Cyprien, capucin, où, pour le détourner du dessein d’apostasie, on lui présente ce qui s’est passé en sa présence dans une dispute entre un prêtre catholique et plusieurs ministres de la R. P. R. Liége, 1697 ; in-12. (Anonyme).

3o Réponse à l’examen d’une lettre écrite à un capucin qui a quitté la religion catholique, par l’auteur de cette lettre. Bruxelles, 1697 ; in-12. (Anonyme).

4o La Vie de sainte Gudule, vierge, patronne de l’église collégiale et de la ville de Bruxelles. Bruxelles, 1703 ; in-8o.

5o Réfutation d’un monitoire de M. l’archevêque de Malines, signifié à M. Guillaume Vanden Esse, pasteur de Sainte-Catherine à Bruxelles, le 17 février 1703 ; de 74 pages.

6o Z.-B. Van Espen, Propriis Scriptis jugulatus, edit. secunda, aucta et synopsi actorum et scriptorum Car. Molinœi et Ernesti Ruth d’Ans locupletata. Mechliniæ, 1728, in-4o.

H. Helbig.

Mémoires historiques sur l’affaire de la bulle unigenitus, dans les Pays-Bas autrichiens. Bruxelles, 1755 ; in-12, t. II, pp. 156-176. — Moreri, Dictionnaire historique, t. IX. pp. 440-442. — Nouveau Dictionnaire historique, par une société de gens de lettres, t. V, p. 241. — De Feller, Dictionnaire historique, t. XI, pp. 436-437. — Poutrain, Histoire de la ville de Tournai, t. I, pp. 482-487. — Comte Becdelièvre, Biographie Liégeoise, t. II, pp. 330-336. — Sainte-Beuve, Port-Royal, t. V. pp. 168, 300, 313 et 531.

* ANSÉGISE, administrateur de l’abbaye de Lobbes, puis archevêque de Sens, mort vers 883, était abbé de Saint-Michel, au diocèse de Beauvais, quand, au commencement de la seconde moitié du ixe siècle, le domaine de Lobbes, près de Thuin, fut horriblement dévasté par Hubert, frère de Tietberge, épouse de Lothaire, premier roi de Lotharingie. Le monastère fut pillé et ses biens distribués aux gens d’armes d’Hubert. L’abbaye s’étant relevée de ses ruines par les soins du roi Lothaire et de saint Jean, évêque de Cambrai, ce fut Anségise qui fut désigné pour y rétablir la discipline ecclésiastique et y faire refleurir les études. Il s’acquitta de cette mission avec tant de zèle qu’il mérita le nom de second Landelin. Après trois ans d’administration, il fut élevé au siége archiépiscopal de Sens, qu’il occupa jusqu’à sa mort, arrivée probablement en 883. Quelques auteurs la placent cependant en 879, 880 ou 882. Fulquin et Gilles Waulde, qui ont tous deux écrit l’histoire de Lobbes, ne mentionnent pas Anségise parmi ses abbés, probablement parce qu’il gouverna ce monastère plutôt à titre provisoire de réformateur que comme abbé définitif.

Les actes de son épiscopat concernent l’histoire de France, mais ce qu’il nous importe d’examiner, c’est l’assertion de quelques historiens belges qui attribuent à Anségise de Lobbes le mérite d’avoir recueilli, le premier, les Capitulaires de Charlemagne et de Louis le Débonnaire. Sigebert de Gembloux, Trithème, Miræus, Valère André et le savant Sirmond partagent cette première opinion avec quelques biographes modernes. Par contre, Adso, Pithou, Foppens, Baluze, Le Cointe, les Bollandistes, Pertz, ainsi que la généralité des historiens français, réclament cet honneur pour Anségise, abbé de Fontenelles, mort en 832 ou 833. Malgré le grand nombre de manuscrits des Capitulaires de Charlemagne que Pertz a recueillis dans les bibliothèques d’Europe, cette question n’a pu recevoir de solution positive et n’en recevra probablement jamais, mais l’ensemble des faits et des dates me portent à considérer Anségise de Fontenelle comme l’auteur probable de cette importante collection. Fabricius, Feller et quelques autres auteurs sont portés à ne voir qu’un même personnage dans Anségise de Lobbes et Anségise de Fontenelle, mais cette supposition d’identité est plus que téméraire.

Eugène Coemans.

Sigebert, Chron. an. 827. — Trithemius, Chron. hist., t. I, p. 15. — Val. Andreas, Bibl. belg., p. 60. — Foppens, Bibl. belg., t. I, p. 65. — Sweertius, Ath. belg., p. 129. — Fabricius, Bibl. lat., t. I. — De Chiniac, Capit. Reg. Franc. (præf. Baluzii), p. 34. — Gallia Christiana, t. XII. p. 25. — Act. SS. julii, t. V. p. 912 — Histoire littéraire de la France, t. IV. p. 509. — Mabillon, Act.