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celle d’Habacuc, connue aussi sous la dénomination de Prophétie de Merlin et de Bulscamp, dont M. Serrure vient de publier le texte original du xive siècle, dans le Vaderlandsch Museum (t. III, p. 427) ; mais la conclusion est à l’honneur du roi des oiseaux, de l’empereur d’Allemagne, dont le Fils de l’homme même reconnaît la suprématie.

Cette dernière prédiction est dans le genre des prophéties gibelines, qui annonçaient l’extension de l’empire germanique sur toute l’Europe, la conversion et la soumission des Turcs et l’établissement d’un empire universel.

Ph. Blommaert.

ANGELET (Charles-François), pianiste et compositeur de musique, dont le nom s’écrit aussi Engelet, naquit à Gand, le 18 novembre 1797, de Robert Angelet, organiste de l’église paroissiale de Notre-Dame-Saint-Pierre, et d’Angeline van Wichelen, sa femme. Son père lui enseigna les éléments de l’art musical et lui fit réaliser des progrès si rapides qu’à l’âge de sept ans, dit M. Fétis, dans sa Biographie Universelle des Musiciens, le jeune Angelet put se faire entendre sur le piano dans un grand concert. Après un concours, il fut, à dix-sept ans, nommé organiste de l’église de l’important bourg de Wetteren, près de Gand. Mais Angelet ne conserva pas longtemps cette position, nourrissant le désir de continuer ses études au Conservatoire de Paris. Il s’y présenta, fut accepté, entra dans la classe de Zimmerman, obtint, en 1822, au concours un premier prix de piano et fut nommé répétiteur pour le même instrument. L’harmonie et l’accompagnement lui furent enseignés par Dourlen, et il acheva ses études en suivant avec succès un cours de composition donné par M. François Fétis. Bientôt après, Angelet quitta Paris, alla se fixer à Bruxelles pour y donner des leçons de piano et reçut, en 1829, le titre de Pianiste de la cour du roi des Pays-Bas.

Il souffrait déjà à cette époque d’une maladie de poitrine que les fatigues du professorat augmentèrent encore. Ce mal cruel l’enleva, le 20 décembre 1832, dans sa ville natale, où il s’était retiré quelque temps auparavant.

Outre plusieurs compositions restées inédites, Angelet a publié, à Paris et à Bruxelles, vingt et un morceaux divers, dont treize pour piano seul, un pour piano à quatre mains, deux pour piano et violon, un grand trio pour piano, violon et violoncelle, trois morceaux de chant et une symphonie à grand orchestre, couronnée à Gand en 1820, dans le concours ouvert par la Société royale des beaux-arts.

« Angelet, dit M. Fétis, avait de l’originalité dans les idées, écrivait avec élégance et pureté. »

Chev. L. de Burbure.

ANGELIS (Guill. AB), professeur, évêque de Ruremonde, né à Bois-le-Duc (ancien Brabant), en 1583, mort en 1649. Voir Engelen (Guill. van).

ANGENOT (Thomas-Joseph), poëte, né à Verviers, le 30 novembre 1773, mort à Hodimont, le 9 février 1855. Angenot embrassa avec enthousiasme les principes de la révolution française. Condamné au bannissement après la retraite de Dumouriez, il se réfugia en France, s’enrôla dans les armées républicaines et ne quitta le service qu’en 1802. De retour à Verviers, il y ouvrit une école qu’il dirigea pendant plus de quarante ans. Il cumulait les fonctions d’instituteur avec celles de traducteur juré près le tribunal de première instance. Angenot avait une aptitude particulière pour l’étude des langues : il ne manquait ni de verve ni d’originalité.

Il a laissé les écrits suivants :

1o Nouveau recueil de cantiques de Noël. Se vend à Verviers, chez l’auteur (1810).

2o Amusemens poétiques ou recueil de pièces de poésie amusantes. Verviers, Loxhay, 1815.

3o Bertholde à la cour de Vérone ou le philosophe rustique, poème en six chants, traduit de l’italien de Jules-César Croce. Première partie (unique et complète). Verviers, Loxhay, 1816.

4o Oraison funèbre de mademoiselle Pellenera, morte à Quiercia, le 5 avril 1804. Imitée de l’italien de Monsieur Nessuno (nom supposé). Verviers, Loxhay, 1816.

5o Grammaire élémentaire de la langue française. Verviers, Charles, 1823.