Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 1.djvu/184

Cette page a été validée par deux contributeurs.

suite de la déclamation d’Erycius Puteanus sur les livres en général. (Lovanii, typis Everardi de Witte, 1639 ; in-4o) Dans l’Oratio auspicalis, il a très-bien rendu compte de l’existence antérieure de bibliothèques particulières qui avaient suffi aux besoins de l’enseignement, et il démontra également la nécessité d’une collection centrale qui fut placée désormais au siége principal de l’Université et qui concourut au progrès de toutes les sciences. On peut voir les circonstances de l’érection de cette bibliothèque dans l’Histoire des bibliothèques publiques de la Belgique, par P. Namur (t. II, Bruxelles, 1841, pp. 1-17). L’érudition de Valère André s’accrut encore à la faveur de la charge de bibliothécaire. Après avoir résidé plus de quarante ans au milieu des établissements dont se composait l’ancienne Université et après avoir compulsé leurs archives, il fit paraître la seconde édition des Fasti Academici (origo, institutio, etc., resque aliquot memorabiles ejusdem Universitatis. Editio iterata accuratior et altera parte auctior. Lovanii, apud Hieronymum Nempæum, 1650 ; 408 pp. in-4o). Cette édition, fort augmentée sur tous points, et accrue d’une seconde partie qui forme un tableau des événements mémorables des deux premiers siècles de l’Université, fit connaître Louvain dans l’Europe savante. Quoique les Fasti fussent tombés, en 1662, sous les décrets de l’Index, il ne s’en fit plus d’autre édition dans la ville universitaire. Seulement, vers la fin du xviiie siècle, Paquot, voulant en reprendre la publication sous le même titre, recueillit patiemment d’abondants matériaux, incomplets cependant, dont le manuscrit forme deux volumes in-folio conservés à la Bibliothèque royale de Bruxelles (nos 17567 et 17568). Il reste au savant bibliothécaire du xviie siècle l’honneur d’avoir tracé le plan du livre qui sera écrit un jour sur cette Université de Louvain laquelle, pendant quatre cents ans environ, a existé non sans gloire parmi ces corps enseignants, qu’on dirait autant de petites républiques conservant leur autonomie dans toutes les monarchies de la vieille Europe.

Le même écrivain a encore su trouver des loisirs pour des travaux d’un autre genre. Une seconde série de volumes publiés par Valère André se rattache à ses études sur les branches principales de la science du droit. Il avait joint un panégyrique de saint Ives ou Ivon, patron des jurisconsultes et des gens de robe, à sa dissertation De Toga et Sago (Coloniæ, 1618, in-8o ; Lovanii, 1655, in-8o). Devenu professeur de droit, il s’appliqua beaucoup, en dehors de ses leçons d’Institutes, à faire valoir, par des commentaires et des notes, les ouvrages, antérieurs à son siècle ou contemporains, d’une valeur généralement reconnue et à les mettre en rapport avec d’autres écrits également estimés. Comme l’a dit M. J. Britz, dans son Mémoire sur l’ancien droit belgique (t. XX des Mémoires couronnés par l’Académie royale de Belgique, in-4o, 1846, part. I, p. 179) : « Valère André a bien mérité de la science et de nos anciens jurisconsultes en publiant une foule de leurs ouvrages, la plupart inédits… Bien des fois il augmenta ces ouvrages et les enrichit de notes extrêmement intéressantes. » On peut lire dans les notices du mémoire susdit, relatives à plusieurs jurisconsultes de renom, les titres latins des livres fort nombreux imprimés ou réimprimés par les soins de notre polygraphe. Mais il suffira ici de jeter un coup d’œil sur ces publications volumineuses, partagées à dessein en trois catégories. Ce seraient d’abord, parmi les traités de droit civil : les commentaires et traités de Jean Tack ou Ramus, élève de Mudée, avec l’Apologie de la jurisprudence (Louvain, 1652) ; les Réponses et consultations de Henri Kinschot, avocat au conseil de Brabant (Louvain, 1633 ; in-fol.) ; le célèbre Traité sur les testaments par Pierre Goudelin, d’Ath (Louvain, 1653) ; les Leçons de Henri Zoesius sur les Pandectes (ibid. 1645), et les Quatre Livres des commentaires du même sur le droit civil, avec des additions de l’éditeur sur le droit coutumier des provinces belgiques et des contrées voisines (ibid., 1653). Viendraient en second lieu, les écrits de droit canonique, publiés et revus par Valère André ; l’ou-