Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 1.djvu/176

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Thienpont. Émerveillés des dispositions extraordinaires du jeune musicien, ses amis l’eurent bientôt décidé à aller se perfectionner à Paris, où Baillot et Kreutzer lui donnèrent des leçons de violon, tandis que Rodolphe et Catel lui enseignaient l’harmonie. Mais le séjour de Paris ne put faire oublier à Ancot sa ville natale : aussitôt qu’il eut acquis les connaissances désirées, il revint, en 1804, à Bruges, et s’adonnant au professorat, il ne cessa jusqu’à sa mort d’y former de nombreux et bons élèves, tant sur le piano que sur le violon.

Les ouvrages composés par Jean Ancot sont nombreux, mais une partie seulement en a été publiée. Dans la nomenclature donnée par M. Fétis, dans sa Biographie universelle des Musiciens, on compte quatre concertos et quatre airs variés pour le violon avec accompagnement d’orchestre ; trois quatuors pour deux violons, alto et basse ; deux messes, trois O Salutaris, six Tantum ergo, quatre Ave Maria, à trois et à quatre voix avec accompagnement d’orgue ; des ouvertures, fantaisies, airs variés, divertissements, valses, marches, pas redoublés, pour harmonie militaire.

Chev. L. de Burbure.

ANCOT (Jean), le jeune, compositeur de musique, né à Bruges le 6 juillet 1799, mort le 5 juin 1829. Fils et élève du précédent et virtuose sur le piano en même temps que possédant beaucoup d’habileté sur le violon, Jean Ancot, le jeune, suivit brillamment la carrière de son père. À l’âge de douze ans, il se faisait entendre en public à Bruges, et à seize ans, il écrivait successivement un concerto de violon et un concerto de piano. Deux ans après, il était admis au Conservatoire de Paris, dans les classes de Pradher et de Berton. « Doué des plus heureuses dispositions, dit M. Fétis, il aurait pu se placer à un rang élevé parmi les jeunes artistes de son temps ; mais des passions ardentes ne lui permirent pas de donner à ses études toute la sévérité désirable. »

Ayant quitté le Conservatoire, il se rendit à Londres, où, malgré l’obtention du titre de directeur et de professeur de l’Athénée musical et de celui non moins recherché de pianiste de la duchesse de Kent, il n’y résida que jusqu’en 1825. Après avoir revu la Belgique, il s’établit à Boulogne-sur-Mer et y mourut à peine âgé de trente ans.

Les ouvrages composés et arrangés par Ancot et qui ont été publiés à Paris, à Londres et en Allemagne, s’élèvent, selon M. Fétis, qui n’en désigne que les plus importants, au chiffre de deux cent vingt-cinq. Il s’en trouve dans le nombre de très-remarquables et qui eurent un succès de vogue. D’autres, écrits avec assez peu de soin, font moins d’honneur à l’artiste.

Chev. L. de Burbure.

ANCOT (Louis), pianiste et compositeur de musique. Frère du précédent, Louis Ancot naquit à Bruges le 3 juin 1803 et fut l’élève de son père, qui lui enseigna, comme à son frère, les principes de la musique, le violon et le piano. D’humeur voyageuse, le jeune artiste ne put résister au désir de faire apprécier son talent de pianiste hors de son pays. Après avoir visité en virtuose les principales capitales de l’Europe, Louis Ancot accepta, à Londres, la place de pianiste du duc de Sussex, position qu’il ne conserva que quelque temps. Établi ensuite à Bologne, il y donne des leçons de piano aux membres de l’aristocratie anglaise qui y résidaient. Son goût de voyager le pousse de nouveau et il va se fixer à Tours. Cependant sa santé devient chancelante et le désir de revoir son père le ramène à Bruges, où il meurt au mois de septembre 1836, âgé seulement de trente-trois ans.

Doué de moins de facultés créatrices que son frère, Louis Ancot avait atteint comme exécutant un grand degré de perfection. Il a produit quelques ouvrages qui sont estimés des pianistes. Les quarante-sept morceaux qu’il a publiés ont paru à Édimbourg, Londres et Paris. La plus grande partie sont des compositions pour piano ; les autres sont des ouvertures à grand orchestre et quelques morceaux de chant à une et deux voix.

Chev. L. de Burbure.

ANDON, dix-septième abbé de Stavelot. Son nom s’écrit aussi Handon, Hanton et Odon. C’est à ce prélat, mort en 836, après un règne de dix-neuf ans,