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Le testament de sainte Aldegonde, tel que Foppens l’a publié dans les Opera diplomatica de Miræus, t. III, p. 557, est, d’après Le Glay (Revue des Opera Diplomatica de Miræus, p. 165), un document, sinon entièrement apocryphe, du moins en grande partie interpolé.

Il ne reste plus à Coursolre aucun vestige du temps de sainte Aldegonde, sinon un caveau où, d’après la tradition, la sainte se retirait pour prier. Un faubourg de Maubeuge porte encore aujourd’hui son nom, et on y voit une fontaine et une chapelle qui lui sont consacrées.

Eugène Coemans.

Acta SS. Januarii, t. II. — Mabillon, Acta SS. Ord S. Bened., t. II. — Ghesquiere, Acta SS. Belgii, t IV. — Molanus, Nat. SS. Belgii, p. 19. — Le Glay, Cameracum christianum, p. 246. — De Ram, Hagiographie nationale, t. I.

ALDEGONDE (Philippe DE MARNIX, seigneur de SAINTE-). Voir Marnix de Sainte-Aldegonde (Ph.).

ALDENARDO (Arn. DE), jurisconsulte, professeur à Louvain, mort en 1470. Voir Wiermersche (Arn. de).

ALDRINGEN (Jean D’), homme de guerre, né à Luxembourg en 1588, mort à Landshut en 1634. Jean d’Aldringen, baron de Grosz-Ligna, comte de Koschitz, un des généraux de la guerre de trente ans, était fils de Léonard Aldringen et de Marguerite Klaut. Attaché d’abord à la domesticité de quelques gentilshommes de Franconie, qu’il accompagna en France, puis secrétaire du comte Madrucci, qui commandait un régiment dans le Milanais ; adjoint ensuite à la chancellerie de l’évêque de Trente, le jeune Aldringen s’appliqua, dans ces différentes positions, à acquérir la connaissance de plusieurs langues et devint, dit-on, fort habile dans l’art de la calligraphie. Le hasard lui fit embrasser la carrière des armes, où il devait conquérir un rang distingué parmi les plus célèbres généraux de son temps. Il s’enrôla au service de l’Empereur et obtint en très-peu de temps le grade de lieutenant. Il eut bientôt l’occasion de signaler son courage et son sang-froid, ce qui lui valut une compagnie dans le régiment du neveu de l’archevêque de Salzbourg. Il gravit successivement les grades de major, de lieutenant-colonel et de colonel au siége de Heidelberg. En 1626, il combattit, avec les Wallons qu’il commandait, près du pont de Dessau, arrêta Ernest de Mansfeld dans cette position pendant près d’un mois et contribua plus que personne à la brillante victoire qui amena la dispersion des troupes de Mansfelt. En 1628, il prit possession du duché de Mecklembourg, au nom de Wallenstein, dans l’armée duquel il occupait alors l’emploi de commissaire général. Il assista, comme ambassadeur, au congrès de Lubeck et, après la paix avec le Danemark, commanda devant Magdebourg. Aldringen fut envoyé en Lombardie, en 1630, investi du commandement en chef de l’expédition contre Mantoue. Il assista à l’assaut de cette place et obtint, dit-on, pour sa part dans le riche butin que l’armée recueillit, la belle bibliothèque et le trésor du duc.

Après la paix de Chirosco, en 1631, il ramena ses troupes d’Italie en Allemagne, mais il ne put rejoindre son compatriote Tilly assez à temps pour empêcher la défaite de l’armée impériale à Leipsick. Il fut appelé, vers cette époque, à l’emploi de grand maître de l’artillerie et joignit ses efforts à ceux de Tilly pour disputer à Gustave-Adolphe le passage du Leck ; mais une blessure grave qu’il reçut dans ce combat compromit la défense des Impériaux, de sorte que les Suédois franchirent le fleuve. Pendant la même campagne, Aldringen parvint, à travers mille périls, rejoindre Wallenstein en Bohême ; mais bientôt après, les progrès du général Horn, en Bavière, le contraignirent à revenir dans cette contrée (1633), où il reprit Cobourg et Landsberg. L’année suivante, il s’empara encore des villes de Meminingen, Kempten, etc., etc. ; fit lever le siége de Villingen et celui de Constance, et, après avoir réuni ses forces à celles du duc de Féria, il s’empara de Biberach et des villes forestières.

En 1634, il obligea les Suédois à abandonner le haut Palatinat, mais il était arrivé au terme de sa glorieuse carrière. Ayant voulu disputer aux Suédois le passage de l’Isar, près de Landshut, en Bavière, il périt dans la rivière, après avoir été atteint de plusieurs blessures. Ses