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Angli, Francfort, 1608, ouvrage dont il a été question plus haut.

18o Alain était aussi alchimiste, s’il est vrai qu’il soit l’auteur d’un écrit inséré dans le Theatrum chemicum, t. III, p. 761, sous le titre de Dicta Alani de lapide philosophica ; mais cet écrit paraît appartenir à un autre Alain.

19o Dans l’opinion que nous adoptons, d’après l’autorité de dom Brial, maître Alain de Lille n’est autre que celui qui devint prieur du chapitre de Cantorbéry, en 1179, et abbé de Tewkesbury, en 1186. Les écrits dont on donne la paternité à celui-ci doivent donc être attribués à notre compatriote, c’est-à-dire la vie de saint Thomas de Cantorbéry et les letres réunies dans le recueil publié par Giles, en 1846.

20o De Visch, Pez, Fabricius, Sanderus et d’autres biographes indiquent encore divers écrits qui existaient autrefois en manuscrit dans plusieurs bibliothèques monastiques.

La partie la plus brillante des œuvres de maître Alain de Lille ce sont ses poésies. Quant à ses ouvrages philosophiques et théologiques en prose, ils renferment, eu égard à son époque, des choses assez remarquables, quoi qu’en pense dom Brial.

P. F. X. de Ram.

De Visch, Bibliotheca scriptorum ordinis Cisterciensis, p. 12. — Foppens, Bibliotheca latina, t. I, p. 36. — Bulæus, Hist. universitatis Parisiensis, t. II, pp. 197, et suivantes, et t. III, p. 400, et Hist. litt. de la France, t. XVI, p. 396.

ALAMIRE (Pierre), calligraphe. Voir Vanden Hove (Pierre).

ALAR (Antoine), ALLART, ALLARD ou ALLARDI, écrivain ecclésiastique, né à Valenciennes (ancien Hainaut), vers 1575, mort en 1628. Après avoir pris l’habit de dominicain dans sa ville natale, vers 1600, il s’acquit, en prêchant en Belgique, une telle réputation d’éloquence et de zèle, qu’il reçut, en 1615, de ses supérieurs le titre de Prédicateur général. Il remplit deux fois les fonctions de prieur au couvent de Valenciennes. Mais ce qui a surtout préserve son nom de l’oubli, ce sont ses ouvrages mystiques, dont l’un, par l’étrangeté du style et la bizarrerie du titre, se recommande particulièrement à la curiosité des bibliophiles. 1o Les Allumettes d’amour du jardin délicieux de la confrairie du saint Rosaire de la Vierge Marie…, avec plusieurs beaux miracles, etc. Valenciennes, Jean Vervliet, 1617 ; in-12 ; 2o La Vie et les Miracles du B. Louys Bertrand, de l’ordre des Frères prescheurs, et sa béatification par Paul V. Traduit en français de l’espagnol du P. Balthasar Juan Rocca. Tournay, Adr. Quinqué ; in-12.

F. Hennebert.

ALARIUS (Hilaire), musicien, né à Gand vers 1684, mort en 1734. Voir Verloge (Hilaire).

ALBANY (Louise-Maximiliane-Caroline-Emmanuel, princesse de Stolberg, comtesse D’), née à Mons le 20 septembre 1752. Elle appartenait, par son père, à la plus vieille noblesse d’Allemagne. Sa mère était fille du prince de Hornes. Le prince Gustave-Adolphe de Stolberg-Gedern, père de la comtesse d’Albany, fut général au service d’Autriche. Vers l’époque de la naissance de sa fille, il commandait la place de Nieuport et mourut à Leuthen, cinq ans après. La jeune princesse, élevée au couvent, fut reçue de bonne heure au chapitre des dames nobles de l’abbaye de Sainte-Waudru. Ses charmes extérieurs, rehaussés par les grâces plus rares de l’esprit et du caractère, attirèrent l’attention de la diplomatie française, en quête alors d’une épouse pour Charles-Édouard, arrière-petit-fils de Charles Ier d’Angleterre. On eût voulu empêcher cette lignée royale de s’éteindre, afin d’inquiéter la maison de Hanovre. Mlle de Stolberg avait dix-huit ans quand on l’unit, en 1772, à Macerata, au comte d’Albany (c’était le nom adopté par Charles-Édouard), âgé alors de cinquante ans. Les époux résidèrent à Florence. C’est là que Mme d’Albany rencontra le comte Alfieri. Elle avait vingt-cinq ans ; et son union, fruit de combinaisons diplomatiques, lui était rendue intolérable par les mauvais traitements d’un mari qui cherchait dans l’abus des boissons fortes l’oubli de ses revers. L’ardent tragique italien n’avait que vingt-huit ans. Il s’éprit, avec sa furie ordinaire, de la belle étrangère et réus-